A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)
ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Klára Korompay: Onomastique littéraire: le Roman deTristan et la Hongrie médiévale
1260 soit dans le domaine alémanique (Alsace), soit dans une zone frontière proche de ce dernier, soit en Suisse (voir Buschinger 1995, pp. 1019-1058, 1578-1591). Le devenir du roman En France, l'entrée en scène du Tristan en prose constitue, à lui seul, un chapitre à part (voir Baumgartner 1987a, pp. 124-125, 1987b, p. 2500). Composé vers 12301240, conservé dans près de 80 manuscrits auxquels s'ajoutent également des versions imprimées, c'est une œuvre qui connaîtra un immense succès entre les 13 e et le 16 e siècles, succès probablement dû au fait qu'en intégrant dans sa conception l'idéal chevalersque représenté par Lancelot, idéal où amour et prouesse ont également leur place, l'auteur enlève à la passion d'amour son caractère tragique et asocial. Il est fort probable qu'il y a un rapport entre l'intérêt accru pour le Tristan en prose (intérêt dont témoignent également de nombreuses adaptations étrangères) et le recul des versions antérieures. (Rappelons à ce propos une date, celle de 1835, où la publication des plus anciens textes permettra aux lecteurs modernes de redécouvrir l'un des grands mythes de l'Occident.) En Italie, où la "matière de Bretagne" est diffusée dés le 12 e siècle, la Távola ritonda est composée vers le deuxième quart du 14 e siècle (voir Risset 1995, p. 1592). Un poème en moyen anglais, Sire Tristrem, est copié à peu près à la même période (première moitié du 14 e siècle, voir Crépin 1995, p. 1541). En Scandinavie, le trésor des chansons islandaises, danoises, féroïennes restera vivant pendant des siècles (voi Boyer 1995, pp. 1073-1105, 1595-1600). Enfin, l'Europe centrale est représentée par un roman tchèque, Tristram et Izalda (dernier tiers du 14 e siècle, voir Voisine-Jechova 1995, p. 1600). Les cas hongrois Si nous ne disposons d'aucun texte sur Tristan et Yseut pour la Hongrie médiévale, l'onomastique, ce domaine si particulier, conservant la trace d'individus qui, pour une raison ou une autre, ont vu s'inscrire leurs noms dans des chartes, l'onomastique propose des pistes qui méritent d'être explorées. À partir du moment où apparaissent des noms d'origine littéraire, diverses questions peuvent être soulevées sur la date, le sens, le contexte de la transmission, phénomènes d'autant plus énigmatiques que les textes font défaut. Un avertissement est toutefois nécessaire: une fois entrés dans la circulation des noms de personnes, ces mêmes éléments peuvent être diffusés non seulement par la connaissance d'œuvres littéraires mais aussi par la mode onomastique. D'où l'exigence d'une grande prudence dans l'interprétation du témoignage des documents. Dans ce qui suit, nous allons examiner les premiers cas hongrois des noms de Tristan et Yseut. Pour constituer la liste suivante, j'ai consulté les cartulaires les plus importants, en complétant leur témoignage par celui des travaux consacrés à l'anthroponymie de la Hongrie médiévale. Parmi ces derniers, notons un tout nouveau dictionnaire (Fehértói 2004) où, sous trois entrées (Tristan, Tristanus, Tristianus), une trentaine d'attestations sont réunies pour la période 1000-1301. L'enjeu, pour la présente analyse, étant non pas de citer toutes les attestations mais de faire ressortir les personnes qui portent ce nom, je propose une liste qui, sans être exhaustive, donne la priorité à la définition des personnes et tente de regrouper les mentions autour de ces dernières. (Les sigles renvoient à des cartulaires et sources historiques, voir la liste qui figure à la fin de ce texte.) 568