É. Apor (ed.): Jubilee Volume of the Oriental Collection, 1951–1976. Papers Presented on the Occasion of the 25th Anniversary of the Oriental Collection of the Library of the Hungarian Academy of Sciences.

L. LIGETI: La Bibliotheque de l'Académie et les études orientales

15 avait toutes les possibilités d'aller à la recherche des documents relatifs h l'activité de Csoma. Duka était membre de notre Académie, son éloge fut prononcé par Aurél Stein. Parmi nos collections orientales, une place éminente est réservée a la bibliothèque de Dávid KAUFMANN. Dávid Kaufmann, hébraïsant érudit, était, à partir de 1877, professeur de l'Ecole Centrale des Rabbins de Budapest. Il a réuni sa bibliothèque pendant un temps relativement court avec une compétence et un zèle admirables et, bien sûr, favorisé aussi par la bonne fortune. Il n'était âgé que de 42 ans, lorsqu'il mourut a Karlsbad en 1899. La famille du défunt fit don de la bibli­othèque avec tout son équipement à l'Académie. Les comptes rendus préliminaires dont Miksa Weisz puis Ignác Gold­ziher furent les auteurs donnent une idée assez exacte de la valeur extra­ordinaire de cette bibliothèque. [10] Comme Goldziher l'a déjà signalé, la valeur de la collection Kaufmann réside dans le fait qu'elle ne doit pas son existence à la curiosité fantaisiste et dilettante due aux hasards d'un amateur, mais au travail d'acquisition systématique et toujours conscient de son but d'un savant chercheur bien informé, qui recueillait tout ce qui avait rapport aux sujets de recherche qui l'occupaient. La partie la plus importante de la bibliothèque provient du legs de savants spécialistes, en premier lieu de l'Italie. Ce qu'il y a de plus précieux dans la bibliothèque Kaufmann, c'est un fonds de 594 manuscrits; presque toutes les époques et tous les domaines de la littérature de langue hébraïque y sont représentés. On trouve, parmi eux, des textes hébreux importants accompagnés de traductions en araméen et en arabe et de gloses. Goldziher, en appréciant la portée de la collection des manuscrits, a groupé ses remarques selon trois points de vue. Il parle d'abord des manuscrits qui sont des pièces uniques ou qui sont à classer parmi les raretés. On comprend que Goldziher, spécialiste de l'Islam, met en relief, dans ce groupe, des spécimens qui concernent de près sa spécialité et dont il a utilisé plusieurs dans ses propres ouvrages; quant aux autres, il les a fait analyser et publier par ses élèves sous forme de thèses de doctorat. Il a mis en évidence dans ce groupe, un manuscrit qui avait un lien intéressant avec l'histoire hongroise. L'oeuvre traite de la reprise du château de Buda aux Turcs en 1686 — cela en langue hébraïque, d'après le récit d'un témoin oculaire avec beaucoup d'épisodes intéressants. D'ailleurs, le manuscrit a été déjà publié et étudié par Kaufmann lui-même en 1895. En deuxième lieu, il souligne un groupe de manuscrits dont les pièces bibliques, les poésies religieuses, etc. sont accompagnées, en partie, de gloses et de notes en langue arabe; on trouve, parmi eux, des poésies de langue arabe aussi. Ces manuscrits proviennent tous du Yémen; Kaufmann les a achetés probablement à des Arabes yéménites qui se sont établis à Jérusalem.

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