A Veszprém Megyei Múzeumok Közleményei 10. (Veszprém, 1971)

Körmendy József: Fa- és sövénytemplomok a Veszprémi Egyházmegye területén a XVIII. században

pour en fortifier les forts turcs. (P. ex. d'Istvándi, Merény, Nagydobsza, etc. à Szigetvár; de Somogyudvarhely à Kap­ronca.) Il arrive que les seigneurs utilisent les matériaux de l'église en ruine pour leurs bâtiments de ferme. (Ordascsehi.) Dans plusieurs villages c'est la population qui démolit l'église (Orci, Nemesdéd, etc.). L'immensité de la destruction apparaît par le fait que le diocèse de Veszprém dont les pouvoirs s'étendaient sur cinq comitats (Pilis, Fejér, Veszprém, Zala, Somogy) comp­tait au XIV e siècle 431 paroisses, plus de 100 abbayes, pré­vôtés et maisons conventuelles, au milieu du XVIIe siècle n'a que cinq paroisses qui fonctionnent. Des 2881 agglomé­rations nous ne retrouvons que 734 au commencement du XVIIIe siècle. Ce territoire comprend actuellement le département de Veszprém, au nord du lac Balaton, y compris l'archidiaconé de Pápa (transféré en 1777 du diocèse de Győr au diocèse de Veszprém); au nord-est, le département de Fejér, cette partie du département de Pest qui se trouve sur la rive droite du Danube, ainis que l'île de Csepel ; au sud, le département de Somogy, jusqu'à la rivière Drave; à l'ouest, les trois quarts du département de Zala. Mais la vie se reprend et ne s'arrête pas aux ruines. La population, appauvrie par les guerres et divisée par la différence de religion, n'avait pas les moyens pour rebâtir en dur les églises détruites. On a bâti à leur place temporaire­ment des églises en bois et à palissades. Après les recherches consciencieuses dans les archives de l'évêché et du chapitre de Veszprém, de même qu'aux Archives Nationales et aux archives départementales de Kaposvár, l'auteur montre, à la base des sources jusqu'ici inconnues, que pour satisfaire à ses exigences spirituelles, la population construisait de modestes églises en bois ou à palissades à la place de l'église en pierre ou en briques détruite. Il y a des cas où elle ajustait l'église délabrée en la complétant de palissades. Quoique cette forme simple de construction n'eût point la valaur esthétique de l'église en style roman ou gothique disparue, pourtant elle sert de trait d'union entre l'architecture de haute valeur du moyen âge et l'architecture baroque, sou­vent resplendissante, qui connaîtra son essor dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. A en juger d'après les descriptions, à peu d'exceptions près (Zalacséb, Nagykanizsa I, Somogybükkösd), les églises en bois et à palissades n'étaient qu'une solution de fortune et de transition et n'arrivaient pas au niveau artistique, mais puisqu'elles pouvaient servir, elles répondaient aux exigences des fidèles catholiques et protestants. Les églises en bois n'étaient pas inconnues, on en avait déjà construit auparavant. Sur ce territoire on peut retrouver des vestiges plus anciens de cette sorte de construction. Sur le territoire du diocèse de Veszprém, aux XVIIe et XVIIIe siècles, d'après la terminologie des sources utilisées par l'auteur, on peut distinguer trois types d'église en bois: a) église à palissades (oratórium ex palis et virgultis sep­tum): autour des pieux enfoncés en terre, on entrelaçait des branches vertes, ou bien on remplissait du pisé l'inter­valle entre deux rangs de pieux; en tous les deux cas, on appliquait en dehors et en dedans un enduit de terre glaise. b) église à poutres (oratórium ex lignis et sepibus, ora­tórium ex lignis et virgultis septum): sur affût de bois, on a mis des poteaux, et ayant palissade de pieux fendus les intervalles, on a enlacé d'osiers les pieux et enduit la cloison de terre glaise. c) église en bois (oratórium ligneum septum, oratórium ligneum et luto plasmatum) : sur affût de bois, on a construit le mur de poutres ou de planches épaisses emmortaisées, et enduit de terre glaise le plus souvent. Le plafond de tous les trois types était en tresse d'osier ou en planches, mis sur poutres, le sol était de terre battue ou dallé de briques, la toiture était couverte de paille ou de roseaux, rarement de bardeaux. L'aspect des églises en bois ou à palissades ressemblait le plus souvent à une grande maison de campagne, à une grange ou remise, et c'était seulement la chaise de cloches devant