Nyulásziné Straub Éva: A Kossuth-emigráció olaszországi kapcsolatai 1849–1866 (Magyar Országos Levéltár kiadványai, II. Forráskiadványok 34. Budapest, 1999)

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comme en 1848, le terrain. S'il cherche á fairé erőire le contraire, il ment sciemment, pour neutraliser des éléments qui pourraient fraterniser avec les nötres. L'insurrection éclatant, il lui est impossible, quelle qu'en sóit la couleur, de fairé cause commune avec l'Autriche. II serait immédiatement renversé. Le mouvement auquel nous travaillons et auquel nous réussirons, est un mouvement national. II entrainera le Piemont avec le resté de l'Italie; seule­ment, ce sera le Piemont avec tous ses avantages et sans les inconvénients de son initiative royale. Vous connaissez notre programme. Nous voulons l'insurrection: un pouvo­ir dictatorial pour la guider; la guerre achevée, la Souveraineté Nationale. Si le pays voudra alors une royauté, nous la subirons. Guerre et Constituante. Si la monarchie Piémontaise avait du Génié ou de la bonne foi, elle accep­terait franchement ce programme: elle combattrait avec le resté sous la Direc­tion du Pouvoir National Insurrectionnel. Elle attendrait aprés la décision du pays. II se peut que la reconnaissance le séduisit. Mais elle ne le fera pas. Elle ne fera pas de guerre par initiative. Elle entravera ceux qui veulent la fairé. Elle se jettera á la traverse avec ses vues égoistes; elle perdra encore la cause, si elle sera acceptés telle quelle. Nous voulons le Piemont; mais italianisé. Ne nous laissez pas influencer par des intrigues. Envoyez un homme á vous parcourir ITtalie. II vous dira que nous sommes forts, que l'avenir est á nous et n'est qu'á nous. En vous attachant au char de la maison de Savoie, (vous ne) vous inoculez qu'une déception; vous ne rencontrerez que l'immobi­lité. II n'y a pas la de force reélle. La force réelle est dans le pays. Nous avons chassé une fois les Autrichiens du territoire Lombardo-Vénitien tout-entier, les quatre forteresses exceptées. Nous les chasserons encore. Seulement, nous ne permettrons pas qu'une roya­uté vienne usurper la direction de la guerre pour la perdre. Je regrette vivement que vous ne veniez pas á Londres. Une heure de conversation ferait plus que toutes les lettres. Laissez-moi erőire que nous sommes faits pour nous comprendre. C'est un malheur, croyez-le bien, pour nos deux causes qui ne devraient en fairé qu'une, si quelques ágens royaux nous en empéchent. Méditez, comme vous le savez. Jugez par vous-méme, et n'acceptez pas le jugement des autres. J'ai la conscience calme, je ne suis ni un réveur, ni un homme exclusif. Je veux la Patrie. Et vingt ans de méditations et de travaux m'ont conduit á la conclu­sion „que ce n'est pas la royauté qui nous la donnera". Les peuples vous aiment et nous vous aimons. Ne désertez pas cet amour spontáné, désintéressé, pour des mesquines royautés qui se défient de vous comme de tout homme de génié et de patriotisme. Elles ne feront jamais rien pour votre pays. Joseph Mazzini

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