Alba Regia. Annales Musei Stephani Regis. – Alba Regia. Az István Király Múzeum Évkönyve. 8.-9. 1967-1968 – Szent István Király Múzeum közleményei: C sorozat (1968)

Tanulmányok – Abhandlungen - Bojár Iván: Le pilier de pierre de Székesfehérvár. – A székesfehérvári kőpillér. VIII–IX, 1967–68. p. 43–52. t. VI.

fois Tobie également parmi les symboles du baptême. A savoir l'ancienne Église a appelé le baptême aussi photismos, illumination, 22 et la Bible dit de Tobie qu'il avait regagné sa vue (il fut illuminé) par avoir oint ses yeux avec la bile du poisson. 23 C'est la figure de Tobie qui nous conduit à un autre monument se rattachant au rite du baptême non seule­ment par sa représentation, mais aussi par sa destination. Dans le Museo Kircheriano so trouve une poche de coulée en bronze qui P. Marchi, et à sa suite Garrucci, considè­rent comme cuve baptismale. 24 Le centre de la poche à main est occupé par une tête de triton inscrite dans un médaillon, autour duquel des poissons nagent dans l'eau grouillant d'escargots, de méduses, de seiches et d'écre­visses. Dans un voilier et dans un canot se tiennent des pêcheurs, avec dans le bateau leur filet enroulé. Un pê­cheur assis sur un rocher isolé, 25 pêche à la ligne, un autre a déjà débarrassé son hameçon du poisson et enfonce sa main dans la gorge de celui-ci. Ce dernier semble être Tobie le Vieux. Le manche de la chopine se termine par une tête de cerf. En rapport avec ce bronze, nous signalerons encore quelques autres monuments analogues qui, portant d'autres marques de style et faits d'autres matières, pro­viennent de différentes époques, montrant nettement la longue survie du type. L'une des deux spécimens conservés à l'Ermitage date du premier quart du VI e siècle, 26 et l'autre de la deuxième ou de la troisième décade du VII e siècle. 27 Sur le premier, on voit au centre de l'intérieur de l'assiette une scène de genre tirée de la vie profane. Sur le dos d'un angelot se tenant à quatre pattes se tient debout un autre angelot qui est en train de graver avec un marteau et un burin des chiffres grecs dans un édifice tel une colon­ne commemorative, se dressant près de lui. La scène est entrourée de plantes et d'animaux aquatiques évoquant le Nile, elle montre donc qu'un édifice primitivement sacral est mis au service d'une destination purement profane, c'est à dire, qu'il est transformé en un instrument qui mesure la hauteur des eaux. 18 Le manche porte la figure de Neptun (?) qui pose son pied gauche sur un dauphin, tient de sa main droite un poisson et dans sa main gauche un trident. Une représentation identique est visible sur le manche d'un autre poche à main, dont c'est la panse extérieure qui est ornée des scènes tirées de la vie maritime et de pêche. Nous metrrons ces scènes en parallèle avec celles des monuments ci-haut cités. A savoir, là nous sommes à même d'observer la séparation nette des animaux aquatiques purs et immondes: un pêcheur nu pêche au filet et un autre enfonce son trident dans un polype. C'est parmi ceux-ci qu'il convient de classer encore un petit vase d'argent égyptien, daté du 22 Cf. DE WAAL: RECA II pp. 616 et suiv. 23 T о b i e IX, 8. "Et tu oindra ses yeux avec la bile du poisson qui est chez toi, car tu dois savoir que ses yeux s'ouvriront aussitôt et que ton père verra le clarté du ciel". — Sur les monuments peu nombreux c'est toujours la jeune Tobie qui figure, alors que la représentation de Tobie le Vieux passe pour une exception, tel, par exemple, dans l'entrée de la basilique de Nola (Paulinus, Poem. XXVIII, 25, - cf. C. M. KAUF­MANN: op. cit., p. 327). 2i GARUCCI: op. cit. 25 Matzulevits (op. cit. , p. 69) a mis ce fait en rapport avec la descrip­tion que Philostrate fit de l'image intitulée les "Porteurs de poissons": L'un — notamment un angelot — est assis sur un rocher et pêche à la ligne. 2 e MATZULEVITS: op. cit., PI. 16. »Ibid., Pl. 12-15. 28 Ibid. , p. 78 et note 2, où il signale la sculpture en bois copte de l'Ermitage, portant une scène analogue (№ d'inv. 99/59). II e —III e siècle, qui est conservé au British Museum, 29 dans la même collection la chaudière de bronze provenant de Porto d'Anzio, 30 et la lingotière en argent provenant de Cherchel et conservé au Louvre. 