Sáfrán, Györgyi: Lettres de Romain Rolland a Marianne Czeke dans la Bibliotheque de l'Académie des Sciences de Hongrie (A MTAK kiadványai 48. Budapest, 1966)
15 tour du monde. 2 1 A propos de cette oeuvre il écrivit á Marianne Czeke: „Je l'écrivais tout seul, pour moi seul et quelques amis, comme une sorté d'oraison. Ce n'est pas ma faute si elle s'est répandue dans le monde. 2 2 Lorsque le petit livre fut réédité en 1927, á l'occasion du 100 e anniversaire de la mort de Beethoven, il ne changea pas un seul mot de son texte. Voilá ce qu'on lit dans la préface de cette nouvelle édition: „Mais ce Beethoven ne fut point écrit pour la science. II fut un chant de l'áme blessée, de l'áme étouffée, qui reprend souffle, qui se reléve et qui remercie son Sauveur." 2 3 Fidéle en ceci á son maitre, Romáin Rolland non plus ne se laissa jamais engloutir, par les creux de vagues de sa vie personelle. II sut toujours dominer les problémes de son époque, á laquelle il se sentait attaché par toute sa sensibilité et son sens profond de la responsabilité. Ce dont témoignent aussi ces quelques phrases de la préface de son premier livre sur Beethoven: „Le monde meurt d'asphyxie dans son égoisme prudent et vile. Le monde étouffe. — Rouvrons les fenétres, Faisons rentrer l'air libre! Respirons le souffle des héros." Toute l'activité que Rolland déploira dans la vie publique, toute sa lutte contre le fascime ne sont pas autre chose que ce geste pour ouvrir les fenétres au souffle des héros, á l'humanité entiére. Lors des festivités du centenaire de Beethoven organisées en 1927, Romáin Rolland vint également fairé une conférence, á Vienne. C'est la que Marcel Benedek fit sa connaissance. Benedek fut extrémement touché par cette admiration teinte de modestie avec laquelle le grand écrivain pária de Beethoven. A cette époque Rolland travaillait déjá á son magistral ouvrage en 7 volumes, destiné á présenter l'ensemble de l'oeuvre de Beethoven, le livre intitulé „Les grandes époques créatrices", dont la partié finale ne parut qu'en 1957, bien aprés la mort de l'écrivain. 2 4 La premier volume de la série, „De l'Héro'ique á l'Appassionata" aborde déjá les rapports de Beethoven et da la famille Brunszvik et l'auteur y renvoie á plusieufs reprises aux recherches de Marianne Czeke. L'ouvrage principal de Czeke est l'édition critique des Journaux et écrits de la comtesse Thérése Brunszvik (Bp., 1938). Marianne Czeke a mis á la disposition de Romáin Rolland toutes les données de ce Journal qui touchaient de prés ou de loin la personne de Beethoven, afin que l'auteur pűt en prendre connaissance encore avant la parution de l'ouvrage. C'est lá le probléme central de leur correspondance. Les vastes connaissances de Czeke en la matiére, son remarquable esprit critique complétaient de fagon 2 1 Romáin Rolland: Vie de Beethoven. Paris, 1903. La deuxiéme traduction hongroise par A. Cserna a paru á Budapest en 1962. (Les derniers résültats des recherches sur Beethoven y sont résumés par D. Bartha.) 2 3 Romáin Roland á Marianne Czeke. — nr. 20. — le 6 février 1928. — Département des Manuscrits de 1' Académie des Sciences de Hongrie, Ms 842. 2 3 Mars 1927. Romáin Rolland, Les aimées de Beethoven. Paris, 1957.