A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)

ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Imre Szabics: Influences wallonnes et lotharingiennes sur les toponymes et le lexique hongrois

cadenas') , celui-là avait le sens de 'cadenas'. La provenance wallonne du mot hong. est confirmée d'une part par ce dernier sens qui a survécu jusqu'à nos jours en hongrois, et de l'autre, par le maintien du / final qui se prononçait également t en wallon au XIII e siècle, mais qui s'était perdu en ancien français littéraire dès la fin du XII e siècle. L'o ouvert accentué du mot wallon est passé à a en anc. hong. et le second a du mot lakat est l'effet de l'harmonie vocalique, caractéristique du phonétisme hongrois. Le mot lakat pouvait signifier 'serrure, serrure à poignée' au Moyen Age, mais d'ordinaire il avait le sens de 'cadenas', sens qui est resté le même dans l'usage de nos jours. marc < anc. wall. (?) mars ~ marz 'résidu de raisin, marc'. Le terme marc apparaît pour la première fois dès 1240 dans le toponyme hongrois Marc adou 24 : le mot est attesté au sens d' 'hydromel' en 1138/1329 : „debent dare per annum LX. Cubulones marcij, sed qui laborant in vineis marcium non dant" (Mny. 32 : 133). 25 Tandis que le MNYTESZ considère marc comme un mot d'origine incertaine et n'accepte sa provenance de l'anc. fr. que comme une hypothèse 26 , G. Bárczi prend pour certain que le mot est un emprunt à l'anc. fr. mars (C. S. de marc). 21 Ce dernier au sens de 'résidu de fruits, de raisin' est en fin de compte le dérivé du verbe fr. marcher dont le sens 'fouler aux pieds, broyer' (< francique markón 'marquer, imprimer') était répandu surtout dans les parlers français de l'Est au Moyen Âge. 28 On a donc de fortes raisons de supposer que le terme technique mars~marz fut importé avec le sens de 'marc, résidu de raisin' en Hongrie par des viticulteurs wallons ou lotharingiens. Le sens d' 'hydromel' de marc a dû se former en hongrois par un procédé métonymique, fondé sur la manière de préparer l'hydromel à la base de résidu de miel cireux. Si le mot avait été emprunté sous la forme de mars, Y s final a pu passer normalement à Paffriquée ts en hongrois, comme le montre aussi l'évolution depardus > párduc. must < anc. wal. most 'moût'. Le mot est attesté en hong. dès 1395 - ,,mustu[m] : must" (Beszt. Szj. 818) 29 - au sens de 'jus de raisin, moût'. Bien que le Dictionnaire étymologique et historique de la langue hongroise tienne must pour un mot „migrant" - cf. ang. must, all. litt. Most, bav. most, anc. fr. most, moust, it. mosto, tous dérivés du lat. (yinum) mustum - et qu'il accepte sa provenance à la fois du latin, du bavarois ou de l'italien 30 , pour des raisons phonétiques, à cause du maintien de la chuintante et du t final, on peut supposer la provenance du mot must plutôt du wallon du XIII e siècle. 31 D'autant plus que dans la plupart des dialectes de la langue d'oïl Y s devant occlusive sourde s'était amui vers la fin du XII e siècle et que le t final est également tombé au XIII e siècle. mustár < anc. wal. *mostardî 'moutarde'. Le mot a dû faire son apparition en hongrois vers le XIII e siècle et il est attesté dès 1416 : „Ha hûtotoc lènd miként mustár 24 ERDÉLYI László (réd.), A pannonhalmi Szent Benedek-rend története [Histoire de l'ordre bénédic­tin de Pannonhalma], I, Budapest, 1902, p. 786. 25 MNYTESZ, II, éd. cit., p. 843. 26 Ibid. 27 BÁRCZI G., « A magyar nyelv francia jövevényszavai » in op. cit., pp. 168, 173-174. 28 Cf. BLOCH, О. - WARTBURG, W. von, Dictionnaire étymologique de la langue française, Paris, PUF, 1968, p. 390. 29 MNYTESZ, II, éd. cit., p. 980. 30 Ibid. 31 « Seul, le dialecte wallon a conservé Vs jusqu'à nos jours : lg. tièsse, tchèstê, mèstî, response ... La limite du maintien de Г s varie plus au moins d'après les mots ; mais on peut dire qu'elle sépare le bloc wallon [...] du domaine picard et de la zone gaumaise. » (REMACLE, L, op. cit, p. 74.) 539

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