A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)

ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Klára Korompay: Onomastique littéraire: le Roman deTristan et la Hongrie médiévale

1. 1274: "relictaGothardi ... nomine halt unacum Nycolao fratre suo" (ÁÚO. IX, 102). La charte est émise par le chapitre de Csatár (com itat Zala, dans l'ouest du pays). 2. 1298: "Petrus filius Tenkeleu vna cum domina vxore sua Ysalch uocata filia Job" (AUO. X, 322-323). Les personnes en question sont mentionnées à propos d'un terrain qui se trouve au centre du pays, près du Danube. Pour la première moitié du 14 e siècle, les recherches de Jakubovich (1915, p. 366), de Wertner (1916, p. 312) et de Berrár (1951, p. 196) ont mis à jour une douzaine d'autres cas. Prenant appui sur leurs travaux, je propose la présentation succinte de ces cas plus tardifs, en faisant apparaître à chaque fois la date, la forme, la source du document et la région où le nom est attesté. Sans pouvoir combler les lacunes de la période précédente, ces mentions donnent une idée du devenir de la mode et permettent de définir les principales variantes. 3. 1307-1339: Isalch (comitat Abaùj, nord-est de la Hongrie), voir Wertner, 4. 1313: Isalch (S. I, 75), comitat Sopron, dans l'ouest, ibid., 5. 1314/1378: Isalth (A. I, 369), comitat Vas, dans l'ouest, ibid., 6. 1318: Isalch (A. I, 457), comitat Szabolcs, nord-est, ibid., 7. 1325: Isach (A. II, 207) comitat Szabolcs, nord-est, ibid., 8. 1327: Isalch (CD. IX/7, 736), comitat Tolna, sud-ouest, ibid., 9. 1330: Isalth (source manuscrite), voir Jakubovich, 10. 1333: Ysalch (A. III, 36), comitat Bodrog, sud du pays, voir Wertner, 11. 1337: Yszolt (A. III, 322), comitat Turóc, dans le nord, ibid., 12. 1340: Isatth (A. 4, 45), comitat Zemplén, nord-est, ibid., 13. 1343: Isalth (source manuscrite), voir Jakubovich, 14. 1343/1363: Isalth (source manuscrite), ibid., 15. 1353: Ysalch (A. VI, 58), comitat Zala, ouest du pays, voir Wertner. Des variantes plus rares (Eysal, Isata) sont également signalées pour la même période. Parmi les questions soulevées par les cas hongrois, la première concerne le décalage tout à fait significatif entre la date d'apparition de Tristan (1226) et celle à'Yseut (1274). (N'oublions pas à ce propos qu'il faut être adulte pour figurer dans une charte; le nom de Tristan apparaît donc en réalité vers le début du 13 e siècle et celui d'Yseut vers le milieu du même siècle, ou peu après.) Faut-il penser à deux vagues successives? Avant de conclure un peu rapidement que Tristan devance réellement Yseut d'un demi-siècle, rappelons que les dames voient s'inscrire leur nom dans les chartes beaucoup moins souvent que les hommes. Un binôme formé par un nom masculin et un nom féminin ne peut donner, pour la période en question, que des résultats asymétriques. C'est ce qu'on voit d'ailleurs en France où, cent ans plus tôt, le décalage est à peu près du même ordre entre Tristan (1130) et Yseut ( 1174). Ces deux noms, indissociables, ont-ils des chances d'apparaître régulièrement ensemble? Forment-ils de véritables couples? Autant Roland et Olivier se portent très bien par deux frères, témoignant du goût littéraire des parents (l'expérience le montre en France comme en Hongrie), autant il est difficilement concevable que Tristan et Yseut apparaissent au sein de la même famille. Donner ces noms à un frère et à une sœur par exemple serait charger le lien des enfants d'un élément lourd de sens, rappelant une passion d'amour tragique. Ce qui ne peut pas manquer de rappeler l'interdit de l'inceste 570

Next

/
Thumbnails
Contents