Fitz Jenő (szerk.): Forschungen der Steinskulptur der Arpadenzeit in Ungarn - István Király Múzeum közelményei. A. sorozat 24. A Pannon konferenciák aktái 3. (Székesfehérvár, 1979)
P. Skubiszewski: Quelques observations sur le portail roman de Tum (Leczyca)
QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE PORTAIL ROMAN DE TUM (LECZYCA) 1. Malgré quelques lacunes dans sa structure primitive et la détérioration de son décor sculpté, malgré que la partie inférieure de son jambage ne soit plus originale le portail de Tumj1) appartient, sans aucun doute, aux exemples les mieux préservés et les plus remarquables de la sculpture romane en Pologne!2). Il est encastré dans la face extérieure du collatéral (1) Tenant compte des difficultés que les noms polonais peuvent occasioner au lecteur étranger, nous employons ici l’appellation de Turn; ce nom actuel du village où se trouve l’ancienne collégiale est plus facile à retenir. Pourtant, un autre nom, celui de Lçczyca serait plus correct du point de vue historique. Cette dernière appellation était donnée au grand centre administratif et ecclésiastique qui comprenait autrefois le castrum et notre collégiale. Le nom de Lçczyca a été transféré à la nouvelle ville fondée au XÎIIe siècle à 3 kilomètres de la Lçczyca ancienne, tandis que cette dernière, dégradée au rang de petite bourgade, a pris plus tard celui de Turn (du latin: domus) (Poklewski 1967, 116). (2) Il est permis de supposer que les deux groupes représentant des bêtes en train de se battre et qui reposent sur les colonnes engagées, de même que la voussure extérieure qui les relie ont servi de support à une structure aujourd’hui disparue, très vraisemblablement à une large arcade en hors d’oeuvre, telle qu’on en connaît sur les portails lombards (Swie- CHOWSKi 1963, 303). Les deux blocs en question, de même que les reliefs qui les surmontent, sont gravement endommagés, ces derniers à tel point que leurs sujets sont devenus illisibles. Les autres parties sculptées, surtout les chapiteaux, sont également abîmées. Les bases attiques des colonnes et des pieds-droits ont été reconstruites vers 1938 (Koszczyc-Witkiewicz 1952, 39 ; Swiechowski 1963, 303). La bibliographie et l’état des questions sur ce monument sont donnés par M. Pietrusinska (1971, 731). Nord (PI. I. II, 1) (3) de cette ancienne collégiale qui, avec un castrum aujourd’hui disparu, constituait le noyau de la Lçczyca d’autrefois, un des plus importants centres politiques et ecclésiastiques de la Pologne du haut moyen âge (Potkanski 1902, 81 — 180; Nadolski 1962, 101 — 122). L’église fut consacrée le 21 mai 1161 en présence de presque tous les évêques et tous les princes polonais (Piekosinski 1886, 4 — 8, no. 373; Kozlowska — Budkowa 1937, 67 — 69, no. 61). Cette date est généralement considérée comme le terminus ante quem de la construction qui, selon la plupart des auteurs, s’étendrait sur le deuxième tiers du XIIe siècle (Luszczkiewicz 1879, 79 —104 ; Walicki 1938; àwiECHOWSKi 1963, 298-305; Tomaszewski 1974, 105-109; Dobrzeniecki 1976, 266-271). Le portail a déjà fait l’objet d’observations assez nombreuses et pour la plupart bien fondées mais on ne trouve aucune étude complète ou suffisamment détaillée sur son style ni sur son iconographie. Ce qui frappe, dès le premier coup d’oeil dans ce monument, c’est son caractère nettement italianisant. La question primordiale, qui se pose donc, mais qui n’a pas été assez étudiée est de determiner la source et le degré de son style italien. Les remarques qui suivent ont pour but de donner quelques précisions sur ce problème. W. Luszczkiewicz, un des fondateurs de l’histoire de l’art en Pologne, fut, en 1879, le premier à suggérer un rapport entre Tumet l’Italie (Luszczkiewicz 1879, 100, 103). Ses remarques, encore vagues (3) Aujourd’hui protégé par un porche modeste construit en 1569 et refait en 1633. 37