A Veszprém Megyei Múzeumok Közleményei 11. (Veszprém, 1972)

Sági Károly: Ókeresztény bazilikának vélt villa rustica hitelesítő ásatása Kékkúton

Fouilles de vérification d'une villa rustica à Kékkút Árpád Csák et János Sági, collaborateurs du Musée de Ba­laton à Keszthely, ont mis au jour en 1903 à Kékkút, deux bâtiments romains. Des résultats des fouilles, Árpád Csák a publié un court compte rendu dans le journal Keszthelyi Hirlap. 8 (Les numéros de note renvoient au texte hongrois.) Plus tard, les résultats ont été dépouillés et résumés par Bálint Kuzsinszky. 9 András Alföldy a fait, dans l'Archeológiai Értesítő, 15 l'analyse de la publication de Kuzsinszky. Dans son analyse, il a mentionné que l'un des deux bâtiments ren­dus au jour, est une «basilique sans abside». Et parlant des deux christogrammes de terre ajourés, trouvés à l'entrée du plus grand bâtiment, Alföldy supposait que ce bâtiment avait eu un trait à la chrétienté primitive, tout en soulignant que le plan n'est pas du style basilique. Ensuite, Lajos Nagy s'est occupé des deux bâtiments ro­mains de Kékkút. 17 , 18 II a fait connaître l'autre bâtiment, le plus grand qui se trouvait près de «la basilique sans abside», en l'appelant «église jumelée». La recherche a ac­cepté les constatations de Lajos Nagy, et les deux bâtiments figuraient sous ces dénominations dans la littérature. 19 En hiver de 1965, on défonçait le sol pour y planter la vigne, et au cours de ces travaux, on a retrouvé les soubaissements aussi. Nous avons fait arrêter le terrassement, et en été de 1965 nous avons de nouveau mis à jour le bâtiment. Nous présentons le résultat des fouilles d'Árpád Csák et de János Sági sur l'image No 2, tandis que la 3 e image montre le résultat de nos fouilles de vérification. (Nous avons inséré les images au texte hongrois.) Les fouilles de Csák et de Sági en 1903 se contentaient d'avoir déterminé les murs limitant les locaux, sans exami­ner les espaces intérieurs. Dans le local No 6, nous avons pu constater au cours des fouilles de 1965 que c'était une galerie couverte, enfermant une cour ouverte, c'est-à-dire c'était un péristyle. Le sol de la galerie couverte du péristyle était en terrazzo. En défonçant le sol, c'est ici que l'on a trouvé ces deux colonnes en pierre (fig. 5-6) qui avaient été transportées d'un bâtiment plus ancien pour décorer notre villa romaine de l'époque tardive. A la base des fouilles de 1903, Lajos Nagy estimait que ce local avait été le baptistère de «l'église jumelée». 32 Ayant reconnu le caractère du local 6, nous pouvons con­sidérer le bâtiment comme une villa romaine, de grandes dimensions, ayant un peristyle. A la fin du III e siècle et au cours du IV e , on a bâti ces villas à peristyle, munies de tours d'angle, pour les défendre. Dans la villa de Kékkút, les lo­caux 3 et 5 étaient les tours d'angle, du côté de l'entrée. Le local 3 était un hypocauste, et dans le local 5 — dont la mise au jour était, malheureusement, impossible — au cours du remuage de terre, une meule a été retrouvée (fig. 8.). Plu­sieurs meules trouvées dans des villas romaines sont connues 38 , 39 , 40 , 41 , 42 : en général, elles sont découvertes dans la cui­sine du bâtiment. Le local 1 de la villa était une cour découverte, dont la porte mesurait 3,5 m de largeur. Dans la partie nord de la cour, un mur a été élevé plus tard, et devant le peristyle un portique large de deux mètres a été formé. C'est près de la porte donnant sur la cour que l'on a ret­rouvé en 1903 les deux christogrammes, dont l'un est dis­paru et l'autre fort endommagé pendant la deuxième guerre mondiale. Nous avons complété ce dernier d'après photo­graphies, (fig. 9.) Le monogramme de Kékkút est en dernière analyse une roue à 7 rayons, dont la tige supérieure, perpendiculaire a été formé en P. Nous ne connaissons pas encore les parallèles immédiats des monogrammes de Kékkút. Leur élément essentiel est la roue à plusieurs rayons, ce qui est un symbole ancestral du soleil. 53 Les symboles du soleil sont devenus symboles du Christ. 54 Dans l'évolution des monogrammes de Kékkút, les christogrammes nés au temps de Constantin 1 er le Grand — et fréquents en Pannonié aussi — ont joué également un rôle. 60 Les monogrammes de Kékkút faisaient profession de la foi du propriétaire d'une part, mais d'autre part on attri­buait de la force protectrice également à ces symboles. Ainsi, la croix, de même que le monogramme formé des premières lettres du nom du Christ, dans tous leurs emplois supersti­cieux protègent contre les esprits malins. 61 La villa de Kékkút a été bâtie au IV e siècle. La figure 19 présente son image reconstruite. A en juger d'après l'état des canaux de chauffage, le bâtiment était rarement utilisé, il n'était pas habité en permanence. Autour de la villa nous n'avons trouvé aucun vestige de bâtiment de ferme, son propriétaire ne s'adonnait pas à l'agriculture. Ses terres étaient cultivées par des colons qui suivaient les redevances annuelles en produits agricoles. Ces produits étaient emmagasinés dans la villa. A la fin du IV e siècle la villa a été soigneusement vidée, et peu après incendiée. Au IV e siècle, une partie de la villa a servi de cantonne­ments, et cette partie était chauffée par un réseau de canaux de chauffage à la romaine. Après la conquête hongroise, on a démoli les murs de la villa, pour édifier des églises de ses pierres. Károly Sági 137

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