Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)

IRATOK

que le lieu de notre internement n'est plus l'Asie Mineure mais la ville de Philippopolis sur la grandé route de Constantinople et que ee n'est pas tout le corps de l'émigration qui doit y étre déporté mais seulement 30 ou 35 personnes. Je me flatte bien d'appartenir au notnbre de celles ci, mais Vous comprendrez Monsieur sans doute combién ce déchirement est nuisible ä notre emigration. — En cela la politique de 1' Autriehe est assez claire, elle veut réduire au plus petit le nombre des emigres en croyant que ces 30 ou 35 personnes, forcées de [vivre ?] pom* toujours dans l'exil ne [serontr 1 ] jamais en état de représenter vraiment les intéréts nationaux et que le resté disperse cä et la sera contraint peu a peu par la misére de retourner au pays. Mais je m'étonne comment la Turquie peut d'une telle maniére entrer dans les plans de l'Autriche et se priver de ses meilleurs amis. Je vous prie done Monsieur de représenter au gouvernement Turc que ce n'est qu'en laissant le corps d'émigration hongrois inséparé, indivisé, en ne le privant pas de ses autorités naturelles, qu'il peut se promettre dans toute occasion, surtout en cas d'hostilités, le meilleur, le plus grand appui. Dites aussi qu'une deputation de mes compatriotes me faisait de vives representations pour que je fusse tous les pas nécessaires pour empécher ma separation, en jugeant que sans cette autorité paternelle le corps d'émigration perdrait pour toujours son unité morale. Enfin que veut-on faire avec le reste? Je serais fort content si nous tous nous pouvions nous rendre ä Phillippopolis, — sinon, je préfererais rester ä Choumla avec mes compatriotes; — qu'on nous designé enfin un lieu quelconque pour notre séjour pourvu que nous restions inséparés et que ce soit un lieu oü les rapports avec le reste de l'Europe soient faciles. Si vos täches dans cette affaire devaient étre superflues, — si le gouvernement a déja irrevocablement fixe son plan d'inter­nement ä Philippopolis, qu'on arrange l'affaire ainsi: que les 30 ou 35 personnes soient forcées d'y aller mais quant au reste qu'il dépende de chaque individu d'en partager le sort, sans perdre toutefois les benefices dont il jouit de la part du gouvernement. Ayez la bonté d'agir dans ce sens et de m'envoyer par la premiere poste la liste spécifiée de ces 30 ou 35 personnes et de me designer quand cette internation doit avoir lieu. Recevez l'expression de ma reconnaissance et de ma haute consideration. Louis Kossuth.

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