Janus Pannonius Múzeum Évkönyve 16 (1971) (Pécs, 1972)

Művészettörténet - Hárs, Éva: L’art de Béla Simon

L'ART DE BÉLA SIMON ÉVA HÁRS L un des caractéristiques de l'art de notre époque est que celui-ci devient de plus en plus impersonnel. Le caractère individuel de l'artiste semble se résoudre suivant une exigence de communauté, de son entourage social. L'artiste développe l'art des rues, des places et des intérieurs de maisons et d'appartements; c'est ce qui se répend et exerce son influence de plus en plus forte partout au monde. Les limites des genres s'élargissent et s'effacent; les résultats récents de la technique deviennent moyens des beuax arts - et on croit juste le pressentiment que le panneau du sens traditionnel perd son rapport avec la société, avec l'exigence quotidienne de l'hom­me et il devient l'art des fêtes et des musées. Dans la transformation effervescente des beaux arts le rapport sentimental de la création manuelle entre l'artiste et son oeuvre cesse souvent d'exister. Le sens humain antérieur cède sa place à l'ordre de l'intelligence, aux formes et couleurs d'un rythme de vie accéléré. La distance entre les deux extrémités est encore assez grande pour permettre de prévaloir de nombreuses formes d'expression et de représenta­tion artistiques. En établissant le bilan d'un oeuvre complet d'un artiste, on pose en premier ordre la question de „l'appartenance". Cependant, parmi les limites très élargies de nos jours, ces catégories peuvent-elles aboutir à une solution quelconque? Pourtant, tout en observant ce même oeuvre du point de vue du développement intérieur ou de la vie indi­viduelle de l'artiste, on arrive à le comprendre, à le trouver tout à fait naturel. On peut le constater également en examinant le développement de l'artiste Béla Simon. Quoique sa carrière de peintre fût droite, ayant une direction conséquente et logique, sa manière d'expression particulière, ainsi que sa place occupée parmi les peintres de nos jours en Hongrie, ne peuvent être comprises qu'à l'aide d'une „transillumination" de l'artiste et de ses oeuvres. BIOGRAPHIE Béla Simon, né à Fogaras en 1910, fit ses études aux Écoles Supérieures des Beaux Arts à Kolozsvár, puis à Budapest. De 1936 à 1939 il fut élève de István Szőnyi. Après un séjour de 15 ans à Budapest, il s'établit en 1951 au comitat Baranya. Actuellement il est artiste-professeur de l'École secondaire des Beaux Arts de Pécs. En 1938 il est l'auréat du I er Prix de composition de l'École Supérieure des Beaux Arts. En 1939 il obtient le Son oeuvre de peintre fut déterminé par son départ d'enfance, rappelant la beauté monumentale des cimes enneigées de Fogaras, la vie sereine et contemplative des bergers, le travail quotidien des simples paysans, le labour et les semailles, la fête de la récolte. „Mon enthousiasme pour le dessin et pour la peinture s'est révélé déjà tôt. D'autres disciplines ne m'intéressaient guère", - dit-il de soi-même. Les événements de son enfance l'accompagnaient au cours de toute sa vie. Ce sont les motifs et les cou­leurs des tissus et des broderies de Transylvanie, ainsi que les porches sculptés, les portes ornées, les cours pleines de fleurs, l'ordre des maisons, les champs, les flancs des montagnes, ondulés par le vent qui continuent de vivre en lui. C'est là qu'il reçut les premiers mobiles de sa contemplation de peintre. Sur une série de dessins et d'aquarelles il a éternisé le milieu, où il vécut: la femme tenant un petit bol, le berger et le semeur. Outre les Hongrois, c'étaient encore des Saxons et des Roumains qui vivaient à Fogaras. La variété et les différences des tenues et des coutumes offrirent de nouveaux thè­mes de peinture à Béla Simon. A pied, le sac au dos, un album à croquis à la main, il parcourut, suivi de ses amis du village, toute la contrée. Breáza, Ilén à Havasalja, puis Sárkány, Huréz et la terre des Szé­kely jusqu'à Büdösbarlang, tous sont des scènes des événements de sa vie dont il garde les souvenirs. Il rapporta les motifs des pots peints et ceux des sculptures en bois de Nagybánya, de Dés et d'Abrudbánya, ainsi que les mouvements des til­leuses de Szamos et des fileuses sur quenouille de la terre des Székely. Il les enferma et garda en soi. Madame Nelli Ignácz, mère de l'écrivain Rose Ignácz, lui accorda son appui pour qu'il puisse faire ses études et l'enseignait à dessiner. Elle l'encoura­gea d'aller à l'École Supérieure de Kolozsvár. De prix „Marcel Nemes", en 1949 il est primé du diplôme d'honneur du Conseil de littérature et d'art. Il remporte des prix du Concours d'Anniversaire de la Libération en 195b de celui du Département en i960, le Grand Prix des Beaux Arts du Département Baranya en 1964. En 1964 et en 1965 on lui accorde une bourse d'art, en 1971 il est lauréat du Prix Munkácsy. Un grand nombre de ses oeuvres sont gar­dées dans des collections publiques, parmi d'autres lieux, dans la Galerie Nationale de Hongrie à Budapest, dans les galeries de Bucarest et de Berlin au Ministère de l'Instruc­tion Publique de Hongrie, á des conseils municipaux et départementaux, ainsi qu'au Musée Janus Pannonius à Pécs.

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