Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 8.-9. 1967-1968 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1968)
Tanulmányok – Abhandlungen - Bojár Iván: Le pilier de pierre de Székesfehérvár. – A székesfehérvári kőpillér. VIII–IX, 1967–68. p. 43–52. t. VI.
6. Il survit dans les régions appartenant à la sphère de rayonnement de l'Empire d'Orient. 7. Le motif sera adopté aussi par l'art roman, même on le retrouve un peu partout dans les siècles suivants. 41 En résumé, nous constaterons que l'emploi du motif Cherchons donc à examiner la question au point de vue historique. En ce faisant, nous prendrons pour point de départ à Rome sur le fragment du Pluteum de S. Sabina (A. VENTURI: Storia dell'arte italiana. [Milan 1902] II, p. 141, fig. 114)et sur un monument lombard, le fragment du ciborium du tempietto de Cividale (A. VENTURI: op. cit., p. 137, fig. 110), c'est la rosace a six pétales qui occupe la place du soleil. Le paliotto d'ivoire de Salerno) P. TOESCA: Storia dell'arte italiana II medicevo, II. [Turin 1927] p. 851, fig. 580) datant du XII e siècle, témoigne que cet emblème était utilisé non seulement dans le sens du disque solaire. A savoir, sur le bas-relief représentant le premier jour de la création du monde, à gauche de l'âme planant sur les eaux sous la forme d'une colombe, on lit sur le disque: LUX. Mettant en rapport cette interprétation avec le pilier de Székesfehérvár, nous rencontrons —[à côté de la plume de paon — pour la seconde fois l'idée de l'éclaircissement (photismos) . Cependant, ce n'est pas dans le sens de Luna, mais en celui de Nox que l'on doit comprendre la rosace tourbillonante se trouvant sur la queue du monstre engloutissant Jonas, visible sur le parapet de la chaire de Traetto — Mintorno (HASELOFF: op. cit., PI. 69), rosace qui, d'ailleurs, est le symbole constant de la lune. Ce monument pouvant être daté du IX e —X e siècle, est un excellent exemple pour montrer que la signification symbolique astrale n'est pas tombée dans l'oubli même à cette époque tardive. A la base de ceci, on ne peut regarder comme purement décoratives les rosaces qui sont visibles sur quelques monuments lombards sur le point d'intersection des branches da la croix. (Spolète, S. Gregorio; Romainmotier; Sesto al Raghena - cf. SCHAFFRAN: op. cit., PI. 25 c, Cividale — ibid. Pl. 30 a, ainsi que sur deux des enluminures énumérées — notes 95 et 97). — Une attention particulière mérite l'enluminure de Corbia (note 96), sur laquelle sont des poissons qui constituent les pétales. Il n'est, peut-être, pas exagéré de supposer que dans cette forme il y ait, outre l'intention décorative de l'enlumineur, un rapport avec Г ixôuv A côté des monuments trahissant des liaisons celtiques, quelques pièces dénotent décidément une origine orientale, telle la plaque de ceinture de Szálacska (A. H e к 1 e r), ce qui nous oblige de soulever la question de l'origine du motif. L'ordre chronologique des monuments démontre assez univoquement une origine mésopotamienne. Sur le basrelief de Nabu-apal-iddin II, conservé au British Museum L. CURTIUS : Ägypten und Vorderasien. fWildpark-Potsdam 19237 Handbuch der Kunstwissenschaft, p. 234, fig. 188) le disque solaire apparaît dans l'eau quatre fois, près de la tête de la divinité deux fois, et sur l'autel qui se trouve devant elle, on le voit tout grand. Ce dernier est présent presque invarié sur les monuments hittites, dans une marque de potier d'Alisar H. BOSSERT: op. cit., n° 638) et sur le monument de Jazilikaya. Les Phrygiens, chez lesquels Cybèle joue le même rôle que Koubaba chez /es Hittites hiéroglyphes, empruntent leurs autres symboles religieux également aux Mesopotamiens H. BOSSERT: op. cit. pp. 81 et suiv.). C'est l'influence des Hittites qu'accusent les vases d'Alisar et de Boghazköy (cf. note 39). L'autre direction de l'influence de la religion hittite — pour nous bien plus importante .