É. Apor (ed.): Jubilee Volume of the Oriental Collection, 1951–1976. Papers Presented on the Occasion of the 25th Anniversary of the Oriental Collection of the Library of the Hungarian Academy of Sciences.

L. LIGETI: La Bibliotheque de l'Académie et les études orientales

14 Société Asiatique du Bengale. Cette collection personnelle entra dans la possession de S. C. Malan comme cadeau de Csoma en 1839. En 1884 (ou peu après), Malan fit don de cette collection à la Bibliothèque de l'Académie Hongroise. Selon une information de Malan donnée antérieurement à Duka, la collec­tion se composait "d'environ 30" volumes. Par contre, le don de Malan, lorsqu'il arriva à Budapest, se composait de 43 unités, dont 14 manuscrits et le reste en xylographies. Lajos Gyula Nagy qui fut le premier à reclasser le matériel tibétain de Csoma, a réuni plusieurs unités formant un ensemble; il les a rangés dans un ordre thématique comportant 38 numéros; puis il a essayé de les analyser à l'aide des modestes instruments de travail qu'il avait à sa disposition. Un nouveau ca­talogue détaillé de la collection a été fait par József Térjék. [9] Comme Lajos Gyula Nagy l'a déjà signalé, ces ouvrages ont été utilisés par Csoma pour ses publications; les pages des manuscrits portent les traces de l'usage et les notes marginales en hongrois qu'on voit sur elles, sont probable­ment de Csoma lui-même. Une particularité remarquable des manuscrits de la collection Csoma est qu'ils ont été écrits en partie par trois lamas êrudits à sa demande, sur des ques­tions posées par lui. Ainsi ces ouvrages appartiennent à une catégorie tardive du genre appelé "questions", qui n'est point inconnu dans la littérature bouddhique. Huit des quatorze manuscrits de notre collection peuvent être classés dans ce groupe intéressant. Dans le colophon de ces manuscrits, les auteurs tibétains expliquent qu'ils ont fait l'ouvrage en guise de réponse aux questions de Skan-dhar ou Skandhar bheg qui est arrivé du lointain pays de Rum pour étudier la Doctrine. Skan-dhar, c'est-à-dire Alexandre tout autant que Rum (ou Rgya-gar Rum-yul) signifie Europe, et cela sous la forme adaptée au tibétain du persan Iskandar et de Rùm» Comme nous le savons de Csoma lui-même, il connaissait bien la langue persane et il reçut ses premières connaissances de la langue tibétaine d'une personne tibétaine qui comprenait le persan. Ces manuscrits eurent un retentissement international lorsqu'en 1925, Shuttleworth, au cours d'un voyage dans la province de Zans-dkar, a découvert, dans la lamaserie Rjon-khul un manuscrit auquel A. H. Francke, le tibétisant connu a donné le titre "Die Fragen Alexander' s". C'est après cette découverte que nous avons constaté que le manuscrit nouvellement découvert était une copie et qu'il était très possible que plusieurs autres manuscrits analogues eussent été mis en circulation — sous forme de copies, — du moins dans les lamaseries où Csoma avait séjourné et travaillé. Un de nos collègues indiens a l'intention de publier prochainement les fac-similés des manuscrits "Alexander's Questions" de Budapest avec l'étude d'un tibétisant hongrois. Le reste de la collection provient de Tivadar Duka, premier biographe de Csoma dont il a cultivé la mémoire avec beaucoup de zèle. Il a fait don de sa collection к l'Académie; il l'a fait suivre, plus tard, aussi d'une armoire-biblio­thèque richement ornée. Après la répression de la lutte pour la liberté en 1849 Tivadar Duka, ancien aide de camp de Görgey, émigra en Angleterre où il acquit un diplôme en méSecine, puis reçut un poste de médecin-major en l'Inde Orientale. Là, il

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