Borhy László szerk.: Acta Arheologica Brigetionensia. A római kori falfestészet Pannóniában. Komárom, 1998.

A konferencia előadói és résztvevői - 1. Római falfestészet a nyugati provinciákban: Gallia, Germania, Nyugat-Pannonia - ALIX BARBET (PARIS): LA RESTITUTION DE PEINTURES MURALES ROMAINES: QUELQUES REFLECTIONS

LA RESTITUTION DES PEINTURES MURALES ROMAINES: QUELQUES REFLECTIONS un trait uni, blanc ou coloré, suggérera une forme. Nous l'avons pratiqué longtemps, pour les peintures de Mercin-et-Vaux par exemple (fig. 7), ou celles de Plassac. Dans le cas d'un personnage incomplet le graphisme du trait peut avantageusement être remplacé par une zone de mortier plus foncé qui dessinera une silhouette, comme nous l'avons fait pour une pein­ture de Chartres (fig. 8). Le choix d'une masse colorée neutre doit prévaloir sur un tracé trop précis qui supposerait des choix iconographiques contestables. Dans ce domaine délicat j'ai pu observer une culture très différente selon qu'on se situe dans l'Europe du Nord et dans celle du Sud. Par exemple, la France, comme l'Italie, est très nettement dans la zone méridionale ou le gout de la ruine romantique a favorisé l'émergeance d'une esthétique de l'objet mutilé, aimé en tant que tel. Les restaurateurs de ces deux pays acceptent plus facilement, de même que le public, de se contenter d'oeuvres incomplètes pourvues qu'elles soient suggestives. En revanche, les pays nordiques aiment l'ordre, la netteté, le „fini" . C'est en Grande­Bretagne, en Allemagne, en Hongrie, pour parler des pays que je connais, ou 'ai vu le plus grand nombre de peintures entièrement refaites, à savoir des parois restituées de haut en bas, avec très peu de morceaux parfois, et un fond refait à neuf. Cette tendance semble reculer. Les nouveaux restaurateurs ont compris que, malgré tout leur talent, le contraste entre la par­tie antique et la partie moderne était insoutenable. Surtout le progrès des recherches icono­graphiques et stylistiques montrent chaque jour les erreurs commises dans ces restitutions et les condamnent. A ces grandes machineries on préfère des interventions minimalistes et réversibles. En tant qu'archéologue, je suis particulièrement puriste et refuse absolument que soient maquillées ies traces de chocs, griffures, et autres accidents qui témoignent uu vécu de la pein­ture, usée par le frottement des meubles, le vandalisme et le sans-gène des usagers. On gardera ainsi le piquetage qui atteste que le décor a été bûché pour être recouvert d'une autre pein­ture, quitte à proposer une restitution graphique à côté si le décor est peu lisible, les graffiti des habitants et des passants etc.. En accompagnement, les peintures sont souvent complétées désormais par des infor­mations destinées au grand public: restitutions graphiques idéales, maquettes, fac-similés per­mettent d'expérimenter des hypothèses sans dommage pour les originaux qui doivent rester ainsi dans leur intégrité. En conclusion, je ne pourrai que livrer au lecteur quelques passages significatifs de la Charte de Venise qu'il convient de toujours méditer, que l'on soit archéologue, restaurateur, conservateur de musée, ou simple observateur intéressé. Annexe Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites, Venise 1964 article 8 Les éléments de sculpture, de peinture ou de décoration qui font partie inté­grante du monument ne peuvent en être séparés que lorsque cette mesure est la seule suscep­tible d'assurer leur conservation. 24 ACTA-ARCHAELOGICA-BRIGETIO

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