Istvánovits Eszter: International Connections... (Jósa András Múzeum Kiadványai 47. Aszód-Nyíregyháza, 2001)

Michel Kazanski: Les épées "orientales" a garde cloisonnée du VC-VP siecle

toutes les raisons de considérer les décors en forme de coeur sur l'épée d'Altlussheim comme une preuve de sa fabrication dans un atelier méditerranéen (romain/ protobyzantin ou germanique). Examinons les décors de pierres taillées "en échelle" (fig. 1: 10, 12), considérés comme caractéristiques d'ateliers du Bosphore cimmérien (ZASETSKAYA 1982, 25), et présents sur les épées de Pannonhalma et Pokrovsk-Voshod (type 5). De nouveau, l'exemple le plus ancien que nous connaissions vient du Proche-Orient. Il s'agit d'un bracelet syrien de la deuxième moitié du II e siècle, déjà mentionné (MUCHE 1988, Taf. 76: 8, 1, 5 et surtout PFEILER 1970, Taf. 9: A). A l'époque hunnique ce décor est connu sur des objets "princiers" à Wolfsheim, Kertch (tombe dite "Novikovskij sklep"), Pécs­Üszögpuszta (WERNER 1956, fig. 2, Taf. 4: 1, 50, 10; ARRHENIUS 1985, 64, fig. 62). Plus tard, dans la deuxième moitié du V e siècle et au VI e siècle, ce décor est largement répandu en Europe, notamment sur les objets dont l'origine constantinopolitaine a été supposée (certains décors d'épée de Childéric, Olbia, Gourdon) (ARRHENIUS 1985, 103-113, fig. 63-64, 106), sur des objets ostrogothiques d'Italie (BIERBRAUER 1975, Taf. 63.4; KIDD 1989, fig. 1), en Afrique du Nord (ROTH 1980, Abb. 5: 5, 8), en Occident de l'époque mérovingienne (par ex. WERNER 1958, Abb. 1: 5, 3: 2, Taf. 11: 1, 2, 12; ARRHENIUS 1985, 105, fig. 108, 109; MARTIN 1980, Taf. 16: g) et dans les royaumes germaniques du Danube (Apahida, Blucina, Someçeni, Ljubljana) (ARRHENIUS 1985, 111, fig. 123, 124; TEJRAL 1988, 375, Taf. 57. VIII: 13: f; HARHOIU 1997, Taf. LVIII: 2, LXI: 1, 11, LXXI: 1 etc.; SLABE 1978, fig. 5). On peut donc en conclure qu'il s'agit d'un décor bien connu dans le monde méditerranéen dès l'époque romaine. Les cloisons en zigzag qui forment les losanges du décor en échelle et qui, en outre, sont présentes sur d'autres épées de notre groupe (Kertch, Djurso, tombe de cheval 13, Dmitrievka) sont répandus en Russie méridionale dès l'époque hunnique. Citons les découvertes suivantes: Zelenokumsk (OHON'KO-OTJUCKIJ 1982, ris. 1: 2), la "Russie méridionale" (BÓNA 1991, Abb. 40: 16), "Taman"-Kertch (DAMM 1988, Abb. 151, la même: "Majkop"?, voir FREMERSDORF 1953, Taf. 7). Pour la même époque, on les rencontre dans la région danubienne: Szeged-Nagyszéksós, "Hongrie" (ARRHENIUS 1985, 102, fig. 103 et 105, Abb. 110). Pour la deuxième moitié du V e siècle et pour le VI e siècle les cloisons en zigzag sont largement diffusés en Occident et en Europe centrale (Apahida, Rüdern, Picquigny, Tournai, Blucina, Someçeni, Pouan, Rommmersheim etc.) (Voir par ex.: WERNER 1966, Abb. 2: 1, 3, 3: 1-2; ARRHENIUS 1985, 38, fig. 11, 106, 116-119, 122-125, 186; HARHOIU 1997, Taf. LVIII-LXXI; SALIN-FRANCE-LANORD 1956, fig. 4; KESSLER­SCHNELLENKAMP 1933, Abb. 3: 4-5), mais également dans la zone méditerranéenne, en Afrique du Nord (Kanguet) (KOENIG 1981, Abb. 7: g; ARRHENIUS 1985, 38, fig. 12), en Espagne (Castiltierra) (HISTÓRIA 1940, pl. entre les p. 648 et 649.), en Septimanie (Tressan) (ARRHENIUS 1985, 52-53, fig. 40), en Italie (Desana, Domagnano, Rome) (BIERBRAUER 1975, Taf. 6: 1-2, 18: 1-2, 36: 2-3; ARRHENIUS 1985, 63, fig. 60), en Asie mineure (Sardes) (HANFMANN, 1975, fig. 21). En Europe orientale à l'époque post­hunnique les décors ayant des cloisons en zigzag sont rares et sont présents presque exclusivement sur des objets importés d'Europe centrale (par ex. la région de Kiev) (KAZANSKI 1992, fig. 1: 10).

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