A Debreceni Déri Múzeum Évkönyve 1977 (Debrecen, 1978)
Történelem - Nagy Sándor: Le Front de Mars et la jeunesse universitaire de Debrecen
dans une direction qui, du point de vue de la sécurité nationale, était insouhaitable voire mérne dangereuse. 10 Quelques jours plus tárd l'attention fut dirigée de nouveau sur le Cercle Universitaire. Le 3 novembre 1936 tous les quotidiens de la capitale et de la province publierent sous des titres emphatiques le discours que Mussolini avait tenu la veille á Milan. En parlant de questions de la politique extérieure, le dictateur fasciste dit entre autres que le vrai perdant de la premiere guerre mondiale fut la Hongrie et qu'un reglement défmitif dans le bassin danubien ne sera possible sans rendre justice ä la Hongrie. Le тёте jour le premier ministre de la Hongrie, Kálmán Darányi, remercia Mussolini dans une dépeche d'avoir exigé la justice pour la Hongrie. 11 Sous l'inspiration du gouvernement la jeunesse universitäre de Pécs organisa un grand meeting le 4 novembre et adressa á Mussolini une depeche de felicitation. Le тёте jour le conseil de l'université de Debrecen rendit aussi hommage au Duce italien. 12 L'organisation centrale des différentes associations d'extréme droite et des sociétés secretes, l'Union des Associations Sociales (TESZ), déclencha le 11 novembre un mouvement national afin que les adresses d'hommage^ au dictateur fasciste soient aussi nombreux que possible. 13 L'Association Nationale des Étudiants Hongrois (MEFHOSZ) voulut également prendre part á cetté campagne; ä la reunion de son groupe de Debrecen, le 14 novembre, le president du groupe proposa de féliciter Mussolini pour son discours « hungarophile » par l'intermédiaire du ministre de l'Italie ä Budapest. 14 Le Cercle Universitaire fut représenté á cetté reunion par son secretaire general Sándor Zöld qui réprouva le fascisme allemand et italien au nom des membres du Cercle. Ce fut en effet la seule parole sobre qui se fit entendre au milieu de la manifestation de Sympathie dirigée par le gouvernement. Aussi provoqua-t-elle une indignation generale des personnes présentes qui se déclarérent unanimement pour l'expédition de la dépeche. Quelques jours plus tárd Ja présidence de MEFHOSZ demanda par écrit des explications de la présidence du Cercle Universitaire pour savoir si eile se solidarisait avec les paroles de Sándor Zöld et si était préte á en prendre la responsabilité et á en tirer les consequences. Pour éviter des mesures repressives contre la présidence du Cercle, Sándor Zöld assuma toute la reponsabilité et déclara dans une lettre adressée á la présidence de MEFHOSZ qu'il avait protesté en son propre nom et поп pas au пот du Cercle; il demanda que lecture sóit donnée á sa lettre lors de la prochaine séance du conseil de MEFHOSZ. 1 * Or, celuici refusaet répéta sa demande á la présidence du Cercle de prendre position pour ou contre les paroles de Sándor Zöld. Les membres de la gauche de cetté présidence étaient d'accord avec Sándor Zöld et ne présentérent ni la premiere demande ni la sollicitation de MEFHOSZ á la présidence complete du Cercle, mais les laissérent officiellement sans réponse. 16 L'opposition á l'opinion generale exigeant la revision du traité de paix commenca en novembre 1936 d'occuper trés sérieusement le capitaine de l'Ordre des Vitéz du comitat Hajdú. Dans ses rapports confidentiels sur la sécurité nationale il fit mention « d'informations bouleversantes » que des étudiants de la droite — ses informateurs de toute épreuve — lui ont fait parvenir sur la jeunesse universitaire: dans les associations des étudiants beaucoup de postes dirigeants sönt occupés par des étudiants aux sentiments expressément communistes, maintenant des contactes avec des milieux pareils. 17 10 Ibid. 285/1935. ein. Rapport sur la situation de la sécurité nationale du mois de novembre 1936. — Ordre des Vitéz: Organisation contre-révolutionnaire créée en 1920 par le regent Miklós Horthy, réunissant surtout des officiers et sous-officiers qui ont eu des « mérites » pendant la premiere guerre mondiale et dans les luttes armées de la contrerévolution et de la terreur blanche. A la tété des vitéz d'un comitat se trouvait le Capitaine (Vármegyei Vitézi Székkapitány) qui présenta chaque mois un rapport sur la situation de la sécurité nationale au Centre National (Országos Vitézi Szék) et en fit parvenir une copie au préfet du comitat aussi. 11 Debreceni Független újság. 3 novembre 1936. 12 Debreczeni Újság. 5 novembre 1936. 13 Ibid. 12 novembre 1936. 14 Ibid. 17 novembre 1936. 15 AIHP. 651. f. 44. ö. e. Lettre autographe de Sándor Zöld sans date. 16 Ibid. Aveu de Lajos Kovács, étudiant en droit, le 13 mars 1937. 17 ACHB. IV. B. 901/a. 385/1936. ein. 246