A Veszprém Megyei Múzeumok Közleményei 11. (Veszprém, 1972)

Valter Ilona–Koppány Tibor–Gedeon Tihamér–Nemcsics Antal–Lengyel Imre–Zimmer Károly: A Balatonfüred-temetői templomrom feltárása és helyreállítása

était également l'abbaye, comme nous le lisons dans une bulle pontificale de 1267. Le nom du village de Papsoka fi­gure en 1314 dans les diplômes pour la dernière fois. Sur la pente qui se trouve au Nord et à l'Est des ruines, nous pou­vons observer les vestiges d'une agglomération datée par des tuiles des XI e-XIII e siècles: nous pouvons identifier cette agglomération avec le village de Papsoka tombé en ruines. En 1373 apparaît le nom de village Siske que l'on peut localiser à ce même endroit. C'est également l'abbaye de Tihany qui en est le seigneur, mais il y a là d'autres posses­seurs nobilitaires aussi, parmi lesquels la famille Siske qui donna son nom au village. Probablement ce changement de nom est dû à l'ascension de la famille: tels changements de nom sont fréquents aux XIII e et XIV e siècles. Le village de Siske était dans ls voisinage immédiat de Füred. La fusion des deux agglomérations devait tôt commencer. En 1385 nous pouvons lire, dans les diplômes, d'un domaine à Füred, nommé Siske. Au XVI e siècle le village de Siske dis­paraît, soit qu'il fut anéanti dans les temps troubles d'après la défaite de Mohács, soit qu'il fit corps avec Füred. L'église fut détruite probablement vers le milieu du XVT e siècle quand les Turcs dévastèrent cette contrée. Outre quel­ques description datant du siècle dernier (Fushoffer, Floris Romer, Viktor Récsey) nous ne savons que très peu de choses sur l'église. En 1953 Ákos Kiss a exécuté ici quelques fouilles de peu d'importance. La mise à jour complète des ruines a été faite en 1964-65. Nous pouvons récapituler les résultats des fouilles ainsi: sur la colline Siske, la première agrégation d'hommes re­monte à l'âge néolithique, plus tard ce sont les peuples de la civilisation de Kisapostag (âge du bronze précoce) qui s'y implantent. Au II e siècle de notre ère sur la colline fut construite une Dans le tombeau № 6 découvert dans les ruines de l'église du cimetière de Balatonfüred, nous avons trouvé une croix processionelle. Après l'examen de matériel et les examens techniques, il s'est avéré que la croix est en cuivre, dorée, pièce unique, formée à la main. Nous avons examiné du point de vue iconographique et de l'analyse du style le christ et les motifs de décor de la croix et nous avons cons­taté: iconographiquement, le christ peut être daté de la deuxième moitié du XI e siècle, est sa manière de représen­tation garde des traditions de l'époque Otton. Le type pri­mitif de la croix est la «crux gemmata» byzantine. Et la forme du cristal de roche taillé en arête — conservé dans un des bras de la croix — n'exclue non plus la datation de la fin du XI e siècle. Les appliques qui paraissent aux bordures du revers, se retrouvent dans le matériel numismatique de l'époque arpadienne, sur les pièces du roi Endre I er et de László I er . Les entrelacs du revers rappellent les entrelacs lombards de l'Italie du Nord. La rosace du milieu du revers de la croix, qui montre de la parenté avec l'ornamentation de l'époque de la conquête du pays, semble appuyer en­core la datation du XI e siècle. Le décor (palmettes ciselées, à feuilles nombreuses, remplissant l'espace entre les bor­dures) qui se trouve sur la partie inférieure de la croix — de même que les entrelacs — ne peut entrer en ligne de compte au point de vue de la datation. Ces motifs se retrou­vent dans l'art ornemental copte aussi bien que dans celui de l'époque des invasions des barbares et de l'époque ro­maine. Pourtant, les