Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 22. 1982-1983 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1985)

Die Anjovinen in Mitteleuropa - Klaniczay Gábor: Rois saints et les Anjou de Hongroie. p. 57–66.

voisinage immédiat de la Hongrie sous le règne de Jean de Luxembourg, qui se succède à la dynastie tchèque des Piémyslides, puis ensuite Sous Charles IV. La correspondance remarquée entre les cultes de saints et l'imposition du nom dynastique est bien montré par le cas de Charles IV même: à sa naissance, on le baptisa Wenceslas en accentuant sa parenté, du côté maternel, avec le saint national de Bohême, la puis, en 1323, à Paris, il adoptera le nom Charles, ce qui atteste que, du côté paternel, sa parenté remonte à Charlemagne. La même tendance se manifeste dans le nom Wenceslas donné à son premier fils (1361) et dans celui de Charles donné à son cinquième fils (1372) (MACHILEK 1978,88—92). Le troisième fils, futur roi de Hongrie, qui sera né en 1368, recevra cependant le nom Sigismond étant donné que c'est en ce temps-là que Charles acquiert les reliques de saint Sigis­mond. Tout en le rendant nouveau patron national de la Bohême, par ce nouveau culte, il affirme sa prétention sur la domination de la Bourgogne (MACHILEK 1978, 99). Le culte des monarques saints était assisté à la cour de Charles IV aussi par de diverses et somptueuses donations, fondations, oeuvres d'art et manifestations cultuelles comme on en a vu chez les Angevins de Hongrie et de Naples. Avant tout, c'est le culte de saint Wenceslas, considéré par Charles — selon Benes von Weitmiihl, — "son confrère et protecteur personnel", qui s'épanouit en cette époque (MACHILEK 1978, 90). Il lui concède sa couronne en 1347 et celle-ci sera gardée après 1358, sur le chef reliquaire d'or, exécuté à l'époque pour en être enlevée lors de chaque nouvelle coronation; peu de rois saints ont assumé une place aussi centrale dans la vie politique médiévale (GRAUS 1975,173—174). Saint Wenceslas sera le patron de l'Univer­sité de Prague, fondée par Charles IV. Charles fera écrire une nouvelle légende de lui, voire, chose unique parmi les monarques du moyen âge, il en écrit une lui-même dans laquelle on peut révéler plusieurs traits nouveaux, en la comparant avec la tradition de légendes de l'Église: la glorification des vertus chevaleresques et de la sagesse politique du fondateur et de l'homme d'État (BLASCHKA 1934; 1956). Pour énumérer toutes les oeuvres de peinture, de sculpture, d'architecture et d'orpèverie avec lesquelles Charles chercha à augmenter l'éclat du culte de Wen­ceslas, nous n'avons guère d'espace ici.( 24 ) Le culte de son autre prédécesseur saint, Charlemagne, a été soigné d'un zèle semblable par Charles IV: il lui attribue un chef reliquaire en vermeil en 1349, après avoir été couronné roi de Rome à Aix-la-Chapelle, de même qu'il lui fait faire un pied reliquaire en 1350 (SEIBT 1978; Fig. 92 et 113). C'est au culte de Charlemagne que donnera essor, après 1350, la construction de l'église de Karlshof à Prague, bâtie à l'imitation de celle du Munster à Aix (MACHILEK 1978, 93). Enfin, il faut mentionner que la fondation Saint­Wenceslas établie en 1362 par Charles IV à Aachen (BLASCHKA 1956, 99), non seulement évoque la fondation, en ce même lieu, d'une chapelle hongroise de par Louis 1er, mais toutes deux auraient pu résulter d'une influence identique. Et doit-on s'étonner si Charles érige des autels Saint-Wenceslas avec autant de ferveur dans toute l'Europe (1355: Rome, 1358: Nuremberg etc.) (MACHILEK 1978, 71) que les Angevins avaient popularisé les rois saints de Hongrie? Au XIV e siècle, ces aspirations des Angevins et des Luxembourgeois constituent la dernière étape de l'intérêt politique des cultes des rois saints. Cependant, ces cultes, eux, survivent dans les siècles à venir et s'enrichissent d'oeuvres d'art, de légendes, de pratiques rituelles ulté­rieures jusqu'ànos jours, enmême temps que leurs fonctions dans la vie politique et dans les idéologies dynastiques seront remplacées, dès la fin du XIV e siècle, par des constructions politiques, ecclésiastiques, juridiques et idé­ologiques. BIBLIOGRAPHIE Balogh 1934 Bartoniek, 1936 BARTONIEK 1940 J. BALOGH, Márton és György kolozsvári szobrászok. Erdélyi Múzeum, E. BARTONIEK, A magyar királyválasztási jog a középkorban, Sz. LCC, 358—406. E. BARTONIEK, Codices Latini medii aevi, Budapest. (24) М. SEIBT (1978) documente amplement le mécénat de Charles IV. Cf. BLASCHKA 1956, 97—99. 64

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