É. Apor (ed.): Jubilee Volume of the Oriental Collection, 1951–1976. Papers Presented on the Occasion of the 25th Anniversary of the Oriental Collection of the Library of the Hungarian Academy of Sciences.
L. LIGETI: La Bibliotheque de l'Académie et les études orientales
7 L.LIGET I LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ACADÉMIE ET LES ÉTUDES ORIENTALES La branche d'études la plus étendue et la plus riche en résultats des études orientales de Hongrie s'occupe de la langue, de l'histoire, de la vie passée et actuelle du peuple turc et des peuples qui lui sont apparentés. Cette discipline s'est développée nécessairement au cours des recherches relatives à l'histoire de la langue et de l'histoire du peuple hongrois. Les Hongrois, peuple cavalier nomadisant, après avoir quitté la communauté ougrienne, se mirent en rapport plus ou moins étroit avec de nombreux peuples orientaux au cours de leurs migrations. Parmi ces derniers, on a réussi à identifier jusqu'ici un certain nombre de peuples turcs, tels que les Bulgaroturcs, les Khazars, les Ouzes ou Oghouzes et les Pétchenègues et deux peuples iraniens: les Alains et les Khwarezmiens. Ces données ont pu être dégagées des événements, difficiles à saisir, des siècles antérieurs à l'arrivée des Hongrois dans leur pays actuel. Quant aux temps qui suivirent la conquête du pays , on peut reconstituer plus nettement le rôle joué par les Pétchenègues et les Ouzes établis en Hongrie, l'apparition des Comans, l'invasion des Mongols qui ont ravagé le pays comme une tempête dévastatrice, et la place occupée, dans notre histoire, par les Iaziges et les Kaliz. [1] Les phases les plus importantes des rapports entre les Tatares de la Crimée et les Hongrois sont assez bien connus; il n'est pas nécessaire de parler ici d'une manière détaillée des problèmes qui se posent dans ce domaine, on peut dire impossible à démêler, de l'époque de la domination turque. L'attention se concentra, dès le début, sur la conquête de la Hongrie et sur les siècles antérieurs. Dès que les chroniques, nos plus anciennes sources autochtones se mettent à parler, leurs premières paroles sont: patrie d'origine, conquête du pays, établissement des tribus. Mais leur récit est un enchevêtrement inextricable de faits réels, de légendes, d'informations fausses ou mal comprises empruntées à des sources écrites plus anciennes, ou parfois même de la déformation tendencieuse d'événements réels. Ces chroniques ont perpétué de nombreux problèmes dont l'interprétation exacte et la solution (si tant est qu'on les ait résolus) a exigé beaucoup d'efforts de plusieurs générations de chercheurs. Pour ce travail, il a fallu