Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 25. – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1995)

Rei Cretariae Romanae Fautorum Acta XXXIV - Van Ossel, P.: La sigillée d’Argonne du Bas-Empire dans le Nord de la Gaule distribution, initations et concurrences (IVe–Ve s.). p. 221–230.

pour le Bas-Empire. 01) De leur côté, Blaszkiewicz et J i g a n ont souligné que l'Argonne trouvée en Normandie et en Bretagne provient, pour les trois quarts, de sites ou des militaires étaient cantonnés, concluant que l'armée devait constituer un débouché privilégié pour les producteurs d'Argonne (1991a). La même constatation paraît ressortir du tableau présenté ci-dessus (fig. 2). Certains se sont demandés si l'armée ne contrôlait pas directement la production et même la distribution, d'autant qu'elle contrôlait, davantage sans doute au Bas-Empire qu'auparavant, toutes les voies de communication. Cette hypothèse est sans doute exagérée, car les grandes quantités d'Argonne ne se retrouvent pas seulement dans des fortifications ou des sites militaires, mais aussi dans des villes ou des sites civils, ou l'élément militaire ne domine manifestement pas. La diffusion de la céramique d'Argonne semble répondre d'abord à des réalités de marché et reflète manifestement l'attrait économique des sites de consommation. Les possibilités financières des acheteurs potentiels (au premier rang desquels les militaires, mais aussi les habitants des cités) suffisent à expliquer la concentration de la céramique d'Argonne dans certains sites. Une situation similaire a été mise en évidence en Angleterre, dans le Sussex, où les céramiques fines sont distribuées principalement dans les villes, certaines agglomérations secondaires et les forts du Saxon Shore, mais beaucoup moins dans le milieu rural (Milieu 1980). L'explication réside d'abord dans la densité de population vivant dans les villes par rapport aux sites ruraux, mais les villes sont manifestement aussi des centres d'expédition recherchés, vu les grandes quantités traitées. On peut donc en déduire qu'ils sont toujours des marchés de redistribution. L'Argonne et les autres «sigillées» tardives (fig. 3) Dans une partie de sa zone de diffusion, l'Argonne domine complètement le marché des achats et ses productions constituent la totalité (100%) des sigillées tardives découvertes dans les sites de consommation. D'une manière générale, cette situation de monopole prévaut dans les provinces de Germania II, de Belgica I et d'une partie de Belgica II (fig. J). Si la domination d'une unique région de production n'est pas nouvelle, 02 ' ce qui est nouveau c'est, qu'au Bas­Empire, l'Argonne domine dans des régions où elle ne le faisait pas précédemment, c'est-à-dire dans l'ouest de la Ainsi pour l'économie domaniale (Bernhard 1981: 72), ou encore pour la production des tuiles du groupe Adiutex-Capio-Armo-Tam dans la région trévire (METZLER - ZIMMER - BAKKER 1986. (12) Déjà au Ile s., 90% de la vente de la sigillée dans des villes comme Amiens, Etaples et Boulogne était aux mains des ateliers du Centre, alors qu'à Arentsburg, Asberg ou Neuss, 80% provenait des ateliers de l'Est (Raepsaet-Charlier - Clausse 1977: 98-99). Gaule septentrionale et sur la façade maritime de la Manche et de la Mer du Nord, où les productions du Centre dominaient plutôt au Haut-Empire (Raepsaet 1985). Certains expliquent cette situation avant tout par la disparition de la concurrence des ateliers du Centre (WlGHTMAN 1985, 276). On pourrait peut-être aussi l'expliquer par le dynamisme des ateliers de l'Argonne et par un partage différent des marchés au Bas-Empire. La domination des productions d'Argonne n'est, de fait, pas totale partout. Sur de nombreux sites, surtout sur les franges de la zone de diffusion principale, on constate, à cote de l'Argonne: - l'existence de productions approchantes, mais néanmoins différentes («sigillée» à pâte blanche, «sigillée» à engobe saumon); - des formes inconnues dans le répertoire de G. Chenet; - des céramiques à revêtement argileux très proches de TArgonne, comme la céramique à l'éponge, celle de Jaulges-Villiers-Vineux, les luisantes; - soit encore des productions de sigillées méridionales, comme les sigillées claires et africaines, ou encore les DSP. Toutes ces céramiques présentent des degrés de parenté plus ou moins accusés, par la technique, les formes ou les décors. La multiplicité des productions différentes dans certains sites dégage à première vue une vision assez complexe de la commercialisation des céramiques fines tardives (fig. 3). La question qui se pose toutefois est celle du caractère réellement concurrentiel ou plutôt complémentaire des associations de tessons au sein d'un même site de consommation. Ici encore, les quantifications sont indispensables et il faut bien convenir que celles-ci manquent souvent. La principale production associée à l'Argonne est manifestement celle de l'atelier de Jaulges-Villiers­Vineux, situé dans l'Yonne (Jacob-Leredde 1985). Sa diffusion est encore mal connue, faute de répertoire publié. Les données sont donc nécessairement partielles et incomplètes. D'une manière générale, cette céramique se rencontre principalement entre la Marne et la Loire, durant tout le IVe s. Sa diffusion se fait vers la région parisienne, le sud de la Champagne, l'Orléannais et la Bourgogne. Vers le nord, sa diffusion semble semble au Soissonnais. Mais la distribution paraît moins régulière que l'Argonne. Ainsi dans l'ouest parisien, on la rencontre principalement dans des sites jalonnant la Seine, par exemple à Limetz-Villez, où elle constitue environ 10% de la sigillée tardive, mais beaucoup moins sur les plateaux environnants. (13) Dans le sud-est de la région parisienne, par contre, elle semble concurrencer sérieusement l'Argonne et apparaît aussi abondante que (13) * Renseignement Y. В a r a t. 226

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