Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 25. – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1995)
Rei Cretariae Romanae Fautorum Acta XXXIV - Van Ossel, P.: La sigillée d’Argonne du Bas-Empire dans le Nord de la Gaule distribution, initations et concurrences (IVe–Ve s.). p. 221–230.
celle-ci, sinon plus, dans les sites de consommation. Malheureusement, aucun comptage précis ne peut être présenté et cette appréciation reste fragile/ I4) Elle se rencontre aussi, mais en quantités plus réduites ou alors de manière isolée, dans des sites beaucoup plus éloignés, en Suisse, en Allemagne, ainsi que dans l'Ouest de la France et en Bretagne, (15) dont plusieurs ont livré aussi de l'Argonne. Mais les quantités sont très faibles. Une autre situation intéressante à observer sont les rapports entre l'Argonne et la céramique à l'éponge du Centre-Ouest de la France. Cette production à revêtement argileux, caractérisée par un décor étoile ou «en marguerites» obtenu par enlèvement d'engobe, est très fréquente dans le Poitou et la Vendée, où elle fut fabriquée à la fin du Ille s. et durant le IVe s. (Raimbault 1973). Son aire de diffusion vers le nord s'étend jusqu'à la Seine et couvre assez largement la Normandie et la Bretagne. Dans ces dernières régions, on la trouve souvent en association avec de l'Argonne (Galliou 1977; SimonHiernard 1991), sans toutefois pouvoir préciser un rapport de grandeur, sinon que l'Argonne semble plus abondante que l'éponge. Vers la Seine, les quantités de céramique à l'éponge deviennent beaucoup plus réduites (quatre à Limetz-Villez, un seul à Epiais-Rhus et à Paris rue de Lutèce; deux à Yverdon, en Suisse). L'existence de productions très proches de l'Argonne, mais néanmoins différentes, n'est apparue que récemment. La première est une céramique à pâte blanche, engobée comme l'Argonne, présentant les mêmes formes et le même décor à la molette. A ce jour, on connait principalement des bols, identiques à la forme Ch. 320, ornés de molettes à petits casiers (Hiibener, Groupes 2 et 5). Sauf la pâte et une couleur de l'engobe légèrement plus orangée, rien ne permet de les distinguer des autres productions d'Argonne. Cette céramique n'est connue encore que dans de rares sites, tous situés dans le nordouest de la Gaule. (16) La seconde est une «sigillée» à pâte claire, de couleur saumon et à engobe beige, épousant pour le reste le décor et les formes de l'Argonne. Cette céramique est attestée à ce jour uniquement en région parisienne (Paris, rue de Lutèce; Limetz-Villez,...). La question qui se pose immédiatement est celle d'imitations (1 ) Un comptage partiel, réalisé sur 41 contextes provenant de la Rue de Lutèce à Paris, révèle 13 tessons de Jaulges-Villiers-Vineux pour 895 tessons d'Argonne, soit 1,4%. Avec de telles proportions, on ne peut évidement parler de concurrence. Augsburg (1 exemplaire), Trêves (1 tesson isolé dans les thermes), Yverdon, Courroux et Bâle, vers l'Est; Alet ( 12 exemplaires), BouilleCourdault (Vendée), Antigny (Vienne), Plonévez-Porzay ( 1 tesson) et Pont-Croix (Finistère) (1 tesson), Ie-Lavrec (Côtes d' Armor) (2 tessons), vers l'Ouest (Galliou 1977). Limetz-Villez (inédits; fouilles P. V a n О s s e 1), Paris, rue de Lutèce (inédits; fouilles Y. d e К i с h), Champlieu (Piton Bayard 1977: n° 287), Amiens (Bayard Fournier 1978: 192 et Piton Bayard 1977: n° 272), Thérouanne (Piton-Bayard 1977: n° 389), Alet (Langouet 1977: 11), ainsi que Arras, Bavay et Tournai (renseignement R. В r u 1 e t et Brulet 1991, 24). locales ou de productions originales, mal connues des ateliers d'Argonne. Les pâtes et la répartition très limitée géographiquement suggère plutôt des imitations locales, mais la prudence s'impose, en l'attente de cartes de répartition plus complètes. L'importance quantitative de ces productions apparaît très variable. A Limetz-Vilez, elles totalisent environ 20% des sigillées tardives; (17) à Paris (rue de Lutèce), la proportion est beaucoup plus faible (de l'ordre de 5%). Les prolongements de ateliers de sigillée de Trêves durant le IVe s. ont été analysés par H. Cuppers (HUSSONG-CÜPPERS 1972). Certaines formes présentent d'indéniables parentés avec les productions d'Argonne, mais d'autres ne se retrouvent pas dans le répertoire de G. Chenet et apparaissent comme originales: formes 5, 6, 7 et 8b des niveaux de construction des thermes impériaux, type 8d, 9b, 11 et 12 du Kellergänge (fig. 4). Malheureusement, une distinction nette entre les deux productions semble difficile à établir, surtout pour les types identiques/ 18) Si l'existence d'une production trévire ne paraît pas devoir être mise en doute, sa diffusion et sa durée sont plus problématiques. D'autres sites en Rhénanie ont livré des vases en sigillée qu'on ne peut attribuer à l'Argonne. Ainsi à Krefeld-Gellep, où quatre types au moins ne se retrouvent pas dans le répertoire de G. С h e n e t (PIRLING 1966 et 1974). A côté des deux bouteilles n° 18 et 19, ce sont le gobelet n° 245 et la coupe apode n° 32/33, qui présent certaines ressemblances avec la forme n° 5 de Trêves (Thermenerbauung) (fig. 5). Tous datent de la première moitié ou du milieu du IVe s. La bouteille n° 18 et la coupe apode n° 32/33 sont fréquents, alors que les deux autres sont très peu nombreux, sinon des pièces uniques. La forme n° 32/33, fréquente à Krefeld, est identique au type et pourrait provenir des ateliers trévires. Les productions de sigillées méridionales, comme les sigillées claires ou luisantes, les sigillées africaines, ou encore les DSP (surtout du Groupe atlantique) ne sont qu'exceptionnellement représentées dans les ensembles céramiques du nord de la Gaule. Les sigillées africaines ne sont attestées que dans quelques villes comme Trêves, Cologne (HAYES 1972) ou Cherbourg (Blaszkiewicz Jigan 1991b, 33), mais aussi, plus étonnement, dans des sites d'habitat isolés comme Limetz-Villez (Yvelines, France). Dans ces régions, ces objets restent extrêmement rares et ne peuvent prétendre à une quelconque concurrence avec les ateliers d'Argonne. Par contre, ils sont plus nombreux en Suisse, en Allemagne méridionale Renseignement D. M о r i z e. Les productions trévires sont surtout présentes dans les niveaux constantinniens des thermes impériaux. Elles sont nettement moins abondantes dans le seconde moitié du IVe s., mais ne disparaissent pas complètement. A cette époque, les productions d'Argonne dominent le marché trévire. 227