Csapodi Csaba: Mikor pusztult el Mátyás király könyvtára (A MTAK kiadványai 24. Budapest, 1961)

24 d'Uladislas Jagellón, à l'aigle blanc. Néanmoins peu de temps après, la bibliothèque est livrée à l'abandon, au délabrement. Le poste du bibliothécaire n'a pas été rempli. En 1498 déjà B. Lobkowitz prétend que les livres seraient couverts fie poussière et de salis­sure. A l'époque du mariage d'Uladislas et de la reine Anne on a dû réorganiser la biblio­thèque, car P. Choque, ayant séjourné à la suite de la reine à Buda, relate d'une belle bibliothèque et non pas d'une bibliothèque négligée, mais après la mort de la reine, pen­dant le règne impuissant d'Uladislas, en embarras pécuniaire perpétue], la bibliothèque présente de nouveau l'aspect du délabrement complet. Les humanistes étrangers s'em­parent successivement des manuscrits. Beaucoup d'exemplaires sont soustraits, surtout par les ambassadeurs de la cour impériale viennoise. En 1525 néanmoins la majorité des volumes se trouvait encore à sa place originale, selon une communication de Brassicanus. 2° Quel genre de livres avait-on gardé dans le château de Buda pendant la domination turque ? Sans doute on gardait pendant la domination turque (1541 — 1686) certains manuscrits ainsi que des livres imprimés dans le château royal de Buda. Toute une série de sources font savoir, à partir du commencement du XVII e siècle, que les livres du roi Mathias se trouvent encore à Buda. Plusieurs tentatives sont connues de la part des milieux hongrois et étrangers (Georges I e r Rákóczy, prince do Transylvanie, le comte Adolphe Althan, Corderius, Pierre Lambeck, bibliothécaire impérial) tendant à se pro­curer les livres restés à Buda. Lambeck a réussi de s'introduire en 1666 dans le château de Buda et il y voyait, joncher le sol dans une pièce du souterrain, 300 à 400 volumes souillés, ruinés et couverts de poussière, dont la majeure partie se composait de livres imprimés. Il en emportait trois volumes qu'il transmit à la bibliothèque impériale. Selon toute probabilité il s'agissait de ce même lot de livres que Marsigli a retrouvé en 1686 et dont la partie utilisable (environ 300 volumes) a été transportée à Vienne. Tout cela nous permettrait de conclure qu'une partie notable de la bibliothèque «Corvina» s'est maintenue pendant 150 ans à Buda. Toutefois, l'examen plus approfondi de la question nous oblige à rejeter cette hypothèse. Ni les livres emportés de Buda par Lambeck, ni ceux dont les prisonniers libérés de Buda se sont emparés, ne présentent les signes les plus sûrs des «Corvina» authentiques (les armoiries, les emblèmes). Do même, il est remarquable, à quel point le nombre des manuscrits «Corvina» à armoiries est petit parmi ceux gardés à Vienne et ce fait s'oppose à la supposition, selon laquelle les 300 volumes y transportés en 1686 aient formé les restes de la bibliothèque royale de Buda. Le contre-argument le plus fort est fourni cependant par le catalogue établi en son temps sur les livres transportés. En comparant ce catalogue au point de vue de son contenu et sur la base de la classification originale avec les manuscrits «Corvina» conservés, resp. avec ceux des manuscrits dont l'authenticité ne fait point de doute, on constate que ces deux recueils présentent un aspect très dissemblable dans leur ensemble aussi bien que dans les détails. En effet, la composition des livres retrouvés à Buda en 1686 (ouvrages de théologie surtout ou de droit canonique) ne permet qu'une hypothèse: il doit s'agir des restes de la bibliothèque d'une institution religieuse, peut-être de celle ayant appar­tenu au corps ecclésiastique que le roi Mathias a organisé — selon Bonfini — près de la chapelle royale. Livres d'usage, d'une simple exécution, il est parfaitement possible que leur nombre se soit augmenté après la mort du roi Mathias, voire même entre 1526 et 1541. Ces volumes sobres, dépourvus de décors splendides et de reliures luxueuses n'ont pas attiré l'attention des pilleurs turcs. D'ailleurs ils ne se trouvaient pas dans les salles somptu­euses réservées à la bibliothèque royale. C'est ainsi qu'ils ont pu rester à Buda et se prêter, au cours tlu siècle suivant, à ce qu'on leur impute à tort d'avoir fait partie de la bibliothèque du roi Mathias. En réalité cette bibliothèque a été supprimée en 1526, les manuscrits et les autres richesses ont été transportés par le sultan Souleiman à Constanti­nople. 3° Ruine de la bibliothèque «Corvina ». Nous ne possédons aucune indication évi­dente qui prouverait que le butin remporté de Buda en 1526 par le sultan Souleiman aurait comporté des manuscrits, mais il est certain qu'au cours du XVI e siècle déjà des manuscrits «Corvina» ont fait le retour de Constantinople. En 1529 et 1541 par contre, Souleiman ne pillait plus à Buda. Sur base des sources de visu (Ursinus Velius, Michel­Nicolas Oláh, Martin Brenner, Brassicanus) nous devons conclure que la bibliothèque royale n'a pas pu se trouver à Buda à partir de 1526, à l'exception de quelques fragments insignifiants. Le fait que nous ne possédons aucune donnée sur un manuscrit «Corvina» dont quelqu'un se serait emparé pendant cette période, comme cela s'est produit à l'époque d'Uladislas et de Louis II, appuie également cette thèse. Selon l'opinion des milieux scientifiques du XVI e siècle (Georgio Anselmo, Obsopoeus, Singrenius, K. Gesner, Lyeosthenes, Schaeseus) la bibliothèque n'existait plus à ce moment. Ainsi il ne nous

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