Sáfrán, Györgyi: Lettres de Romain Rolland a Marianne Czeke dans la Bibliotheque de l'Académie des Sciences de Hongrie (A MTAK kiadványai 48. Budapest, 1966)

14 Dans son étude consacrée á la correspondance hongroise de Romáin Rolland, László Dobossy nous a donné une caractéristique de l'écrivain en tant qu'épistolier. II insiste sur son tact, les attentions, son besoin de comprendre pleinement son correspondant et le respect qu'il éprouve á l'égard des opinions d'autrui. Quant aux letíres adressées á Marianne Czeke, elles reflétent particuliérement bien ses vertus de savant. De tous ses correspondants hongrois c'est á elle qu'il écrivit le plus grand nombre de lettres, 42 en tout, dont plusieurs de 8 á 10 pages. On peut y ajouter une lettre qui fut écrite á la collaboratrice de Marianne Czeke, Madame Szirmay, née Henriette Pulszky. 2 0 La correspondance volumineuse et de grandé valeur de Romáin Rol­land et de Marianne Czeke fut amorcée á la suite des recherches que l'écrivain avait entreprises sur la personne de Beethoven et Marianne Czeke sur celle de Thérése Brunszvik. Rolland avait hérité de sa mére son inclination et son talent pour la musique. Dés son áge de lycéen il passe pour un excellent pianiste, á Romé, dans le sálon de Malwida von Meysenbug il joue des ouvres de Heethoven, et á partir de cette époque l'idée de Jean-Christophe, le „héros de román beethovenien" ne cesse de le préoccuper. Au moment de choisir sa carriére il se demande sérieusement s'il ne dóit pas se fairé musicien. Cependant sa famillie, en particulier son pere, le pousse vers une profes­sion bourgeoise. Obligé de commencer sa carriére publique comme savant, il se dédommage, en choisissant comme domaine de ses recherches, l'his­toire de la musique. Son esprit humaniste qui se veut suffisamment large pour embrasser le monde, retrouve ses fréres spirituels en premier lieu en ceux qui parlent le langage universel de la musique, et c'est dans les ouvrages qu'ils lui inspirent que Romáin Rolland sut exprimer tout ce qu'il avait á dire de lui-méme et de son époque. Ce qui dans les grandes personnalités d'artiste qu'il choisit, l'intéresse le plus, c'est leur lutte héro'ique contre elles-mémes et contre le monde: c'est cette lutte-lá qu'il entendait retracer. Parmi les princes de la musique il se sentait surtout attiré par Beetho­ven dont le génié l'honnéteté le refus de tous les compromis, la droiture, l'oppossition paásionnée qu'il offrait á toute oppression et non en dernier lieu la fagon dont il sut assumer son sort malheureux, fit naitre dans l'áme de Rolland des échos fraternels. En 1902, aprés la dissolution de son premier mariage, c'est auprés de Beethoven qu'il cherchera l'appui dont il a besoin pour trouver une issue valable pour lui-méme et l'humanité entiére. II revient de Bonn consolé, l'áme en paix; et le coeur débordant de reconnaissance il se met au travail. Sa premiere petite biographie de Beet­hoven (Vie de Beethoven) écrite tout d'une haleine parait dans Les Cahiers de la Quinzaine rédigés par Charles Péguy, et ne tardera pas á fairé le 2 9 Romáin Rolland á Mme Henriette Szirmay née Pulszky, — n. 4. — le 8 novembre 1927. — Département des manuscrits de la Bibliothéque Nationale Szé­chényi.

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