Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)

IRATOK

les autorités slaves elles-mémes. Car on savait bien qu'en allant aider les Hongrois contre 1' Antriebe, les Polonais se promettaient surtout de les disposer enfin ä tendre aux Slaves une main amie. Je remerciai done M r Kossutb du sentiment qui lui faisait comprendre, qu'en proclamant désormais l'alliance de la Hongrie et de la Pologne, il dévait surtout rendre a cette derniére le témoignage d'avoir invariablement travaillé ä la pacification des Slaves et des Magyares sur la base de droits égaux et de la federation. Je dus dire un mot de moi mérne et de la position que M r Kossutb entendait me faire parmi mes compatriotes. II avait parle de lui-méme sous ce rapport avec une grande modestie malgré la haute position qu'il avait occupée a la téte de son pays. La modestie mérne ne pourrait point m'aller; mes antecedents n'étaient pas tels qu'il me fut permis de m'offrir, bien moins de m'imposer ä mes compatriotes comme leur représentant. Mais il ne me serait pas permis de refuser l'entente qu'il me proposait. Je l'acceptais provisoirement et pour donner ä mes compatriotes le temps, soit de m'encourager a continuer ces rapports, soit de designer une autre personne que je lui recommanderais alors a ma place. Parmi nos compatriotes, j'entendais m'en référer tout d'abord au Prince Czartoryski qui m'avait envoyé en Hongrie. J'avais tout lieu de penser que le Prince Czartoryski verrait avec joie ces » nouveaux rapports et leur donnerait toute sa sanction. Le General Wysoeki m'avait également donné lieu de erőire qu'il s'employerait auprés de ses amis politiques ä l'effet d'établir désormais entre leur parti et celui du Prince Czartoryski des rapports de confiance réciproque. M r Kossuth m'avait assure que, malgre son penchant pour la forme républicaine, il n'entendait aucunement dieter aux personnes qui représenteraient les deux autres emigrations la forme du gouvemement qu'elles pourraient vouloir preparer pour leurs pays respectifs. Je l'assurai, ä mon tour, que, convaincu de la supériorité de la forme monarchique pour gouverner des peuples sortant de la domination ótrangére, je ne me dissimulais pas le grand discredit, ou cette forme était tombée de notre temps ni la passion qui semblait entrainer tous les peuples, a tort ou ä raison,, vers la république. Ce fait en lui-méme suffisait pour m'imposer une grande réserve dans la poursuite de mes désirs monarchiques pour la Pologne. Les Polonais de tous les partis avaient d'ailleurs montré, de tout temps et surtout dans les demiéres épreuves, moins de ténacité dans leur attachement aux formes que de ce patriotisme qui fait cesser tout débat dés que l'occasion se présente de marcher a l'ennemi. J'étais fier de donner ce temoignage ä mes compatriotes et bien decidé ä marcher moi-méme dans cette voie.

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