É. Apor (ed.): Jubilee Volume of the Oriental Collection, 1951–1976. Papers Presented on the Occasion of the 25th Anniversary of the Oriental Collection of the Library of the Hungarian Academy of Sciences.

L. LIGETI: La Bibliotheque de l'Académie et les études orientales

8 recourir à toutes les sources supposées intéressantes de l'époque, tant orienta­les qu' occidentales et plus tard, à la littérature scientifique internationale qui augmentait sans cesse. Il est intéressant de suivre avec attention, dans les revues et dans les publications de l'Académie, les péripéties que traversent ces problèmes, parfois au milieu de violentes polémiques, et l'entêtement avec le­quel d'anciennes erreurs essaient de se maintenir face aux solutions justes trouvées récemment. Les armes nécessaires aux combats menés pour des thèses scientifiquement justes ont été fournies en premier lieu par la Bibliothè­que de l'Académie. Nous ne mentionnons ici, à titre d'exemples que quelques uns des longs débats du passé. Le rapport hunno-hongrois. Cette hypothèse se présente d'abord sous forme de la prétendue descendence d' Árpád de la famille d'Attila; peu après, on voit paraître, dans les chroniques occidentales, l'idée de l'identité des Huns et des Hongrois. C'est de cette identification que résulte la théorie de la conquête en deux temps du pays par les Hunno-Hongrois, théorie qui devait remplacer la légende du cheval blanc, comme argument appuyant la légitimité de la conquête du pays. Enfin György Pray vint: ce fondateur de l'historiogra­phie critique hongroise quitta le monde des chroniques et envisagea l'histoire des Huns, des Avares et des Hongrois dans une large perspective. Sa source est la grande oeuvre de Deguignes, historiographe et sinologue français, dans laquelle l'auteur a publié la traduction des sources chinoises relatives à l'his­toire des Huns, de différents peuples turcs et des Mongols et il a essayé — en les confrontant avec les sources occidentales — de brosser un tableau co­hérent de l'histoire de ces peuples. C'est lui qui a identifié, le premier, le peuple hiong-nou des sources chinoises avec les Huns d'Attila, et les Jouan­jouans avec les Avares; il a consacré un chapitre à part aux Hongrois parmi les autres peuples tartares. Les recherches ultérieures ont montré clairement que la légende hunno-hongroise est d'origine livresque et que les Hongrois de la conquête arpadienne ne la connaissaient pas encore. Dans nos chroniques, nous ne retrouvons pas trace de l'identification des Avares aux Hongrois, mais il en est question dans celles de l'occident (Widukind 967; Gottfried de Viterbe). De nos jours cependant, nous avons vu se former, chez nous aussi, la théorie de la conquête du pays en deux temps par les Avares (tardifs) et les Hongrois. Selon cette hypothèse, les Avares de la nouvelle vague de migration avare arrivée vers 670, auraient été des Hongrois. La vérité est que, chez les Avares, il faut tenir compte de deux couches faciles à différencier aussi du point de vue chronologique. La première, la plus ancienne présente des traits anthropologiques mongoloïdes; ses monuments présentent des analogies avec ceux de la Sibérie du sud, cette couche parlait le mongol. L'autre, la plus récente, est d'origine bulgare (koutrigour) et elle avait des caractéristiques anthropologiques et artistiques conformes à cette origine; leur langue était une langue turque. [2]

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