— tend vers l'Empire romain. A côté de Cybèle et Artemis d'Éphèse, mêmes les divinités de coins perdus comme la Cappadocie — "Zeus Dolichenus" et "Нега", la déesse au miroir se tenant sur le dos d'un cerf — ont droit de cité dans l'univers des dieux romains. Bientôt ces divinités pénétreront de Rome dans les territoires de l'Allemagne, de la Belgique et de l'Angleterre (H. BOSSERT: op. cit., pp. 78 et suiv.) et avec eux se diffuse aussi la rosace. Ce processus — qui est inséparable des échanges réciproques s'augmentant de plus en plus par suite des relations commerciales — aura lieu au I er siècle av.n.è. Au début du I« siècle de n.è. la rosace est encore présente sur les monuments celtiques. Donc ce symbole arrivera aux Celtes par l'intermédiaire des Romains, des relations immédiates avec l'Asie Mineure ne pouvant être présumées. A savoir le groupe des Celtes, estimé à 20.000 têtes, qui en 278—277 émigré de Balkan en Asie Mineure, ne retournera plus en Europe, mais s" établira en Galatie. Selon le reportage, fort intéressant, de Saint Jérôme les Celtes de Galatie parlaient, même encore au IV e siècle de n.è. un dialecte semblable à celui des Celtes de Tri#r (H. BOSSERT: op. cit. pp. 86 — 87). — C'est ainsi qu'on peut expliquer la présence du motif en Syrie. Dans la région de Komagene située entre les montagnes Taurus et Ananus, quatre civilisations se rencontrent: les civilisations cappadocienne-anatolienne, arménienne, influencée par l'Iran, mésopotamienne et syrienne fortement hellénisée (H. BOSSERT: op. cit., p. 79), ainsi les Syriens ont plus directement accès au motif que les Celtes, bien que chez les Syriens la rosace figure en premier lieu comme l'étoile d'Ishtar. A Byzance et en Afrique du Nord nous devons compter avec l'influence des Syriens. Dans l'orfèvrerie des Germains la rosace n'est pas habituelle. Les monuments lombards, francs et wisigoths montrent unanimement que dans leur art ce motif n'apparaît qu'après le contact que ces peuples ont pris avec les civilisations méridionales. Dans la première phase de l'art lombard la rosace est absolument absente, tandis que dans l'art wisigoth et franc elle apparaît déjà de bonne heure, donc dans les provinces - d'Hispanie et de la Gaule plus tôt qu'en Italie. Toutefois, la vaste diffusion du motif coïncide dans tous trois territoires avec l'épanouissement aux VIII e et IX e siècles du style germanique. C'est ce fait qui est présent, dans le temps et dans l'espace dans des limites; tellement larges que le motif en lui-même ne nous permet pas d'en tirer des conclusions relatives à l'âge du pilier de Székesfehérvár ou à l'appartenance ethnique de l'artiste qui l'a sculpté. Pour trouver une solution du problème, il nous faut procéder sur une autre voie. le terminus postquem — établi par L. Nagy — du chrisme. Selon ceci, ce monogramme n'existait pas avant 400 de n. è., ainsi en étudiant le pilier, nous nous baserons sur cette date. Mais en guise de préambule, nous sommes obligés de nous occuper encore d'une autre question. A. Marosi 42 et d'après lui L. Nagy ont mis le pilier en rapport avec la basilique paléochrétienne du IV e siècle présumée à Tac. A cette supposition a contribué en grande mesure le Christogramme visible sur le pilier. 48 L'erreur de cette constatation est due à la méconnaissance de l'édifice, : les fouilles exécutées depuis ont permis de constater que la prétendue basilique était une villa urbana du IV e siècle. 