Nyulásziné Straub Éva: A Kossuth-emigráció olaszországi kapcsolatai 1849–1866 (Magyar Országos Levéltár kiadványai, II. Forráskiadványok 34. Budapest, 1999)
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les alliés pourront bien combiner l'ensemble du commencement des hostilités, mais ne pourront jamais combiner la suite de leurs opérations moins encore se trouver réunies sur un champ de bataille quelconque; car l'Autriche les sépare, et les plans le mieux combinés doivent toujours se plier dans une guerre aux circonstances, ils sont toujours sujets á l'influence modificatrice de l'attitude de l'ennemi. II est á prévoir que l'Autriche située comme elle l'est, adoptera le plan de rester contre l'un de ses ennemis sur la défensive, jusqu'á ce qu'elle réussit de porter quelque grand coup á l'autre. L'exécution de ce plan dépendra de la sűreté de sa base d'opération, et de la facilité avec la quelle elle pourra jeter des masses imposantes d'un bout de son Empire á l'autre selon les exigences de la situation. Or, c'est la Hongrie, qui par sa position géographique est destinée de lui servir de base. C'est lá que l'Autriche établira ses dépőts, ses magasins. C'est la Hongrie qui servira de pivot dans les grandes conversions stratégiques des forces. Avec la Hongrie pour base, et pour pivot, avec la Hongrie lui assurant par sa tranquülité ses lignes de communication; elle pourra á l'aide de ses chemins de fer jeter en peu de jours des armées entiéres de Prague á Vérone, et de Vérone á Prague. Mérne si dans l'ensemble elle était inférieurs en nombre aux forces de ses deux ennemis (ce qui n'est pas si on tient compte des contingents allemands) elle pourra toujours réunir des forces numériquement supérieures sur tel ou tel champ de bataille, si ses Généraux ne sont pas tout á fait des bétes - et certes il y en a qui ne le sont pas. II faut bien se l'avouer Mons[ieu]r le Báron qu'avec la possibilité de pareilles combinaisons stratégiques l'Autriche a quelque raison de ne point désespérer de sa situation. Aussi elle n'en désespére point. Les journaux officiels de Vienne croient mérne opportun de s'occuper déjá de la question, qu'est ce que l'Autriche devra fairé aprés la victoire. - C'est de la blague, oui, mais ga montre toujours qu'on se sent fort. - En effet on l'est. Cependant toutes les chances favorables á l'Autriche reposent sur une seule base. Cetté base c'est la fidélité, ou au moins la tranquülité et l'obéissance passive de la Hongrie. Otez lui cetté base et le terrain va se dérober sous ses pieds. Je n'ai pas besoin de Vous rappeler que rien n'est plus fait á déranger les combinaisons et á paralyser l'action dans une guerre que si on ne se sent pas rassuré á l'égard de sa base et de ses Communications. Votre prévoyante sagesse embrassera d'un coup d'oeil l'échelle entiére des avantages á tirer d'un travail en Hongrie, depuis le fait d'une sourde agitation gagnant l'esprit des Masses - á travers des actes d'hostilité dans le génre que les tacticiens appellent la petité guerre (un dépőt enlevé, un magasin détruit, un convoi intercepté, des moyens de communication dérangés etc.) jusqu'á ces opérations décisives, qui en soulevant la Hongrie dans toute sa force briseraient la base de l'Autriche, isoleraient complétement ses deux ailes, et en la frappant au coeur mérne de sa puissance l'écraseraient.