A Veszprém Megyei Múzeumok Közleményei 10. (Veszprém, 1971)

Nagybákay Péter: Veszprémi és Veszprém megyei céhzászlók, céhládák és egyéb céhjelvényes emlékek

parents de ceux-ci, avec l'assistance de tous les membres de la corporation. Cette coutume ou plutôt obligation a été toujours respectée toute la durée du régime des corparotions. Les enterrements organisés par les corporations étaient mieux ordonnés et plus solennels que les autres, et c'est pourquoi en cas de la mort des bourgeois aisés, les parents ont appelé une des corporations pour organiser l'enterrement. C'est ainsi que par endroit se sont formées des corporations — appelées en hongrois «kaladdás» — qui s'occupaient par profession du fossoiment et des enterrements, constituant ainsi les précédents directs des entreprises de pompes funè­bres de nos jours. Cette coutume de «l'enterrement par corporation» s'est répandue surtout dans les départements de Zala et de Vesz­prém où elle s'est maintenue très longtemps, fait dont témoi­gnent d'une part les dictons populaires, et de l'autre le grand nombre des lanternes funéraires de corporation qui nous sont parvenues. Plusieurs corporations avaient leur civière spéciale (le nom de la civière mortuaire dans la langue du peuple hongrois est «le cheval de Saint Michel») sur laquelle on a mis le cercueil pour donner l'absoute et pour transporter le corps au cime­tière. Tel «cheval de Saint Michel» est celui de la corporation des tisserands de Peremarton, Berhida et Kiskovácsi, où outre le nom de la corporation et le millésime 1846 on peut lire une élégie populaire. Les lanternes funéraires de corporation rendaient les enter­rements plus solennels, ajoutaient à la pompe du convoi funèbre. Généralement quatre lanternes formaient un en­semble, mais il y avait des garnitures de deux et de six lan­ternes aussi. Les lanternes, avec leur manche, mesuraient 120-150 cm. Elles étaient dans la plupart des cas en cuivre. Leur forme est le tronc de pyramide hexagonale renversé. Dans la lanterne vitrée, brûlait une bougie. Le couvercle étampé de la lanterne en cuivre était sur­monté de l'ornement caractéristique des lanternes de cor­poration. C'était une enseigne de 10 à 12 cm, en forme de silhouette coupée dans une plaque de cuivre où, très rarement se lisaient une inscription et un millésime aussi. La majorité de quelque 31 garnitures de lanternes de corporation qui nous sont parvenues datent de la deuxième moitié du XIXe siècle. Plus tard, même aux lanternes usinées on a soudé des ornements préparés par des artisans locaux. La plupart des ornements de lanterne représentent les armes de la corporation, le plus souvent entre deux lions rampants, sous une couronne montée d'une crois; ainsi ret­rouvons-nous la roue des charrons (Szentkirályszabadja, Nagyvázsony), les deux pots des potiers (Veszprém), ou la cruche sur le tour (Leányfalu), la roue du moulin des meu­niers (Peremarton, Tüskevár), les 3 navettes des tisserands (Szentgál, Olaszfalu, Veszprém), les outils des maçons et des charpentiers (Zirc). 11 y a des ornements de lanterne qui ne sont qu'une croix simple ou bien avec — au-dessous de la croix — une tablette où l'on a inscrit le nom de la corporation (Herend, Bánd). Les ornements de lanterne où figurent les armoiries nationa­les forment le troisième groupe, (Leányfalu) dont la majorité devaient être exécutées après l'abolition du régime des cor­porations, mais l'artisanat s'en servait encore aux enterre­ments (Olaszfalu, Bakonyszombathely). L'ornement de la lanterne de la corporation des tisserands de Szent gai repré­sente la figure des armes du village: le chasseur visant un cerf. La coutume de «l'enterrement par corporation» était si répandue dans cette contrée qu'après la disparition du régi­me des corporations, les associations les plus diverses se chargeaient de l'organisation des pompes funèbres en em­pruntant l'emploi des lanternes funéraires de corporation. 