Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 12. (1959)

HRAZKY, Josef: Die Persönlichkeit der Infantin Isabella von Parma

202 Josef Hrazky Avis au lecteur. Ami lecteur, ne sois pas surpris de m’entendre tout du long de cet ouvrage faire mon eloge. je connois trop le monde pour ignorer, qu’on ne parvient à se faire un nom qu’en parlant sans cesse de soi et bien qu’il ne soit pas dans mon charactere de réfléchir, ni de m’occuper du jugement des hommes, je le fais pour ton utilité, apprends à les connaître, apprends dans mes folies la vraie sagesse et crois, que mon mérité est supérieur a ce, qu’on n’en pense, le tout revient à me connoitre à fond et à m’examiner, profite de mes avis, profite de mes malheurs et tu pourra un jour plaire, amuser et etre utile a tes amis. Fin de l’avis au lecteur. II. 5. Reflections de la Prudence sur les aventures de l’Etourderie. Quoique cet ouvrage ne contienne que des folies en lui meme, qu’il-y-ait bien des traits, ou pour mieux dire, la plupart d’exagerés, qu’il n’y ait pas une reflection morale, on peut en conclure, qu’on peut se tirer une utilité de tous les def(f)auts. celui-cy sied à la jeunesse, il est general à tous les Français, mais aussi puis-je dire, qu’avec un fond de raison on peut en faire un grand usage. Le livre ne contient que des folies, mais il est écrit pour l’enjouement, et quelque mauvais qu’il soit, s’il amuse un instant, il a rempli son but. Fin des reflections. Protestation de l’auteur. Quand je nomme dans tout le cours de cet ouvrage ou Mon Père ou Ma Mère ou ma Gouvernante, je ne pretends entendre par là que ceux, que j’ai nommé tels par rapports II. 6. à l’etourderie et nullement ceux, à qui la reconnoissance m’a lié à jamais, je serois inconsolable, qu’on peut croire, que j’oublie un instant leur bien­faits pour en faire un sujet d’amusement, je suis trop heureuse, que ma per­sonne puisse en etre un sans jamais m’aviser d’oublier le respect, que je leur dois. Fin de la protestation. II. 7. Les Aventures de l’Etourderie. Puisqu’il est dit, qu’on doit se sacrifier au bien public, puisque j’ai pu enfin me résoudre à faire le récit de mes aventures, puisqu’enfin on exige de moi l’aveu de mes exploits et que le désir de me rendre utile en me faisant connoitre m’anime, je vais tacher de me découvrir telle, que je suis et fus dans tous les tems. Fille du Genie et de la Vivacité je nacquis avant le monde, on me méprisa dans ces premiers tems, dans cet age d’Or, où l’innocence seule eut son règne, j’appris d’elle à fuir tout detours et je garde encore cet heureux caractère, qui cependant fit souvent mon malheur. Mon enfance fut bruyante, cent mille jeux furent mon invention, je me plus à sauter, à grimper, à faire du fracas, rien n’etoit sur, où j’habitois, les meubles les plus précieux, les omemens les plus magnifiques, rien ne resistoit à ma gayeté: je cassois, je brisois ce qui se presentoit à moi.

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