31 Pour terminer, nous signalerons, à cause de son inscription „Puisez dans l'eau de la vie", un vase de plomb, 32 sur lequel le cerf, le paon, une néréide chevauchant un hippocampe, un escargot et un dauphin boivent l'eau de la vie. On voit donc que sur les objets sacrés chrétiens on retrouve tant les éléments symboliques que les éléments purement déco­ratifs empruntés à l'antiquité. Revenant à l'expression photismos, nous signalerons qu'à Rávenne, à Naples, à Cividale et dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste du Latéran un motif de prédilec­tion est le paon au plumage luisant, dans lequel on a pensé retrouver peut-être la digne expression de la lumière de la grâce se manifestant par le baptême. 33 Sur quelques monuments le paon peut être interprété comme le symbole non seulement de l'incorruptibilité, mais aussi du baptê­me, comme sur la stèle de Petronius, décédé à l'âge de 19 ans, au musée du Campo Santo, et sur celle d' Aurelia Proba, au Musée du Latéran. Sur cette dernière le paon est afffonté au bélier — symbole de Jésus — indiquant que le défunt est arrivé au Christ par le baptême. 34 Plus frappante est la connexion dans la catacombe de S. Cal­listo, où quatre paons sont en relation avec l'Océan. Cette dernière représentation accuse, quant à son sens, une parenté intime avec la mosaïque de pavement de la basilique d'El-Moussa, 35 où dans un médaillon ceint d'une couronne de feuilles on voit deux paons qui, perchés 29 Ibid., p. 68. so Ibid. si Ibid. et PEIRCE-TYLER: L'art byzantin 1932) II, PI. 156. зг GARRUCCI: op. cit., PI. 428. аз Cf. note 22. 34 C'est presque la même idée qui se répète sur la sarcophage trouvé en 1905, cité par О . Wulff. Cf. note 20. 35 Z. KÁDÁR: op. cit., pp. 18 et suiv. — En dehors des monuments ci­dessus énumérés on pourrait citer encore nombreuses autres pièces qui touchent ce sujet. Ainsi ont une signification analogue: la mosaïque de pavement de Badalonia (PIERCE-TYLER: op. cit., II, PI. 157), celle de Kherbet-Guidra L. POINSSOT-R. LANTIER: L'archéologie chrétienne en Tunisie), une à Deé {cf. F. X. KRAUS, I. RECA p. 527), une sur l'île de Melos, mise au jour en 1896 C. M KAUF­MANN: op. cit., p. 342, note 2) et finalement une mosaïque à Sertei (Mauretanie) (cf. C. M. KAUFMANN: op. cit.). On rencontre ce sujet aussi sur les mosaïques du mausolée de Sainte Constanza à Rome, détruites à l'époque baroque. Cette dernière a pour nous un intérêt parti­culier, car on y retrouve l'abattage du polype tout comme sur l'un des vases de l'Ermitage C. M. KAUFMANN: op. cit., p. 442). Nombreuses autres analogies sont citées dans les publications archéologiques énumé­rées par Z. Kádár etMazulevits. On connaît des vases de verre qui a l'extérieur sont ornés de figures d'animaux aquatiques en relief. Les deux cruches similaires, dont l'une fut trouvée à Trier et l'autre au coe­metterio de S. Callisto à Rome, sont sans doute des travaux de Rana — cel­le de Trier provient d'une tombe chrétienne (cf. F. X. KRAUS: op. cit. I, pp. 517 et suiv. et I, p. 617). Des monuments semblables sont connus aussi dans le territoire de la Pannonié (communication orale de A. Radnóti). Le poisson, la pêche et le tête d'Okeanos, nous l'avons vu, peuvent être considérés aussi comme les symboles du baptême. Cette interprétation est praticulièrement valable pour leur présence sur des baptistères, sur des plats baptismaux ou sur des cadeaux be baptême. C'est de cette coutume de faire des cadeaux qu'écrit Zenon de Vérone (cf. F. X. KRAUS: op. cit. II, pp. 838 et suiv.): "Donaria baptismalia : — Dacam praeteres, quae quotidie merces, quae impendantur annona. Omnibus pera — eque unus partis cum signo datur, aqua cum vino sal, ignis et oleum, tunica rudis et unus denarius, quern quilibet acceperit, acceptumque non speravit, sed in laboré usque ad ultimum perduraverit , turri compléta inaestimabiles divitas in ea permanens possidebit." De tels donaria baptisma­lia sont pour la plupart des médaillons, des lampes à figures, etc., comme par exemple, la lampe de bronze à Florence, que Valerius Severus nou­vellement baptisé donna en cadeau à Eutophius, son baptiseur. De tels cadeaux ont dû être aussi les vases de verre ci-dessus mentionnés. Du fait qu'aussi pour l'acte du baptême on se servait — particulièrement les Grecs — de vases de petites dimensions, témoigne un texte qui nous est parvenu: "baptisant per infusionem non modicae quantitatiaqua calida ter super infusapuerum sedentem in vase, velpelvi, ad cibitum profundo abluunt.' Mais en cas de nécessité aussi des adultes furent baptisés de cette manière, tel le pape Caius, lorsque il baptisa dans sa propre maison (cf. GAR­RUCCI: op. cit., dans le texte relatif à la PI. 461). C'est pourquoi nous regardons les poches à main publiées par Mazulevits comme des vases sacraux utilisée pour le baptême et non pour les ablutions. 45

Next

/
Thumbnails
Contents