Janus Pannonius Múzeum Évkönyve 16 (1971) (Pécs, 1972)
Művészettörténet - Hárs, Éva: L’art de Béla Simon
L'ART DE BÉLA SIMON 501 s'est développée encore la palette toute particulière de Béla Simon. Elle est caractérisée, dès ce temps-là, par l'emploi de trois couleurs fondamentales: du rouge, du bleu et du jaune. Il ne mélange guère ces couleurs, et quand il le fait, c'est plutôt dans le pinceau ou sur la toile, prenant quelques gouttes de tubes, l'une après l'autre, mais jamais sur la palette. C'est ainsi que les couleurs choisies - se fondant dans une unité seulement dans les yeux du spectateur - sont montées sur la toile, un peu à l'aide de la technique des impressionnistes, en raies ou en petites taches. Parmi les couleurs de Kapjon c'est le jaune qui domine; peut-être est-ce l'influence des champs de blé, mûri de l'été torrifiant, qui se prédomina alors plus que les couleurs plus rouges des tissus folkloriques attirant le peintre plus tard. - Il est curieux de voir apparaître sur les premiers tableaux sa manière de voir particulière, caractéristique pendant toute sa carrière: la manière raffinée de la composition, à l'aide de laquelle, tout en dissociant le tableau entier, il crée des points principaux et forme des contrastes des „couples" de couleurs opposées, en même temps qu'il prodiut l'équilibre des proportions des masses et des couleurs. Béla Simon protesta, quand une fois on a dit „instinctive" sa méthode de créer. Après l'analyse plus profonde de ses oeuvres cette constatation doit être modifiée de la façon suivante: Béla Simon ne crée pas d'une spéculation compassée, mais plutôt suivant un système particulier d'une émotion provenant de son intérieur. Cependant la composition chez lui n'est pas. accidentelle et je crois cette définition tout à fait importante du point de vue de la compréhension de la méthode de créer de Béla Simon. Les oppositions des formes, bâties l'une sur l'autre, et des couleurs s'affrontant, semblant quelquefois trop chargées, sont très consientes et montées sur la toile avec une volonté réfléchie. La manière de composition de Simon ne suit pas les règles enseignées à l'école supérieure. Sur le même tableau il fait valoir, avec presque la même valeur, les possibilités de la perspective d'apparence et de la composition plane. Il fait ressortir avec une force plastique, ou néglige, des détails où il le trouve nécessaire, fait monter des formes et des couleurs l'une sur l'autre, emploie et forme conformément à ses idées les distance de lieux et de temps ainsi que leurs extrémités. Alors Béla Simon transforme la réalité d'une manière volontaire, suivant sa vision intérieure et crée ainsi sa propre réalité de peintre, celle „de Béla Simon". - Il est un „fauve hongrois tardif" - dit Lajos Németh, historien d'art, à une des expositions du peintre. - Et vraiment, si l'on voulait catégoriser l'art de Béla Simon, on retrouverait chez lui l'affinité des couleurs et des formes, des artistes autour de Matisse, surnommés „Les Fauves". Béla Simon n'est pas allé à Paris, comme Czóbel qui s'attacha au mouvement des „Fauves". Pourtant, par l'intermédiaire de ses professeurspeintres de Kolozsvár, Matisse arriva chez lui, ainsi que le message de Cézanne, comme chez nombreux peintres de notre pays de ce même temps. Mais Béla Simon n'en savait rien. Pourtant, il a su, ou il sentait encore davantage, qu'il devait peindre la réalité, la réalité observée autour de lui, sans aucun embelissement romantique. Ses premières peintures, comme la „Chanson de Noël", „Sous le porche", „Distillation", ont été créées à Kapjon, entre 1930-193 5. ' La manière caractérisée ci-dessus de la formatioa de peinture et de l'emploi des couleurs sont caractéristiques pour tous ces tableaux. Depuis son séjour à Kapjon il s'occupait de l'idée du „Semeur" qu'il faisait mûrir sur une série de dessins sensibles, puis en 1936 il en a peint la première variation huile. 1 ' Cette composition a ouvert une nouvelle période de sa vie: elle a obtenu pour lui la bourse d'études de l'École Supérieure des Beaux Arts à Budapest." La figure du „Semeur" eut une composition particulière dans la peinture de Béla Simon. Dans son enfance il suivait souvent sa mère au champs, observait le travail des laboureurs penchés sur les terres. Il a vu, comment le grain semé monta en épi, du printemps jusqu' à l'été, il observait le cours merveilleux de la „multiplication" assurant pain et vie. L'homme semant le blé devint aux yeux de Béla Simon l'homme créateur, portant le miracle. Pendant des années il s'était préoccupé de la peinture du vrai symbole et du symbole figuré. C'était la première variation à l'huile du „Semeur" qui l'aida à aller à Budapest et c'était à l'École Supérieure des Beaux Arts qu'il put recevoir, comme élève de István Szőnyi, d'autre aide et impulsion à la mûrir encore. La lyrique toute fine de István Szőnyi, sa réalité simple, reflétant une intuition intime de la vie, étaient toutes voisines de Béla Simon, et s'il ne suivit pas le chemin de peintre de son maitre, l'influence de ce dernier fut pourtant durable. Aussi Szőnyi apprécia-t-il le talent de son élève: en 1938 il décerna a Béla Simon le I er Prix de concours de composition de l'École Supérieure et, une année plus tard, le I er Prix de la fondation Marcel Nemes, partagé avec József Breznai. En 1938 il fut invité à exposer à Kolozsvár. Son catalogue parut en langues roumaine et hongroise et il énumère 30 de ses oeuvres, parmi d'autres les „Semeur", „Rentrée", „Village", „Moissonneurs", „Berger Chantant", „Maison au toit de chaume", qui prouvent encore l'intuition de l'entourage pittoresque de Kapjon. En 1939, il aida à organiser à Kolozsvár la société des artiste, la „corporation de Miklós Barabás", 1 Chanson de Noël. 1939. Huile, toile (par la suite: H. t.) 50x60 cm. propriété de M. dr. Imre Palló. Sous le porche. 1941. H. t. 85x106,5 cm. Propriété de la Galerie Nationale. Numéro d'inventaire: 7451. Distillation 1939. H. t. 90x110 cm. Propr. Dr. Pál Moldován, Kolozsvár. 2 Semeur 1936. H. t. 68,5x111,5 cm. ,! „Les oeuvres des jeunes artistes" furent mises au concours par les Fonds de Hongrie. La bourse de sculpture fut obtenue par Jenő Szervátiusz, celle de la graphique par Béla Gy. Szabó,