Kunt Ernő szerk.: Kép-hagyomány – Nép-hagyomány (Miskolc, 1990)

I. RÉSZTANULMÁNYOK - Liviu P. Marcu: A Máramarosban fekvő Sapintza falu temetője festett sírjeleinek néhány vizuális antropológiai vonatkozása

tirer a été maître Ion Stan Petrutz de Sapintza, qui a commencé son activité dans la péri­ode située entre les deux dernières guerres mondiales. Ce maître sculpteur entendait continuer les traditions locales de la sculpture sur bois, appliquées surtout pour décorer les édifices voués au culte religieux et aussi les portes monumentales. 3 Il a entendu jo­indre à cette pratique traditionnelle celle de l'art de la peinture sur bois, pratiquée par les peintres d'îcones (images), dont la réputation tenait surbout au caractère artistique de laur peinture réaliste. Le résultat de cette nouvelle pratique, si complexe, peut être contemplé sur les nombreux monuments funéraires, à la fois sculptés en bois et peints sur bois, qui constituent l'ensemble du cimetière de cette localité. C'est, on peut vrai­ment le dire, un véritable muséum d'art populaire en plain aire. 4 Dans la commune rurale, c'est Y activité de production qui figure au premier plan. C'est concernant cette même activité qu'on a pris l'habitude de juger le mérittes et lés déficiences de chaque habitant, afin de les mettre en évidence, de les populariser d'une manière tant soit peu exemplaire. L'artiste a soin de graver dans notre mémoire l'image positive du petit producteur agricole, par ce distique en vers populires: „Cît am trait pe pamînt, / Plugul mi-a pläcut arînd (Quant sur la terre je vivais, / C'est la charrue que j'aimais!)." Le berger exprime son regret pour le fait que, après départ de ce monde: „Zbiarä oile la strungä, / Cä nu-i cine sä le mulgä! (Au bercail les brebis bêlent, / Il n'y plus qui les traire!)." Le charretier défunt y exprime aussi son dernier voeu: „Sä träiscä calul meu, / Si sä ne fere de räu (Que puisse vivre mon cheval / Pour nous défendre du mal!)." C'est un hommage bien mérité que le défunt entend rendre à son fidèle compag­non de travail, auquel, de plus, il adresse la demande de continuer à défendre les siens et de les protéger de tout mal, conformément aux anciennes croyances dans le pouvoir bénéfique des êtres et des choses qui ont prouvé leur utilité. 5 Une femme qui avait passé toute sa vie à tisser, en peinant laborieusement pour parvenit à gagner son existence, considère avoir pleinement rempli son devoir maternai, en rappelant à ses filles: „Am tras o lîna moale, / Le-am fàcut la toate toale (J'ai tissé une laine molle, / Et j'ai fait des hardes à toutes!)." Il y bien d'autres images encore: voyez, par exemple, l'apiculteur, le bûcheron, le mineur des mines, le conducteur d'un tracteur etc; chacun est censé s'adresser au monde des vivants pour lui rappeler la profession qu'il avait tant simé en ce monde et, lorsque se présente le cas, pour évoquer l'accident qui fut la cause de sa mort. Sous ce dernier aspect, voilà de quelle manière la victime d'un pareil accident entend manifester son in­quiétude envers qui lui survivent: „Dar sä nu pä^iji ca mine: / Bustenii în piept mi-au dat / Si pe loc mam §i gátat ! (Gardez-vous bien de subir ce que j'ai subi : / Les troncs d'arbres m'ont fracassé la poitrine / Et j'ai cessé à l'instant de vivre!)." C'est bien l'amour du travail, l'exaltation de la profession à la quelle chaque défunt avait voué son existence et qui l'avait fait vivre, qui paraissent bien à l'évidence sur la plupart des représentations gravées sur les monuments funéraires du cimetière de Sa­pintza; et les vers qui accompagnent ces représentaations sont censés apporter certaines justifications nuancées, qui portent l'empreinte de la personnalité du défunt. C'est sinsi qu'un berger avoue dans des vers particulièrement gracieux: „Dragi ne-au fost oi^ele / Coles primäverile / Cînd le-au crescut laptele / Si-au umplut gäleple / Din lapte am fäcut ca§ / Sâ mínca^i sj voi, nánasj. /Dragi mi-au fost cile multe / Si-a merge eu ele-în munte! (Les brebis nous ont été bien chères, / Comme au printemps les primevères; / Leur lait bientôt fut abondant / Les seaux furent remplis d'autant / Et de fromage un pot d'airain / J'au pu donner à mos parrains! / Tout mes moutons, je les simais, / Sur les sommets je les menais!)." Ce qui nous semble bien plus émouvant encore, c'est le voeu d'un pauvre faucheur, de bien pouvoir continuer son métier bienaimé dans l'autre monde aussi, où il pourra rencontrer ses compagnons de travail: „Dorite §ogor iubit / Lingä tine am venit / Si-am

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