Kunt Ernő szerk.: Kép-hagyomány – Nép-hagyomány (Miskolc, 1990)

I. RÉSZTANULMÁNYOK - Liviu P. Marcu: A Máramarosban fekvő Sapintza falu temetője festett sírjeleinek néhány vizuális antropológiai vonatkozása

QUELQUES ASPECTS DE L'ANTHROPOLOGIE VISUELLE DANS LA PEINTURE TOMBALE DE SAPINTZA (MARAMOU RECH) LIVIU P. MARCU De par son sons étymologique, en tant que science de l'homme, Vanthropologie peut avoir un assez grand nombre de subdivisions, chacune tenant compte d'un des nombreux points de veu concernant l'être humain. Il y a donc une anthropologie biolo­gique, une anthropologie sociale, une anthropologie culturelle, et sinsi de suite. 1 L'image même que se forge l'homme sur l'homme, et la manière dont cette image arrive à être exprimée plastiquement - avec toutes les implications qui en résultent dans l'ordre théorique aussi bien que dans l'ordre pratique - forment l'objet d'un domaine particu­lier de recherches qui aspire à avoir une perspective interdisciplinaire, et que l'on a l'ha­bitude de désigner, depuis quelque temps, sous le nom à' „Anthropologie visuelle." Nous avons choisi, afin d'être en mesure de vérifier la viabilité et la pertinence de cette nouvelle approche scientifique, sinsi que les possibilités théoriques et méthodologique qu'elle nous offre, a case study vraiment spécifique. Il s'agit des peintures tombales des sépultures du village de Sapintza, situé au nord­ouest de la Roumanie, dans le district de Maramurech, près des sources de laTheiss. On y rencontre tout un cimetière, plein de monuments funéraires ayant des peintures en couleur et étant censées représenter celui qui se trouve enseveli sous la tombe respec­tive; on y aussi gravé quelques vers qui racontent sa vie. Cet ensemble artistique et nécrologique nous offre sinsi une excellente occasion de déceler un aspect particulier de la mentalité populaire. II s'agissait, en effet, pour les ar­tistes qui ont travaillé ici, de s'efforcer de représenter plastiquement les traits essentiels du visage défont, de celui que, très probablement, ces artistes avaient eu l'occasion de connaître, afin de lui graver les traits de mémoire, avec tous ses côtés positifs ou néga­tifs. Pour y arriver, on a utilisé des procédés originels et aussi particulièrement sugges­tifs. De la sorte, le monument funéraire n'a plus uniquement le dessein d'immportaliser le défunt: il a aussi le but de permettre de fixer d'une manière permanente l'opinion pub­lique sur son image, dans le cadre d'un véritable univers axiologique qui lui est propre. Faire figurer aussi l'image du défunt sur les monuments funéraires, à la place des signes spécifiques à caractère religieux, ou même à défaut de ces signes, constitue un procédé assez bien connu par l'ethnologie comparée. Dans les pays du sud-est de l'Eu­rope, ce procédé semble avoir été spécifique des zones ou a longtemps sévi le bogomi­lisme, surtout au sudouest de la Serbie et en Bosnier régions d'où cette hérésie a pu aussi se répandre en d'autres pays, au moyen d'influences directes ou bien médiées. Dans le cas particulier que nous nous proposons d'étudier, il n'est pas question, toute­fois, de simples images, ou bien monuments funéraires anthropomorphes; il s'agit de vé­ritables biographies, rendues par des procédés artistiques qui, en dehors de leur incon­testable maîtrise, nous permettent d'y déceler une conception particulière du monde, une Weltanschauung, qui situe aussi l'homme dans sa perspective artistique. Celui qui a fini par attirer l'attention sur ce cimettière et sur les leçons qu'on en peut 10 145

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