ou à côté d'elles qui marquait leur destination. Mais il y avait aussi des églises munies de tours (Makkos Mária, Pilisszentlászló, Háromfa, etc.). Le plan des églises en bois est en général oblong (mais il y a des plans carrés aussi, p. ex. à Nagykanizsa) qui s'a­grandit quelquefois d'un porche, et dans les églises catholi­ques, d'un choeur plus étroite et d'une sacristie. Quelquefois les murs enduits de terre glaise étaient crépis de mortier et blanchis à la chaux. Le mobilier, très rudimentaire et pauvre, était également en bois, fait par des charpentiers-paysans ou des menuisiers quelquefois. L'installation des églises catholiques: autel, pierre sacrée, tableau d'autel, chaire, bancs (quelquefos de simples poutres ou billots servaient de bancs), tribune (rare­ment un confessionnal) et un panier d'osier ou une armoire pour garder les ornements de la messe. Dans les temples protestants: chaire, bancs, Sainte Table, tribune et — sur­tout dans la partie sud du comitat de Somogy — «pierre d'infamie» pour les pénitents publics (lapis pro publice poenitentibus). Bien que l'installation des églises fût très simple, l'auteur a retrouvé les souvenirs de l'art populaire sur les bancs peints (Pata), sur la chaire (Kaposfő), au plafond (Somogyaszaló, Vízvár), sur la tribune (Somogybükkösd). La preuve élo­quente du haut niveau de la musique sacrée est que dans les églises en bois de Csököly, de Felsosegesd, de Kaposvár et de Nagyatád il y avait de orgues déjà dans la première moitié du XVIIIe siècle. L'attention de l'auteur se dirigeait surtout sur les églises, mais il indique aussi les chaises de cloches où il y en avait mention, de même que les cimetières où ceux-ci font fonc­tion commune avec l'église (c'est-à-dire s'ils se trouvent autour de l'église ou si le mur de clôture de l'église comprend le cimetière aussi). Quant à la disposition du matériau, l'auteur a suivi la division des archidiaconés du diocèse de Veszprém. Voici la division historique: I. Archidiaconé de Fehérvár (Archi­diaconatus Albensis), IL A. de Buda (A. Budensis), III. A. de Veszprém (A. Wesprimiensis), IV. A. de Zala (A. Za­ladiensis), V. A. de Somogy (A. Simighiensis), VI. A. de Segesd (A. Segûsdensis), VIL À. de Pápa (A. Papensis). L'auteur donne le nom actuel des communes, mais il note, entre parenthèses le ou les noms anciens figurant dans les sources, s'ils diffèrent des noms actuels. Après le nom de commune nous trouvons le nom du département, sans parenthèses. A l'intérieur des archidiaconés, l'énumération des com­munes se fait par ordre alphabétique, et le numérotage va de 1 à 207. Ces numéros d'enregistrement se réfèrent aux numéros de la carte annexée, et indiquent le caractère reli­gieux et architectural de l'église. L'auteur présente les é­glises en bois ou à palissades sans tenir compte de la diffé­rence de culte. Si dans une commune il y avait plus d'une église, il les cote par a), b) etc. Sur le territoire du diocèse de Veszprém, au XVIIIe siècle, on trouvait des églises en bois ou à palissades selon la dispo­sition suivante: I. Dans l'archidiaconat de Fehérvár il y avait: églises à palissades: 1 catholiques, 3 calvinistes; église à poutres: 1 calviniste; églises en bois: 2 catholiques; église en roseaux: 1 calviniste. En somme: 11 églises. —-II. Dans l'archidiaconat de Buda: églises en bois: 3 catholiques; églises à poutres: 1 catholique, 1 calviniste, 1 ortodoxé. En somme: 6. — III. Dans l'archidiaconat de Veszprém: églises en bois: 15 catholiques, 8 calvinistes, 2 luthériennes, églises à poutres: 2 catholiques, 12 calvinistes, 3 luthériennes; égli­ses en partie en bois : 2 catholiques, 1 calviniste. En somrnet 45. — IV. Dans l'archidiaconat de Zala: églises en bois: 21 catholiques, 3 calvinistes; églises à poutres: 3 catholiques; églises en partie en bois: 7 catholiques; en partie à poutres: 1 catholique. En somme: 35. Il y avait encore 6 cimetières clôturés de pieux et de palissade. — V. Dans l'archidiaconat de Somogy: églises en bois: 24 catholiques, 11 calvinistes, 1 luthérienne; églises à poutres: 4 catholiques, 3 calvinistes, 1 luthérienne; en partie en bois: 1 catholique. En somme: 45. Il y avait encore 1 cimetière enclos de pieux et 1 cimetière entouré de remparts et de fossés. — VI. Dans l'archidiaconat 81

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