Sz. Kürti Katalin - Hapák József: Munkácsy Mihály Krisztus-képei (Debrecen, 1993)

une trilogie. Cette question se posa déjà en 1884 lorsque Munkácsy déclara à Budapest qu'il allait s'occuper de sujet de la résurrection. Il ne peignit tout de même pas les deux scènes glorieuses (la ré­surrection ou l'accension) qui eurent pu suivre le Golgotha, mais remonta dans l'histoire et peignit la deuxième rencontre douloureuse entre Jésus et Pilate. C'est ainsi que se créa YEcce Homo qu'il présenta la première fois à Budapest en se ratta­chant à l'exposition millénaire. Cette œuvre aussi parcourut l'Europe et l'Amérique, mais son vo­yage ne fut pas si glorieux que celui de ses prédé­cesseurs à beaucoup près. Munkácsy fut oublié (il livra son combat à mort pendant quatre ans à En­denich) et plus tard mourut. Le monde s'intéressa déjà aux impressionistes, postimpressionistes, expressionistes. En 1914 on exposa à Budapest YEcce Homo, qui fut acheté en 1916 par Frigyes Déri, un fabricant de soie hongrois qui vécut à Vienne. C'est avec sa succession que vint le ta­bleaux ayant la dimension de 403 x 650 centimètres à Debrecen. Il s'expose toujours dans la même salle, la salle Ecce homo éclairée par toit vitré. Maintenant arriva dans son voisinage son pendant, le Golgotha. On continue l'histoire américaine des deux grands tableaux du Christ en 1988. C'est alors que la fondation Wanamaker décida de vendre le com­merce et les 16 peintures de la galerie de tableaux dont le tableau de Hans Temple intitulé Munkácsy en train de peindre le Christ devant Pilate et les deux toiles monumentales de Munkácsy. La vente aux enchères Sotheby's fut le 24 février 1988 à New York où le premier tableau changea de mains pour 60 000 dollars et passa au Canada, le Golgotha fut acheté pour 47 500 dollars par Julian Beck soit Csaba Gyula Bereczki, le propriétaire de la Galerie Pannónia de Washington. En 1991 il dé­cida de renvoyer la grande peinture et de la mettre en dépôt dans un musée hongrois. Le Musée Na­tional Hongrois accueillit volontiers le dépôt en stipulant de le passer au Musée Déri après l'avoir présenté à Budapest. István Lente, Péter Menráth et Miklós Szentkirályi travaillaient pendant une an­née sur la restauration du Golgotha au Musée des Beaux-Arts, les frais furent couvert par le Mi­nistère Culturel et d'Instruction Publique et l'as­semblée générale du comitat Hajdú-Bihar. La res­tauration doit „guérir" l'histoire des 110 ans. L'on sait qu'entre 1884 et 1887 le tableau fut enroulé à peu près 50 fois. Après 1887 l'œuvre quitta plu­sieurs fois le foyer de Wanamaker : en 1889 il la «laissa regagner son domicile» à l'Exposition Universelle de Paris, en 1893 la présenta à l'Expo­sition Universelle de Chicago. Le 8 février 1907 (lorsqu'il y eut un incendie dans la galerie Wana­maker) il fit découper le tableau dans son cadre et le fit jeter sur la neige (plus tard la toile fut complétée d'une manière assez incompétente), entre 1911 et 1988 le tableau ne voyageait beaucoup et ne fut pas enroulé, contrairement aux années qui suivirent. Le Golgotha fut exposé à Pâques 1993 au Musée National Hongrois, et à partir du mois août 1993 il restera au Musée Déri de Debrecen jusqu'au tour­nant du millénaire.

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