Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)
IRATOK
la forme d'une lettre qu'il ferait publier incessamment, un expose des idées, qu'il venait de développer devant moi. II voulait le faire pour la Hongrie, pour ses allies naturels, pour les Slaves et les Roumans et en mérne temps pour l'Europe. La Pologne étant l'allié principal de la Hongrie, M r Kossuth me dit, qu'il voulait adresser sa lettre a, un Polonais et aussitöt aprés il ajouta que dans son idée, ce Polonais ne saurait étre autre que le Prince Czartoryski. II souhaitait que cette lettre fut aussitöt traduite et publióe en plusieurs langues. Tel fut, en résumé, le discours de M r Kossuth. Quelques parties de ce résumé ne furent pas énoncées du premier coup ; elle furent ajoutées par suite de quelques observations ou questions que j'avais faites. Je les ai rapportées toutes ensemble pour raccourcir et ne point interrompre le récit. Ma réponse ä M r Kossuth fut courte: j'abondai pleinement dans toutes les idées, qu'il avait exprimées. Je crus que, comme Polonais, je n'avais pas a cet égard d'assurances ä donner ni d'engagements ä prendre, non seulement en vers la Hongrie mais envers aueune cause d'indépendance et de liberté. — 1848 et 1849 avaient vu les Polonais aecourir en nombre partout, oü un mouvement national avait eu lieu. On pourrait leur reprocher, peutétre, de n'avoir pas mis un discernement égal dans le choix des causes qu'ils avaient soutenues. Mais du moins ils ne s'étaient fait attendre nulle part; et la surtout ou ils se trouvaient en presence des ennemis séculaires de la Pologne, on les avait vus parmi les plus dévoués. Nous avions été simultanément en Hongrie, en Piémont, en Serbie et en Croatie et nous ne nous étions pas contentés d'y ser vir les armes a la main. Nous avions bien plus encore travaillé partout, malheureusement en vain, ä provoquer le concert entre ces differents pays. C'étaient lä des garanties süffisantes de notre empressement, ä participer au concert désiré, si d'autres s'y montraient enfin disposes. Je n'eus pas non plus besoin d'assurer que, si les trois emigrations s'entendaient, les Polonais verraient leur intérét propre engage dans toute lutte, que les circonstanees permettraient ä Tune des trois nations d'engager eontre l'ennemi commun. J'eus quelques observations ä faire sur l'allusion faite par M r Kossuth ä ce qu'il avait un jour jugé la politique du Prince Czartoryski hostile a la Hongrie, j>arce qu'elle était essentiellement favorable au développement de la nationalité et de l'indépendance des différentes nations slaves. II était vrai, disais-je, pendant de longues années et nonobstant les témoignages de Sympathie que les Hongrois donnaient a la Pologne, le Prince Czartoryski avait vainement cherché, par ses agents, des allies pour la Pologne parmi les Magyares. Quelque fut l'opposition faite par ces derniers -au ministére autrichien, jamais aucun Magyaré, pendant les longues