11 en est des exemples curieux comme p. ex. la société de tir de Nagyvázsony, ou le cercle de cultivateurs et de la congréga­tion mariale de Peremarton, dont les lanternes ornées sont les répliques des lanternes de corporation. Au commencement c'étaient les ferblantiers locaux qui fabriquaient ces lanternes. Plus tard elles sont devenues arti­cles de grande série, mais l'ornement, la petite enseigne de corporation, souvent d'une facture très rudimentaire, était toujours du pays. Les lanternes de corporation constituent avant tout les monuments caractéristiques des corporations des départe­ments de Zala et de Veszprém, et tout comme la «cruche de corporation» est devenue le nom collectif des cruches et des pots à vin transdanubiens verts, au vernis de plomb, aux décors en relief ou gravés, nous pouvons considérer les lan­ternes de corporation comme le prototype des lanternes funéraires transdanubiennes. ///. Marques distinctifs de foyer de compagnons, et enseignes munies d'emblèmes corporatifs Dès le XVe siècle il passait de plus en plus en habitude que les compagnons faisaient leur tour. Cette institution s'est conservée au cours de longs siècles et elle a assuré l'échange international d'expériences professionnelles de l'artisanat. Le pèlerinage des compagnons nécessitait l'organisation et l'entretien des logis de compagnons. Ces foyers étaient mar­qués à l'extérieur pour que le compagnon ambulant, en arri­vant dans la ville, pût voir tout de suite où il pouvait deman­der abri. Ces marques distinctifs étaient des enseignes qui n'étaient en somme rien d'autre que les enseignes des auber­ges et des cabarets. Puisque les logis de compagnons étaient installés ordinairement dans une auberge, le rôle des enseig­nes d'auberges et celles de logis de compagnons se confondait souvent dans la pratique, même leurs notions s'identifiaient. Mais aussi des maîtres particuliers employaient souvent des enseignes munies d'emblèmes corporatifs pour désigner leurs ateliers. 11 est très difficile — souvent impossible — de dis­tinguer ces enseignes de celles des logis de compagnons, c'est pourquoi l'étude traite ensemble ces deux sortes d'enseignes. Les enseignes extérieures des logis de compagnons et les enseignes d'atelier en fer forgé forment le premier groupe. Ces enseignes se composent du support, scellé dans le mur, et de l'enseigne proprement dite, que l'on accrochait au sup­port. Les enseignes dont parle l'étude sont en général très simples (maréchal-ferrant : composition de fers à cheval de grandeurs différentes [Várpalota et Nagyvázsony] — dinan­dier: chaudron [Nagyvázsony] — ferblantier: broc [Pápa] — tamisier: tamis [Pápa]) — chapelier: chapeau (Pápa) et gan­tier: gant (Pápa), mais parmi les enseignes de serrurier, il y a des pièces qui méritent l'attention du point de vue de l'art appliqué. Une enseigne de serrurier de Veszprém et une de Pápa, chacune représentant une clef en style somptueux empire-rococo constituent des chefs-d'oeuvre du travail forgé. Le type primitif et le plus simple de l'enseigne intérieure de logis est le tableau encadré et accroché au mur, représen­tant les armes de la corporation (corporation de tisserands, Peremarton, 1826; boulangers, Veszprém, 1868). L'autre type est l'enseigne de la corporation mise en boîte vitrée que l'on accroche au plafond. Il y a deux variantes de ce type. La première comprend les coffrets vitrés aplatis dans lesquels on retrouve la silhouette colorée de l'armoirie coupée en bois ou en lame de fer, entourée souvent de fleurs artificielles ou de feuilles d'ornement. Telles sont les trois différentes enseig­nes de logis de maçons et charpentiers de Zirc (deux des en­seignes gardées au Musée Reguly Antal de Zirc), celle des chamoiseurs de Pápa et des boulangers de Pápa (1843) gar­dées au Musée Ethnographique de Budapest. L'autre variante des enseignes emboîtées est cuboïde et elle représente non pas la silhouette des armes de la corporation, mais le simu­lacre réduit d'un produit ou d'un outil caractéristiques du métier, éventuellement la maquette d'un atelier tout entier Telle est p. ex. l'enseigne de logis de la corporation des meuniers de Veszprém: le modèle réduit de l'intérieur d'un moulin à eau; ou celle des foulons de Palota: quatre outils typique de foulon, sculptés en os. A l'époque de l'analphaoétisme général, les enseignes de logis et d'atelier donnaient des renseignements, des indica­tions et servaient la publicité. Elles sont les monuments intéressants, souvent d'une valeur artistique, de l'ancien paysage urbaine et des pérégrinations des compagnons. 184

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