Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 20. (1967)
SPRUNCK, Alphonse: Francisco Bernardo de Quiros, ein spanischer Diplomat im Dienste des Hauses Österreich während des spanischen Erbfolgekrieges
10 Alphonse Sprunck a si souvent faites, la maniere que la Duchesse d’Anjou leur parla dans le temps que le Marquis das Minas et Milord Galloway s’avangoient vers Madrid (10) et la reponse qu’ils lui firent, montrant assez qu’elle ne les regardoit pas comme des gens sur lesquels il se pouvoit confier et qu’eux n’avoient pas non plus pour lui les Sentiments qu’on leur attribue, non seulement la Ville de Madrid s’excusa de faire bien des choses, qu’il lui demandoit, mais la pluspart des grands refuserent de le suivre, et se retirerent dans leurs Terres, ou mérne se vinrent ranger á l’obeissance de S. M. Si on avoit été en Etat de se maintenir dans Madrid seulement un mois, il n’y a point de doute que la Castille se seroit declarée. On n’y demeura que 3 ou 4 Jours (11) et dans ce peu de temps il y eut tant des gens qui eurent la hardiesse de se declarer, que le Duc d’Anjou de retour en trouva assez pour remplir ses prisons, et pour les envoyer par centaines en France, sans compter les grands, les Titrés et les autres notables qu’il relegua en divers lieux, ou qu’il depouilla de leurs emplois. Tout cela fait voir que ce n’est point au peu d’affection des Espagnols qu’il faut attribuer leur inaction, mais plutőt á l’oppression qu’ils soufrent, et qu’en efect on peut encor aujourd’hui faire sur eux mérne fonds que par le passé. Ad 3. Que la perte et la consomption des hommes n’est point un inconvenient qui sóit particulier á la guerre d’Espagne il est commun et inevitable á toutes les guerres, le climat d’Espagne pour étre assez éloigné et diferend de célúi de la Grande Bretagne et des Provinces unies n’en est pas pour cela plus mal sain, ni plus mauvais, le Soldat s’y porté fort bien quand il a les Vivres et les Vetemens necessaires, et pourveu qu’il sóit payé exactement il n’y a nul sujet de craindre qu’il deserte, parce qu’il scait qu’il ne trouveroit pas le mérne avantage dans l’autre party, á l’égard des Sieges qui emportent d’ordinaire tant de Monde. S. M. n’aura pas occasion d’en faire beaucoup parce qu’il y a trés peu de places fortifiées en Espagne, et pour des Batailles il n’y a point de raison pour prevoir qu’elles seront plus frequentes en Espagne qu’ailleurs de sorte que l’on ne voit pas, pourquoy les Princes d’Allemagne voudroient sur ce fonde- ment faire difficult^ de consentir que leurs Troupes fussent emploiées en Espagne, ni aussi que celles des deux puissances maritimes qui y seront envoyés, y soient plus mal qu’ailleurs. Ad 4. Cette 4. objection est plus considerable que les 3 autres. On convient avec reconnoissance que la Grande Bretagne et les Provinces unies, on faits jusques icy des eforts aussi grands et aussi genereux qu’ils ont été utiles á la cause commune, mais sans vouloir examiner ce que Sa Majesté Britannique et Messieurs les Etats peuvent encor faire á l’avenir, on croit pouvoir leur representer que plus la guerre est pesante et agravante, plus on a interét de la finir bientőt, ainsi á proprement parier ce n’est pas la depense qui est á considerer icy, mais seulement la maniere de l’emploier utilement et avantageusement étant clair que si