Nyulásziné Straub Éva: A Kossuth-emigráció olaszországi kapcsolatai 1849–1866 (Magyar Országos Levéltár kiadványai, II. Forráskiadványok 34. Budapest, 1999)

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hatalomnak, hanem a rend és béke garanciája. Oroszország nem katonailag győzött, hanem a diplomáciájával. Nekünk is kell legyen saját diplomáciánk. 19. Mars 1851. [Kutahia] L[emmi] m'a remis votre lettre du 6 Févr. A ce que je vois Vous étes extrémement mai informé sur ma personnalité, sur mon caractére et sur la direction arrétée de mes pensées. Vous me faites honneur de m'assurer que vous m'estimez. J'en suis flére. Mais si vous m'estimez, comment se peut-il que vous jugiez nécessaire de me donner l'avis „De ne point me laisser influencer par des intrigues, de ne point me laisser prendre par quelques agents royaux, de ne point déserter l'amour spontáné des peuples qui m'aiment pour des mesquines royautés qui se défie de moi" Mais — mon Dieu — pour qui me prenez-vous donc? Moi je vous déclare franchement que si je croirais vous devoir donner des avis pareilles, je ne vous dirais pas que je vous estimé - non, je me garderais bien de m'approcher á vous; je n'aurais mérne aucun envie de vous engager á me donner votre main pour un travail conjoint. Soyez bien sűr je vous prie que je ne sois de ses demi-caractéres qui se laisse influencer par quiconque qui se sóit. Moi je ne serai jamais dupe de personne, mérne bien que ce vous sembla 3 peut-étre un peu trop prétencieux, je vous avoue que mes pensées sur le but si bien que sur la convenance des moyens soient tellement arrétés, que ce n'est plus la méditation, mais simple­ment l'action que je prends pour la táche des jours que la providence voudrait bien encore m'accorder. Vous me croyez destiné á jouer encore un rőle pour le salut de ma patrie. 4 Ayant la seule ambition de ne point étre ambitieux, je suis bien loin de convoiter la gloire; mais ouvrier assidu de la liberté, serviteur fidéle de ma patrie bien chérie, j'accepte toute táche de devoir! Et comme je suis persuadé que si le peuple a de la confiance en quelqu'un, c'est le moyen le plus sűr de le fairé unir toutes ses forces, sachant que cetté confiance ne se laisse point transférer comme une lettre de change, qu'elle ne peut étre requise que par des services et la fidélité bien signalée; sachant en outre que nul autre et dans nul temps ne peut rendre des tels services á mon peuple avec l'aide de Dieu 5 je lui a[ij déjá rendű - car j'ai affranehi les paysans, anéanti le joug d'une aristocratie plus que millénaire, relévé sa vitalité et son importance pour l'Europe et comme il y a des choses qui ne se font pas deux fois, je ne suis nullement surpris de me voir accompagné par 1'amour presque fabuleux de mon peuple jusque dans mon exil, et de le voir concentrer toutes ses espérances en moi. Elle sait que je ne l'a[i] jamais trahi que je ne Fa[i] jamais méconduit par des illusions, que non seulement je ne le trahirai jamais, mais aussi que moi je n'abuserai jamais de l'amour et de la confiance dont il m'honore. Je dois donc puiser de ces circonstances un sentiment vif de devoir; et si humble, si modeste que je sois, je suis obligé de sentir que c'est ma voix seul qui peut valoir á mon peuple la

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