44 , ce qui, au point de vue de la datation est d'ailleurs absolument indifférent. La question doit être posée de la manière suivante: serait-ce possible qu'il existait au V e et au VI e siècle un édifice en pierre, à destination d'usage chrétienne en Pannonié 45 duquel notre pilier aurait fait partie ? Les Huns avançant, les Ostrogoths se sont, en 380, établis en Pannonié. Les Wisigoths ont occupé en partie la Transylvanie et en partie ils furent reçus en Thrace. En 382, ils se révoltèrent, puis, après la défaite de Valens, ils furent réadmis a induit en erreur la plupart des chercheurs qui ont cherché à déduire le motif de la rosace de la technique nordique, de la sculpture sur bois Bien entendu, le motif n'a pas toujours une signification symbolique, il figure souvent seulement comme élément décoratif, il est cependant incontestable que dans certains cas — tels dans ceux ci-dessus énumérés — on doit comprendre la rosace dans son sens symbolique. 41 La renaissance la plus marquée de motif aura lieu dans l'art populaire des peuples nordiques (Scandinavie, Islande), mais il est fréquent aussi dans l'art populaire allemand. Par contre, la rosace est absente en Grèce et n'est connue en Italie pas non plus, ni dans l'art populaire, ni sur les monuments de la sculpture de pierre romane. Sous ce rapport la disparition de l'héritage romain est très digne d'attention. En Espagne et au Portugal, où le caractère germanique était, d'ailleurs, plus dominant dans l'art monumental de haute époque, la rosace à six pétales sera, en tant que motif isolé et dessin de tapis, encore fréquente dans l'art populaire du XIX e siècle. Plus essentiel est le fait que la forme des feuilles analogue à celle des feuilles du pilier de Székesfehérvár — forme de lance avec au centre une petite fleur ou boule — survit exclusivement dans l'art populaire des territoires germaniques ou des aires plus fortement touchées du caractère germanique, au moyen âge aussi bien que dans les siècles à venir, presque jusqu'à nos jours. Cf. les planches de H. BOSSERT: Volkskunst in Europa. (Berlin 1938). «2 A. MAROSI: SzSz 4 (1934). 43 La présence du christogramme pourrait en apparence nous interdire de placer le pilier plus tard que la fin du IV e siècle. A savoir, dès ce temps-là le chrisme devient de plus en plus rare et sa place sera prise par la croix, la figure de Jésus, Vagnus dei ou la dextera domini. Mais sur quelques monuments (sarcophage de Théodore de 658 — L. KAUFMANN: op. cit. , p. 511, fig. 202; sarcophage de Saint Félix, fin du VII e siècle — HASELOFF: op. cit., PI. 40, relief de Vigo Lomaso - SCHAFFRAN: op. cit., PI. 24, a) ainsi que des mosaïques byzantines (Hagios Lukas О. WULFF: op. cit., II, P. 509, X« siècle, Nea Moni - ibid. p. 563, XI e siècle) et sur des monuments francs occidentaux) sacrementaire de Gellone, milieu du VII e siècle - HAMANN-MAC LEAN: op. cit., Pi. 24; sarcophage de Charenton-du-Cher, VII e siècle — ibid. Pl. 30) on l'observe aussi plus tard. Un écho tardif de la rosace est le chrisme des mosaïques des absides de S. Clémente et de S. Maria Maggiore à Rome (S. Clémente XII e siècle — F. X. KRAUS: Geschichte der christlichen Kunst. [Fribourg i.B. 1897] p. 247, fig. 184; mosaïque de S. Maria Maggiore, par Jacopo Toriti, 1292-95 - D. DERCSÉNYI: A mozaik. [Budapest 1943] p. 32; F. X. KRAUS: op. cit., p. 2481, fig. 185). 44 J. FITZ: Gorsium, a táci római kori ásatások (Gorsium, les fouilles romaines à Tác). (Székesfehérvár, 1964). и 45 Appliquée à toute la Pannonié, la question ne pourrait guère être tranchée d'une manière satisfaisante, et dans le cas de la Pannonié orientale (Valeria) la réponse est, sauf pour le rayon de Sopianae, de toute façon négative. 47