Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)
IRATOK
que vous m'avez fait de la connaissance de M. Böck et de l'occasion que son arrivée ici m'a donnée pour apprendre, directement, de vos nouvelles. Mr. Böck n'a, malheureusement, pű étre chez moi qu'une seule nuit ; la perte de son passeport Prussien a motive son séjour au Seraskeriat, oü, cependant, il se trouve parfaitement bien traité par l'exeellent Aarif Pácba. J'espére que, sous peu de jours, les circonstances lui permettront de nouveau venir accepter un apartement dans ma maison ä Bebek, oü il serait plus en repos qu'ä l'Hotel en ville. J'ai voulu l'amener cbez moi jusqu'a ce que la question de son passeport fűt arrangée; mais S. E. le Ministre des Affaires Etrangéres a pensé qu'il serait mieux, pour le moment, qu'il restät au Seraskeriat. Je crois que S. E. Mr. le Ministre de Prusse cherche ä lui témoigner toute sa bienveillance et ainsi, j'attends bientőt de lui voir encore en parfaite liberté. Aprés le plaisir de ser vir a V. E. personnellement, ma plus baute satisfaction sera de pouvoir étre utile ä vos amis, — surtout a, ceux qui ont merítés votre confiance et recommendation. La lutte de la Hongrie ä été observe par tous mes compatriots dans les Etats Unis avec la plus grande attention et intérét; et la part que V. E. a pris dans sa guerre pour son independance et ses droits, ä grave dans leurs coeurs le nom du noble Kossuth bien prés de celui de leur Washington. La malheur qui est survenue ä votre Pays et ä V. E., n'a eu autre effet que de le rendre plus profond. Les nouvelles de vos victoires, de votre desäsfcre — et enfin, du noble et généreuse conduite de Sa Majesté le Sultan, qui a su si bien maintenir les droits sacrés d'hospitalité en favour des Hongrois et de leurs amis, ont passées d'un but des Etats Unis a l'autre, par les moyen des Telégraphes-Electriques, qui, aujourd hui, s'y répandent, avec un effet saissisant. On y sera, maintenant, du plus heureux de posséder V. E. et de Vous prouver, personnellement, combién votre pure patriotisme, votre fermeté et surtout vos malheurs et Celles de votre noble Pays, ont captivées leurs affections. En expriment ce sentiment et celui du désir ardent de mes compatriots Americains de pouvoir recevoir V. E. dans les Etats Unis et de vous y offrir une asyle libre, digne de vous, je «rois les représenter tous, — sans differences politiques ou de parties, j'espére que les circonstances politiques permettront bien tőtaV. E. de choisir une demeure tranquille et de repos; et les Americans seront bien flattés si, alors, c'est le Pays de leur Washington, qui aura l'honneur et la gloire de recevoir un Kossuth. J'attends journellement Möns, le nouveau Ministre des Etats Unis qui va remplacer celui qui y est retourné plus de deux mois passes. Si, en attendant, je puis étre utile ä V. E., ou a vos amis, en aucune maniére de mon faible pouvoir, je serais trop heureux de recevoir de vos ordres. II se trouve ici une petite colonie d'Ameri<;ains, tous animés des meilleurs dispositions pour V. E., et vos amis.