palmettes touffues, remplissant tout l'espace, ne contredisent pas à la datation de la fin du XI e villa romaine: reconstruite au IV e siècle, elle fut anéantie par le feu à la fin du même IV e siècle. Probablement à la fin du XII e siècle, l'église romane, église paroissiale du village de Papsoka — dont le diplôme de 1211 parle comme de l'église de Saint-Michel — fut élevée sur les fondements de la villa romaine. Dans le mur de la nef de l'église gothique nous pouvons repérer les traces des murs nord et sud de la nef de cette église primitive, élevés sur les murs de la villa romaine. Son mur ouest se trouvait dans la ligne du pilier de la tribune seigneuriale, sa porte donnait vers le Sud. Son choeur fut entièrement supprimé lors de la reconstruction gothique. Au XIII e siècle on construit dans le bout ouest de la petite église une tribune seigneuriale mon­tée sur un pilier, et au côté sud on ajoute un ossuaire poly­gonal. Au XIV e siècle l'église fut agrandie vers l'Ouest. Dans le mur roman occidental, on perce deux portes ogivales, on mure l'entrée sud, et on abaisse le niveau du sol de 0,30 m. Dans le mur ouest allongé on perce une porte talutée. Après 1438, on agrandit l'église aussi vers l'Est. Sur l'emplacement du choeur roman détruit, on élève le choeur polygonal gothique actuel, et on agrandit l'ossuaire aussi. Du côté sud, près de l'ossuaire, on bâtit un porche ouvert, surmonté probablement d'une tour. Le mur de clôture fut élevé lors de la construction du choeur gothique. L'église fut détruite au milieu du XVI e siècle au cours des combats menés contre les Turcs. Cette constatation est prou­vée, outre les faits historiques, par la couche de ruine, ret­rouvée dans la partie ouest des ruines et datée par des tuiles du XVI e siècle. Après la mise à iour des années 1964-65, l'Intendance des Monuments Historiques de la Hongrie fit conserver les ruines d'église, selon les plans de Tibor Koppány. Ilona Valter siècle. — Tenant compte de ces faits, nous pouvons affir­mer avec certitude que la croix retrouvée à Balatonfüred date de la fin du XI e siècle (après les années 60), elle est l'oeuvre d'un seul artiste, et c'est une pièce individuelle, formée à la main. De différents éléments de style s'y mélan­gent, ce qui appuie encore davantage notre avis que la croix fut exécutée en Hongrie. Dans le matériau du Musée Natio­nal nous trouvons deux croix qui sont ses analogies immédi­ates, et qui diffèrent assez des autres croix processionnelles de Hongrie. La croix était cassée quand elle fut mise au tombeau. L'homme âgé de 23-28 ans, retrouvé dans le tombeau 6, fut enseveli — selon Imre Lengyel — entre 1258 et 1288. C'est la première sépulture à l'intérieur de l'église, à l'endroit le plus exposé, au milieu de la nef, devant l'arc de triomphe de la petite église de l'époque romaine. Dans le recensement de l'an 1211 de Tihany, nous lisons le nom d'István fils de Szaka, et les noms de ses frères, à qui l'abbaye acheta un champ de six charruages, près de l'église Saint Michel de Papsoka. Nous savons également de ce même Szaka qu'il fit plusieurs donations à l'abbaye de Tihany, pour que les abbés pri ent pour le salut de son âme. Depuis le haut moyen âge, les lieux de sépulture à l'intérieur de l'église, près de l'autel étaient attribués à ceux qui avaient fait des donations importantes à l'Église. Dans notre cas, il est logique de supposer que c'est un des descendants de Szaka qui fut enseveli vers 1250 dans le tombeau 6, où fut mise aussi la croix processionnelle cassée, inapte à remplir sa fonction. Ilona Valter IV. La croix processionnelle de l'époque romane de Balatonfüred 190

Next

/
Thumbnails
Contents