É. Apor (ed.): Jubilee Volume of the Oriental Collection, 1951–1976. Papers Presented on the Occasion of the 25th Anniversary of the Oriental Collection of the Library of the Hungarian Academy of Sciences.
L. LIGETI: La Bibliotheque de l'Académie et les études orientales
17 que la nôtre (avec une reproduction en fac-similé). L'autre (une copie du XIX e siècle) est pourtant, semble-t-il, une sorte de rareté; son titre est 'Târih-i vafàt-i mihr-i Timür' et il contient des légendes relatives à Timour Lenk; son auteur est inconnu. L'intérêt de cette pièce est qu'elle a été rédigée en langue persane et qu'elle fourmille de mots turcs; elle est indubitablement remarquable du point de vue de l'histoire de la langue tadjique. Vámbéry lui-même en a déjà publié des passages. Dans la liste sommaire des manuscrits, on n'en trouve que deux en langue arabe. Le seul intérêt du premier est qu'il remonte à l'époque de la domination turque mais quant à son contenu, il n'est guère important: ce sont des commentaires du Coran. Les manuscrits turcs mériteraient un examen plus minutieux (il n'a pas été fait non plus jusqu'à présent). Il est clair, dès maintenant que seulement une partie est en langue osmanlie. Ce sont pour la plupart des copies modernes, mais on voit, parmi eux, une oeuvre intitulée 'Camasbnäme' qui mériterait au moins un examen approfondi, car nous connaissons un monument de Г osmanli ancien qui porte le même titre et qui a été traduit du persan en 1429. Ce n'est évidemment pas le seul qui s'avérerait intéressant du point de vue de l'histoire de la langue osmanlie. On peut classer dans un autre groupe des manuscrits turcs, ceux que la liste provisoire a qualifiés de djaghataï et de turc oriental, évidemment d'après une définition plus ancienne de Vámbéry. Parmi eux, c'est le groupe djaghataï qui paraît plus tardif. Le plus connu de ces derniers est le dictionnaire djaghataï intitulé 'AbuSqa' de 1552. Ce glossaire, d'ailleurs peu étendu, a été publié par Vámbéry à Pest en 1862, et par Veliaminov-Zernov à St. Pétersbourg en 1869. Sur la liste, il n'y a qu'un seul autre manuscrit avec la qualification de "djaghataï". Il n'est point douteux, cependant, que parmi ceux qui y figurent avec la mention de "turc oriental", il y en a encore un bon nombre, comme par exemple le 'Mahbûb al-qulûb' qui est, sans aucun doute, une des oeuvres du célèbre poète djaghataï Navâï. Parmi les manuscrits en turc oriental, il faut mentionner au moins les suivants: le ' Ferhad u áirin' (le manuscrit est de 1533), l'oeuvre intitulée 'Hikmet' de Ahmad Yesevî qui a vécu au XIV e siècle, et le ' Seibâni-nâme' bien connu que son auteur, Muhammad Salih a terminé en 1506. L'ouvrage a été publié et accompagné d'une traduction allemande et de notes brèves par Vámbéry d'après une copie datée de 1510 qui est conservée à Vienne. Il y a, parmi les imprimés du legs Vámbéry, toute une série d'ouvrages précieux et rares; on y trouve presque tous les livres importants des orientalistes contemporains; il est singulier, (mais peut-être compréhensible) que de ses propres ouvrages, on n'y en trouve qu'un seul. En ce qui concerne les imprimés, il convient de classer dans un groupe à part, ceux qui ont été publiés dans des langues orientales et dans des pays orientaux. Le plus grand nombre a été publié à Istambul en turc, mais il y en a aussi qui ont paru à Orenbourg, à Kazan. Nous trouvons aussi, parmi eux,