Nyulásziné Straub Éva: A Kossuth-emigráció olaszországi kapcsolatai 1849–1866 (Magyar Országos Levéltár kiadványai, II. Forráskiadványok 34. Budapest, 1999)

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personne mieux que Stratimirovics n'y purrait contribuer. Si pour le cas de guerre, il s'agissait d'une diversion de ce cöté-lá, ou d'entamer un mouvement pour degarnir la Croatie de la milice frontiére, et ainsi frayer le chemin á une opération décisive en Hongrie, c'est encore Stratimirovics qui mieux que per­sonne pourrait y aider. L'entente avec nous autres Hongrois ouvertement démontrée par son ent­rée aux services de Votre Majesté faciliterait énormément notre bon accord avec les Serbes de Hongrie, et avec le Sud-Slaves en général, chose extréme­ment importante pour nous, et partant pour ITtalie, vu la difnculté de notre position géographique, et l'embarras que ces peuples nous peuvent causer si par malheur ils nous étaient encore une fois contraires. Ce sont des considérations bien graves Sire! Le fait á lui seul qu'un Géné­ral Autrichien, et ce Général l'ancien Commandant en chef des Serbes, nos ennemis d'autrefois ait quitté, le drapeau Autrichien, pour se ranger sous celui de Votre Majesté, produirait un effet trés salutaire, tant chez les Hongrois que chez les Slaves. On dira peut étre á Votre Majesté, qu'accepter les services d'un Général Autrichien pourrait étre prise pour une provocation par l'Autriche. Méme si c'était ainsi pourquoi craindre de provoquer l'Autriche? Pl-t á Dieu que cela arriva - ce serait le salut de ITtalie dont l'avenir s'obscurcie á vue d'oeil. Mais il n'en est rien. Ce serait la plus grandé méprise imaginable de erőire qu'on puisse á présent provoquer l'Autriche par un pareil fait. Soyez en convaincu Sire! L'Autriche craint beaucoup plus la guerre dans ce moment, que ne puisse la craindre le moins hardi, le plus irrésolu des Conseülers de Votre Majesté NON! L'acceptation de l'offre du Général Stratimirovics ne provoquerait pas l'Autriche tandis qu'elle pourrait beaucoup contribuer á nous concilier les Slaves, et á relever l'esprit de la nation Hongroise. Et Dieu sait qu'elle en a besoin, grand besoin, car le peuple Hongrois commence á n'espérer plus rien de ITtalie. Pour effacer cetté méfiance, pour retramper l'esprit publique du peuple Hongrois, il faut des actes publiques, évidents, qui se voient, qui se comprenne. On n'arrive pas au coeur du peuple Hongrois par rartifice de petites conspira­tions. Et pourtant c'est le peuple, ce sont les Masses, et non les Castes avec qui on dóit compter en Hongrie. C'est le peuple, ce sont les Masses, qui malgré en partié l'opposition, en partié l'indifférence des Castes m'avaient fourni les moyens, de créer une Armée de 200.000 en trois mois, de battre l'Autriche en vingt batailles rangées, et de la jeter aux pieds du Czár mendiant son secours. J'apprend avec beaucoup de chagrin, qu'il y a eu des hommes méme Hong­rois tels uns simple spéculateurs d'aventure, tels autres adroits intriguants qui ne voulaient tels autres encore, petits ambitieux qui ne pouvaient tenir ce qu'ils promettaient, et qui tous ne se sont pas fait serupule, d'exploiter sóit á leur profit, sóit pour des projets chimériques, la munificence, et les intentions chevaleresques de Votre Majesté. Si mon opinion avait été prise beaucoup d'illusions et beaucoup de sacrifi­ces auraient pu étre épargnés.

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