Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 25. – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1995)
Rei Cretariae Romanae Fautorum Acta XXXIV - Feller, M. – Brulet, R.: Nouvelles recherhes sur la terre sigillée argonnaise du Bas-Empire dans les sites de production. p. 69–87.
déplacement des centres de production de la Gaule centrale vers l'Est, qui a donné naissance, dès le 1er siècle aux premiers ateliers mosellans et rhénans. Et, alors que les ateliers de TEst connaissent un effondrement, à la fin du Ille siècle, dont ils ne se relèveront pas, l'Argonne, au contraire, va faire l'objet d'une forte expansion durant le IVe et le Ve siècle, où elle atteint l'hégémonie sur le marché de la sigillée et des produits dérivés dans toute la Gaule du Nord. C'est pendant cette troisième séquence que l'aire de diffusion des vases argonnais, qui concernait précédemment une petite partie de la Gaule septentrionale, s'élargit considérablement et s'étend vers les régions du limes germanique et les côtes atlantiques; ce qui paraît bien correspondre à une conquête des marchés auparavant dominés par les autres officines de l'Est et celles du Centre de la Gaule. Cette expansion de la production et de la diffusion des produits qui constitue la caractéristique majeure du phénomène argonnais, doit être envisagée dans le cadre de l'évolution des structures économiques et politiques de l'ensemble des provinces du nord de la Gaule. L'importance prise par des villes comme Reims et Metz, a certainement joué en faveur de l'Argonne. Mais surtout, et c'est pour cela que la céramique argonnaise intéresse tant les chercheurs qui travaillent sur la Romanité tardive, elle peut être utilisée, par sa quasi omniprésence dans les contextes de cette période, comme fossile conducteur. L'évolution de la recherche sur la céramique d'Argonne montre encore récemment que s'accentuait un important décalage dans les travaux engagés entre les études concernant les lieux de production et les sites de consommation. Le renouvellement actuel des données céramologiques se fait encore exclusivement à partir de sites, souvent très éloignés des centres de production. 2. HISTORIQUE DES RECHERCHES Dans un premier temps, soit vers le début du XXe siècle, la recherche consacrée à la terre sigillée argonnaise a été organisée à partir des sites de production. Par la suite, c'est l'étude du matériel retrouvé sur les sites de consommation qui a été prédominante. Pour les sites de production, notre information demeure donc très lacunaire et repose sur des bases anciennes. A partir de 1905-1908, les recherches entreprises à Lavoye et sur d'autres sites argonnais vont se multiplier. Le premier article de G . С h e n e t , sur des graffites figulins provenant des Allieux et d'Avocourt, remonte à 1908 (Chenet 1908, 391-394). L'essentiel de nos connaissances viendra des recherches conduites sur les ateliers par le docteur Meunier et par G. Chenet au cours de la première moitié de ce siècle; elles seront condensées dans un ouvrage célèbre, édité en 1941 et consacré à la terre sigillée du Bas-Empire (CHENET 1941). Avant lui, W. Unverzagt avait approché la terre sigillée tardive et avait démontré, dès 1919, en s'appuyant sur les travaux deJ. Meunier, l'origine argonnaise des vases décorés à la molette (UNVERZAGT 1919). Il reprend un catalogue de 222 ornementations différentes. Cette classification servira de base à celle de G . Chenet qui la complétera. L'ouvrage du chercheur français, qui s'attache aussi à la présentation d'une typologie de la production argonnaise et à l'étude de sa diffusion, demeure aujourd'hui encore, la seule contribution synthétique relative aux sites de fabrication du Bas-Empire. G. Gaudron, quant à lui, publiera en 1955, avec la contribution posthume de G.Chenet, un ouvrage fondamental sur la terre sigillée argonnaise des Ile et Ille siècles. (CHENET-GAUDRON 1955). Le premier ouvrage rassemble toutes les observations faites pendant plus de vingt ans sur les ateliers du IVe siècle. Pour le secteur qui nous intéresse, c'est G. Chenet qui est à l'origine de toutes les opérations de terrain recensées à ce jour, mis à part celles des dix dernières années, et le seul intervenant scientifique. La collaboration avec le docteur Meunier, arrivé à l'Archéologie par son beau-père, avec lequel il va travailler sur les officines de Lavoye, de 1907 à 1925 entraîne également un intérêt particulier pour les gisements des Allieux à Vauquois et d'Avocourt. Ce dernier était connu depuis le XVIIIe siècle et le premier site lui avait été signalé en 1900, par l'exploitant de la ferme des Allieux. Mais ce n'est qu'en 1905 qu'il a pu faire ses premières observations, à la suite du labour de parcelles de la clairière, alors en prairie. (CHENET 1941, 36). L'activité de G . Chenet débute vers 1908 aux Allieux puis s'élargit assusitôt, puisqu'il localise, à peu près en même temps, l'atelier tardif du Pont des Quatre Enfants. Puis jusqu'à la veille de la Grande Guerre, il explore successivement, à Avocourt, le Champ des Bierres et l'Argentière (1909), à Aubréville, la Caouette (1912) et la Vaux Malard, à Vauquois (1914). A l'issue de ce conflit qui a beaucoup bouleversé le sol argonnais, il reprend presqu'aussitôt les^ recherches et utilise les nombreux dégâts occasionnés par la guerre à son avantage car les zones d'ateliers qu'il avait déjà prospectées, lui fournissent inopinément de nouveaux indices. Il s'oriente, tout d'abord, vers le Pont des Quatre Enfants et la Vaux Malard (1919), le Prix des Blanches et le Champ des Bierres, près d'Avocourt (1921) et la butte de Vauquois (1928). Il faudra attendre une dizaine d'années pour que lui soit signalé le four découvert en 1915, dans la forêt limitrophe de la clairière des Allieux qu'il va fouiller en 1928. Ce sera l'occasion de collecter du matériel dans la clairière et sur les pentes du mamelon de l'ancien village de Vauquois. Ces sites sont les seuls sur 70