Sáfrán, Györgyi: Lettres de Romain Rolland a Marianne Czeke dans la Bibliotheque de l'Académie des Sciences de Hongrie (A MTAK kiadványai 48. Budapest, 1966)
19 c'est finalement moi qui lui dois d'avoir compris plus d'un passage obscur du Journal et d'avoir pu établir la chronologie et le lieu d'un certain nombre de notes écrites en dehors du temps et de l'espace. C'est ainsi qu'étant donné l'importance des éléments psychologiques du Journal, les nombreuses erreurs concernant les dates et les lieux dans la littérature relative á Thérése et aux autres membres de la famille Brunszvik, il a facilité ma táche qui consistait á mettre au point une biographie reposant sur une documentation solide et des faits précis. Je tiens á exprimer ici ma profonde reconnaissance á l'illustre écrivain. 3 1 Ce qui intéressait le plus Romáin Rolland c'était le premier volume du Journal étant donné que' celui-ci embrasse les années pendant lesquelles Beethoven fut en rapport avec la famille Brunszvik. En train d'écrire ses livres sur Beethoven il espérait á l'aide du Journal éclaircir les points obscurs, d'ailleurs bien plus nombreux á cette époque que de nos jours, relatifs aux liens qui rattachaient Beethoven á la famille Brunszvik. Cependant, tout comme Marianne Czeke, il dut se rendre á l'évidence que le Tagebuch et le Journal de Thérése Brunszvik — trés différents en ceci des journaux habituels — contiennent moins la description d'événements que des reflexions et des pensées. Quelle ne fut pas sa consternation en découvrant combién de choses Thérése avait pu passées sous silence. Aussi le probléme tant discuté de la litterature beethovenienne, l'identité de l'inspiratrice des lettres adressées á 1' „Immortelle Aimée" ne livra-t-il définitivement son secret ni á Romáin Rolland ni á Marianne Czeke. On sait que lorsque Beethoven mourut on trouva dans son tiroir secret trois souvenirs de sa vie sentimentale: les portraits de Giulietta Guicciardi et de Thérése Brunszvik cette derniére portant la dédicace suivante: „Dem seltnen Genie Dem grossen Künstler Dem guten Menshen von T: B:" Ainsi que ces trois lettres d'amour d'une beauté bouleversante, qui témoignaient de l'état d'áme tourmenté de leur auteur: 3 1 Les Journaux et écrits de la comtesse Thérése Brunsvik. Réd. et introd. par Marianne Czeke. T. 1. Budapest, 1938. Préface, p. VII.