A Veszprém Megyei Múzeumok Közleményei 5. (Veszprém, 1966)

Nagybákay Péter: Veszprémi és Veszprém megyei céhládák

meture démesuré en style rococo, avec leurs charnières richement ornementées, ce sont des ouvrages représen­tatifs de l'ébénisterie trans danubienne. Quelques coffres du style rococo montrent un rap­prochement du style Louis XVI, tel le coffre des menui­siers de Zirc (Fig. 39—40). Les motifs du style Régence — variante autrichienne et hongroise du style Louis XVI — et ceux du style em­pire sont faciles à reconnaître sur beaucoup de coffres de corporations du département de Veszprém. La fin du XVIII e siècle et le début du XIX e étaient, en effet, la dernière période de prospérité de l'artisanat corpora­tif dans le département de Veszprém. La forme, la couleur, les contours unis classicisants, et avant tout les ferrures de l'écusson coupées en lame de ces coffres, reflètent d'une façon intéressante les variantes provin­ciales des grands styles décoratifs occidentaux. Les plus belles pièces en style Louis XVI sont le coffre des tonneliers de Pápa de 1792 (Fig. 42) et celui des for­gerons de Pápa, de 1806 (Fig. 46—47). Aux 2 e et 3 e décennies du XIX e siècle, sous l'influ­ence du style empire, des panneaux, des liteaux noirs agrémentent les coffres rectilingnes, couleur unie. Les plus beaux coffres en style empire sont ceux des gourdiers (de gourde; artisanat florissant à l'époquet de 1817 (Fig. 52—53), et des tourneurs de Veszprém (Fig. 55). Une table spéciale (Fig. 54) reproduit la collectien variée des écussons des coffres en styles Louis XVI) n empire. Ces écussons aux lignes élégantes empruntoet leur ornementation aux éléments décoratifs architectu­raux du style rocaille, aux draperies ou tabliers de pa­rapet c'est-à-dire à leurs pendants, en forme de glands, de gouttes. Dès les années 30, les lignes raides, droites cèdent la place aux courbures douces, et le style empire, élégant et froid, se perd dans le „biedermeier" et, plus tard, dans le néo-rococo. Une pièce typique du style „biedermeier" est un coffre de Devecser, daté de 1853 (Fig. 67). Le coffre de la corporation des cordonniers de Vesz­prém (1870) représente un produit typique du „bieder­meier" tardif ou plutôt du néo-rococo (Fig. 68). Pour monterer à quel point la tradition du coffre du corps de métier était enracinée, mentionnons que l'association des maçons et des couvreurs s'en est fait faire un même au tournant des XIX e et XX e siècles (Fig. 69). Quelques coffres ont gardé des dessins très intéres­sants aussi du point de vue de l'histoire de l'industire, de la technique, de l'outillage. Ainsi sur la face intéri­eure de son couvercle, le coffre des tisserands de Vesz­prém (1834) nous montre les quatre phases fondamen­tales du travail: le tissage, le serrage, le lissage et le car­dage (Fig. 60—61). 36 des 69 coffres présentés sont datés. Ils ont été exécutés entre 1753 et 1876. Les coffres non datés vien­nent de la fin du XVII e siècle ou du début du XVIII e . 27 des coffres appartenaient aux corporations de la ville de Veszprém, en outre nous connaissons 10 coffres de Pápa et 4 de Zirc. Les autres proviennent de différents villages du département. La plupart des coffres appartenaient aux corporati­ons de tisserands, cordonniers, charretiers, tonneliers, menuisiers et maçons. Le Bakonyi Múzeum de Vesz­prém en garde 49 pièces, le Helytörténeti Múzeum de Pápa 10 pièces, les autres, dispersés, se trouvent dans d'autres collections publiques ou privées. Les coffres des corporation de Veszprém et du départ­tement de Veszprém constituent des monuments de l'in­dustrie corporative intensive des XVIII e et XIX e siècles. Outre leur importance du point de vue de l'his­toire locale, économique et de l'histoire générale des civilisations, il faut considérer ces pièces —jusqu'à pré­sent plutôt négligées — comme les témoignages intéres­sants, pariculiers de la menuiserie évoluée de Trans­danubie. Péter Nagybákay 139

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