Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 8.-9. 1967-1968 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1968)

Tanulmányok – Abhandlungen - Bojár Iván: Le pilier de pierre de Székesfehérvár. – A székesfehérvári kőpillér. VIII–IX, 1967–68. p. 43–52. t. VI.

dans l'Empire. Leur religion ariane ayant été reconnue, ils ont fondé la première Église germanique sur le terri­toire romain. Alaric, le magister militum per Illyrium, se rendit, au début du V e siècle, avec son armée en Italie. Avec cela les Wisigoths disparaissent définitivement de la scène de l'histoire de la Pannonié. Dans la deuxième phase de l'invasion, dans le premier tiers du V e siècle, apparaissent les Huns, en apportant avec eux nombreuses nouvelles tribus germaniques en qualité de troupes auxiliaires. Dans l'ensemble des monu­ments de l'époque hunnique en Hongrie, qui comporte des éléments hunniques, alains et germaniques, les monuments chrétiens sont absents. On sait fort peu du christianisme en Pannonié, aussi est-il, à notre point de vue, caractérisé par des traits négatifs. Le premier victime des dévastations était Valeria, exposée directement aux vagues de la migration des peu­ples. Sa destruction est considérée par Ambroise, évê­que de Milan — à qui une de nos informations est due — comme la punition pour son hérésie ariane. Bien entendu, la Pannónia prima avvoisinée n'est elle non plus restée intacte, bien que des groupes romanisés aient continué à y vivoter péniblement. La Vita Severini rend compte non seulement des Arians vivant dans cette région et de la lutte que l'église mena contre eux, mais elle relate aussi que même dans les établissements les plus modestes se trouvaient des sanctuaires — en bois. Tant le caractère que la matière des édifices nous interdisent de présumer dans ces temps-là un culte public répandu. A côté de cette donnée, fort importante à notre point de vue, le sens négatif de la circulaire adressée au métropolite par l'empereur Léon — en vu que le métropolite de Panno­Tous ceux qui, jusqu'à présent, se sont occupés du pilier de Székesfehérvár furent frappés par le traitement en creux du bas-relief et par la manière de le tailler évo­quant la sculpture en bois. Jusqu'à présent aucune ana­lyse du style n'a été faite qui aurait tenté de déterminer le pilier en partant sur cette trace. Le relief en creux et la taille biseauté, caractéristiques du pilier, rendent en eux-mêmes absurde de mettre ce monument en rapport avec les Romains. Cette technique était tant dans le centre de l'Empire que parmi les peuples autochtones des provinces, absolument inconnue. La conception classico-antique s'efforce d'organiser l'espace d'une manière réaliste et de former les figures plastiques à trois dimensions, comme aussi dans les récits des Romains règne une certaine réalité épique. C'est ce qu'on observe sur les monuments paléochrétiens également, et dans le contenu et dans la manière de la représen­tation. Le symbole — nous le dirons plutôt parabole — s'exprime en général dans quelques actions dont les phases se succèdent sans lacunes, ou quelquefois on est en *e Pour ce qui vient d'être dit cf. A. ALFÖLDI: Szent István Emlékkönyv. [Budapest 1938] pp. 151-171. - Ibid. p. 160: c'est A. SCHOBER. (JÖAI 17 1914. Bb. p. 253) qui a découvert, en 1914, ses traces sur une petite église de la Pannonié occidentale. — Un reportage sur Antonius, né "in civitate Valeria" d'une famille chrétienne, prouve qu'aussi dans la province — Valeria vécurent au Ve siècle des chrétiens, mais on n'en pourrait pas déduire davantage (ibid. p. 162). nie ne figure plus parmi eux — semble corroborer notre supposition. 46 Le fait d'avoir repeint au IX e siècle la cella trichora de Sopianae ne prouve nullement la continuité de la vie religieuse. Le fait que la chapelle ne fut repeinte que 500 ans après qu'elle fut construite témoigne d'une destruction d'une part, et d'autre part du fait que même les édifices déjà existants n'étaient pas utilisés ni refaits, non qu'on ait construit de nouveaux. Après la dissolution de l'empire hunnique la Pannonié devint partie de l'empire des Ostrogoths. Rien ne nous permet de présumer que notre pilier ait été exécuté sous l'influence de l'expansion culturelle de l'empire ostrogoth existant pendant un demi siècle, ou que sous sa domina­tion le christianisme serait, en Pannonié, rené à une nou­velle vie qui aurait nécessité et permis la construction d'édifices religieux en pierre. Les chartes, comptes rendus et monuments passent tout ceci sous silence, et — on le verra — aussi d'autres raisons nous interdisent de mettre notre monument en quelque rapport avec les Ostrogoths. Pratiquement, le VI e siècle cesse d'avoir un intérêt pour nous. L'isolement du christianisme des larges secteurs de la population avare rend impossible toute combinaison. Les monuments du VII e siècle d'un caractère chrétien, mis à découverte dans les environs de Keszthely et de Pécs, furent exécutés sous la domination avare, dans les milieus bulgaro-turcs, qui se sont établis en même temps que les Avars et qui sont entrés en contract avec le christ­ianisme déjà plus tôt, leur conception artistique, cepen­dant, est toute autre que celle du sculpteur de notre pierre. Par ailleurs, —• nous l'avons signalé — l'état négligé de la chapelle de Pécs qui était située sur le territoire de leur quartier, prouve qu'un culte public n'a guère pu avoir lieu dans leur milieu. 47 présence d'un épisode comme partie remplaçant le tout, mais qui, même dans son caractère épisodique, est achevé et anecdotique. Cet achèvement et cette plénitude carac­térisent en général l'art classique. Dans la première partie de notre étude il est ressorti, combien il était difficile d'interpréter le sens symbolique de notre pilier, justement pour la raison que la continuité du récit — présente dans les analogies — y fait absolu­ment défaut. A sa place le sculpteur du pilier ne fait ressor­tir que ce qui dans d'autres monuments est seulement un accessoir du récit. 48 Tout comme le récit — appelons ains 47 Les recherches de K. Sági nous permettent d'affirmer que la reconst­ruction à plusieurs reprises de la basilique de Fenékpuszta (près de Keszt­hely) indique une continuité chrétienne ininterrompue. Les résultats des fouilles ne sont, pour le moment, pas encore accessibles, ainsi nous ne pouvons pas prendre position dans cette question. Il est incontestable que les grandes trouvailles avares témoignent d'attaches chrétiennes, de quel­que diffusion de cette religion (Cf. Gy. LÁSZLÓ: Az avarkori műipar ókeresztény kapcsolataihoz) Contribution aux rapports chrétiens primi­tifs de l'industrie d'art avare [Budapest 1935] p. 35 et 48). L'isolement du groupe de trouvailles et le fait que les éléments chrétiens ne se retrouvent que dans les trouvailles index, alors que dans le matériel avar massif ils sont inconnus, indiquent que le christianisme n'était pas répandu partout parmi les Avars qui, par conséquent, n'eurent pas besoin d'un lieu cultuel chrétien. Ainsi, les rapports chrétiens des trouvailles index ne nous servent que de preuves négatives. 48 Dans la phase tardive de l'art le contenu symbolique disparait lentement et la représentation devient une pure décoration. D'abord il perd sa forme réaliste, puis son contenu, et finalement c'est la forme abstraite et vide qui deviendra le point de depart de la nouvelle évolution artistique. Un excellent exemple en est la représentation des histoires de Jonas. La place du récit épique, autrefois complet sera occupée par des épisodes détachés, comme sur plusieurs parapets de chaires d'Italie (Traetto — Minturno ; IV. 48

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