A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)
ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Imre Szabics: Influences wallonnes et lotharingiennes sur les toponymes et le lexique hongrois
mag" {Münch. K. 46). 32 Le condiment « fait de grains de sénevé broyés avec du vinaigre ou du moût de vin » 33 doit sans doute son nom à l'anc. fr. mostarde, dérivé de most 'moût', et signifiant très tôt et le condiment et le sénevé. 34 Selon le MNYTESZ, le mot mustár a dû provenir en hongrois soit de l'anc. fr., soit du moyen haut ail. mostari, musthart, éventuellement de l'it. mostardo. 35 Cependant le terme a existé aussi en Wallonie dès le XIII e siècle sous forme de mostardi, mostari (selon Y Atlas linguistique de la Wallonie, dans la partie est de la Wallonie on se sert même de nos jours d'une mostardi à treûs potèts qui réunit une salière, un poivrier et un moutardier 37 ). Les mots wallons mostardi, mostardprésentent les mêmes caractéristiques phonétiques que leur étymon most, c'est-à-dire le maintien à's devant l'occlusive dentale, ce qui rend plausible la provenance du hongrois mustár de l'anc. wallon. Le passage de la voyelle о h ou avait pu se faire encore dans l'idiome-source. paraj < anc. loth, paray -porei. Le mot est attesté en hong. dès 1395 - „por[r]um : paray" (Beszt. Szj. 411) 38 - au sens de 'poireau'. Il prendra bientôt aussi la signification de 'légumes', en particulier celle d' 'épinard'. À partir du milieu du XVI e siècle, le mot connaîtra dans le hong. commun la variante paréj avec le sens de 'toutes sortes de mauvaises herbes'. 39 Le MNYTESZ fait remonter paraj à l'anc. fr. porrey- poray 'poireau' sans expliquer le changement d'o > a en hong. alors qu'il suppose que le terme a pu passer dans la langue hongroise par l'intermédiaire d'agriculteurs français ou wallons, venus en Hongrie au XIII e siècle. 40 Pour des raisons phonétiques, il est tout à fait plausible que le mot hong. paraj tire son origine de tel ou tel dialecte de l'est de la langue d'oïl (loth. parei~porei, wal. porai), sa provenance du lotharingien est la plus probable. póré < anc. wal. porai 'poireau, porreau'. Le MNYTESZ considère le terme comme un emprunt à l'ail. Porree, qui à son tour était provenu de l'anc. fr. porrey A] Étymologiquement il est identique au mot paréj, et tous deux remontent en fin de compte au lat. tardifporratum (et non pas äporrum comme le MNYTESZ le suppose). Cependant la provenance de póré (hagyma) de l'anc.wal. porai ne rend pas nécessaire son emprunt par l'intermédiaire de l'ail. Porree. La correspondance phonétique régulière entre les deux mots peut corroborer son origine wallonne directe, indiquant l'usage de cette sorte de légume dans l'horticulture des Wallons qui, une fois établis en Hongrie, l'ont ensuite fait connaître aux habitants de leur nouveau pays. szekrény < anc. wal. serin 'coffre, écrin'. Le mot wallon emprunté avait dû aboutir dans un premier temps à la forme intermédiaire *szëkrin d'où s'est formé d'une part szekrinfy) > hong. mod. szekrény ~ szökrény d'autre part szëkrën > szekrény > szökröny. 42 32 MNYTESZ, II, éd. cit., p. 980. 33 BLOCH, О. - WARTBURG, W. von, op. cit., p. 422. 34 Ibid. 35 MNYTESZ, II, éd. cit., pp. 980-81. 36 REMACLE, L., Documents lexicaux etraits des archives de Stoumont, Rahier et Francorchamps, Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège, CCV, 1972, p. 110. 37 HAUST, J- LECHANTEUR, J. (réd.) , op. cit., carte 61. Je tiens à remercier M" c KláraKorompay pour avoir livré à ma disposition ce document. 38 MNYTESZ, III, éd. cit., p. 100. 39 Ibid. 40 Ibid. 41 Ibid. p. 255. 42 BÁRCZI, G., « A magyar nyelv francia jövevényszavai » in op. cit., p. 171. 540