A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)
ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - József Török: Les Débuts de l'Eglise Latine en Hongrie
fut certes en correspondance épistolaire avec l'abbé de Cluny, Odilon. Ce qui montre que le roi regardait vers l'ouest, au-delà de l'Empire. L'importance d'Astric, co-disciple d'Adalbert à l'école cathédrale de Magdebourg, puis moine à Brevnov, fut primordiale dans l'établissement d'une bonne relation entre le prince Etienne et Sylvestre II. Après la mort de Géza (997), Etienne réussit à vaincre la rébellion païenne et il commença à organiser la vie politique et ecclésiastique du pays. 25 Que peut-on dire de fondé sur l'influence réelle de l'entourage du roi? Le rôle de Gisèle, femme d'Etienne et nièce de l'empereur Henri II, un Bavarois, ne fut pas prépondérant. 26 Astric et le moine Radia ont eu un rôle plus important. Le premier fut envoyé à Rome ou il reçut la couronne de Sylvestre II. 27 Le voyage se déroula en automne de l'an mil et le couronnement eut lieu à la Noël suivante, juste deux cents ans après celui de Charlemagne. Astric retourna bientôt en Italie et il fut présent à Rávenne, à Pâques (13 avril) 1001. 28 Des preuves indirectes nous montrent que le synode pascal donna lieu à la naissance officielle et juridique de l'Église hongroise. Astric avait reçu au préalable du pape l'autorisation nécessaire pour le roi déjà converti, Etienne. Il est important de voir que, malgré des liens liturgiques et missionnaires, l'Église hongroise fut, dès les premiers moments, totalement indépendante de l'Église impériale. Cette indépendance inestimable fut l'oeuvre commune de Sylvestre II et de saint Etienne. Entre 1001 et 1038, Etienne organisa dix diocèses, dont Esztergom est devenu le centre, comme mater et caput. L'archevêque d'Esztergom, par la suite primat de Hongrie, était le chef incontestable de la nouvelle Église, dont les cadres institutionnels furent établis en deux étapes: Esztergom et Veszprém (résidence de la reine) en 1001, Kalocsa en 1002, Eger en 1004, Győr avant 1009, Erdély-Transylvanie et Pécs en 1009; puis Bihar (plus tard Várad) en 1025, Marosvár ou Csanád en 1030, et Vác avant la mort d'Etienne en 1038. 29 Les dix évêchés (dont les archevêchés, Esztergom et Kalocsa 30 ), furent fondés là où le roi, la reine, les princes royaux (par exemple Aba Samuel à Eger, l'héritier Émeric à Bihar) possédaient des résidences, et où des fortifications assuraient la sécurité de l'évèque et de son entourage. En général ils coincidérent avec des territoires organisés en 1000, mais ces grandes unités territoriales furent assez rapidement supprimées par le roi. Les vestiges de leurs limites ne survécurent que dans quelques frontières de diocèses. Après avoir liquidé le pouvoir des ducs insurgés. Etienne et son entourage commencèrent à organiser les comitats (comtés), au nombre de cinquante. L'organisation de l'Église fut à son tour modifiée, car les places fortes des comtés devenaient les résidences des archidiacres (archipresbyteri), „maitres-assistants" des évêques. 31 Les lois promulguées par Etienne en 1002 et 1030, inspirées de celles des Carolingiens, réglaient la construction des églises dans le cadre des comitats. Le roi 25 László Koszta, «L'organisation de l'Église chrétienne en Hongrie», dans Les Hongrois et l'Europe..., cit., p. 293-311. 26 Konrád Szántó, Boldog Gizella [Bienheureuse Gisèle], Budapest, 1986. 27 György Győrffy, Le roi Etienne et son oeuvre, Budapest, 1977, p. 148-162. 28 Hans Zimmermann éd., Papsturkunden 896-1046, Vienne, 1984-1985, 2 vol., n° 398. 29 József Török, «História de las diócesis de Hungria», dans Folia theologica, 3 (1992), p. 145-154. 30 József Török, A kalocsai érsekség évezrede [Le millénaire de l'archevêché de Kalocsa], Budapest, 1999, p. 7-19. 31 Gyula Kristó, A vármegyék kialakulása Magyarországon [La formation des comitats en Hongrie], Budapest, 1988. 533