Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)

IRATOK

annéés qui précédérent 1848., ne voulut entendre parier d'une­politique dont le denouement serait une rupture avec l'Autriche. Tout emigre Polonais était done pour tout Magyaré un personnage compromettant; car un emigre Polonais ne pouvait rien espérer de l'Autriche et lindépendance de la Pologne, but invariable de­ses efforts, c'était inévitablement, un peu plus tót ou un peu plus, tard, la guerre avec chacune des trois puissances, qui possédaient violemment des parties de la Pologne. Les puissances ne l'entendaient pas autrement; aussi avaient-elles toujours été, plus qu'envers d'autres provinces, jalouses de tout ce qui eut pu leur concilier, provisoirement du moins, leur sujets polonais. C'était en vain, qu'on leur parlait du traité de Vienne et des garanties de nationalité et destitutions representatives contenues dans ce traité pour la Pologne entiére. Iis répondaient sans hésiter, qu'accorder aux Polonais ces avantages, serait preparer le démem­brement de leurs empires. Les agents du Prince Czartoryski n'avaient done trouvé en Hongrie que des Slaves qui osassent réver rupture avec 1' Autricbe. Et ä leurs reves d'indépeiidance les Slaves associaient des pensées de haine, non seulement contre l'Autriche, mais aussi contre les Magyares, qu'ils accusaient de leur contester ä l'égal de l'Autriche tout dóveloppement national. En 1848, les Magyares avaient longtemps encore persisté dans cetté politique réservée ä l'egard de la Pologne. Plusieurs agents polonais avaient ojffert au ministére Batthyani le concours de la Pologne et la. formation d'une légion polonaise. Leurs offres avaient été refusées. II n'était pas surprenant des lors, que le Prince Czartoryski continua ses rapports avec les Slaves seuls, jusqu'au moment de la rupture ouverte du gouvemement hongrois avec l'Autriche. Toutefois durant cetté époque mérne et prévoyant cetté rupture inevitable, le Prince Czartoryski ne cessa de conjurer les Serbes et: les Croates de ne point s'aveugler dans leur haine contre les Magyares, ni dans les espórances, que semblait leur donner l'Autriche nouvelle, constitutionnellé et paraissant se transformer en une monarchic slave plutöt qu'allemande. 11 ne cessa de leur r appeler que, pour eux comme pour les Magyares, le veritable ennemi,. l'ennemi séculaire, l'ennemi perfide et seul dangereux á la longue,. c'était l'Autriche. Aussi les ménagements de la Hongrie pour l'Autriche lui paraissaient-ils surtout regrettables en ce qu'ils coineidaient avec la plus vive hostilité entre Hongrois et Slaves et avec cetté guerre de race soutenue quelque tems de part et d'autre avec acharnement sous le drape au imperial autrichien! La politique du Prince Czartoryski et de ses agents par mi les Slaves fut tellement nette ä cet égard, — leur langage si clair­que des l'instant ou la Hongrie eut définitivement rompu avec l'Autriche, ces agents purent aussitőt quitter les pays slaves pour passer en Hongrie et furent assistés dans ce trajet périlleux par-

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