Levéltári Közlemények, 31. (1960)
Levéltári Közlemények, 31. (1960) - Sárközi Zoltán: Az üzemi bizottságok szerepe az ipari termelés megindításában a felszabadulás után / 87–120. o.
120 Sárközi Zoltán: Az üzemi bizottságok szerepe az ipari termelés megindításában LE RÔLE DES COMITÉS D'ENTREPRISE DANS LA REPRISE DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE APRÈS LA LIBÉRATION Zoltán Sárközi Des comités d'entreprise, organes élus par les ouvriers d'industrie hongrois, se sont constitués sur les territoires libérés dès l'automne 1944, avant même la formation du Gouvernement National Provisoire. Dans les usines détruites, endommagées ou abandonnées par leurs propriétaires capitalistes enfuis à l'étranger, le désencombrement, la reconstruction et le travail producteur ont commencé sous la direction des Comités d'Entreprise. Comme précurseurs et modèles, ceux-ci avaient les conseils d'entreprise de 1919, mais tandis que ces derniers avaient été — dans les conditions du socialisme à cette époque — des organes locaux de la dictature du prolétariat, les comités d'entreprise créés en 1945 et fonctionnant, pendant des années, dans les conditions du capitalisme, étaient forcés — surtout à la période de début étudiée par l'auteur — de collaborer avec les capitalistes tout en soutenant une lutte constante pour les droits de la classe ouvrière. La création de comités d'entreprise n'avait point figuré dans le programme de reconstruction du Front National de l'Indépendance. Aussi les premiers comités s'étaientils formés spontanément, selon les directives des communistes, et définissaient eux-mêmes leur sphère d'activité. Des dispositions légales reconnaissant leur existence et établissant leurs droits, n'ont été prises par le Gouvernement qu'après la libération de Budapest. (Le décret n° 61,100/1945 du Ministère de l'Industrie, a été publié le 15 février 1945.) Aux termes de ce décret, les comités d'entreprise devaient être constitués par vote secret dans toutes les entreprises industrielles, minières et sidérurgiques, et dans les services électriques, occupant au moins 50 travailleurs salariés. Leur compétence s'étendait à toutes les affaires relatives aux conditions de travail — salaires, durée du travail et du congé payé — à l'exercice des droits inhérents aux conditions de travail des ouvriers et employés, à leurs intérêts économiques et sociaux, à la protection de la famille, au ' contrôle de la sécurité de service et des installations d'hygiène, à la prévention des accidents, au traitement à l'égard des ouvriers, aux affaires disciplinaires, à la discipline du travail et à l'éloignement des éléments fascistes. Parmi leurs tâches les plus importantes figuraient aussi l'intensification de la production et l'introduction de nouvelles méthodes de travail. Le décret attribua aussi à ces comités une voix consultative aux séances de la direction, droit que la classe ouvrière réussit à développer, en beaucoup d'endroits, en un contrôle ouvrier général portant aussi bien sur la production industrielle que sur l'activité commerciale des entreprises. La transformation révolutionnaire de la Hongrie en 1945, réalisa là une conquête qui dépassa déjà les cadres de la démocratie populaire et devînt un élément de la société socialiste, dès la première phase de l'évolution de la démocratie populaire. L'auteur n'examine l'activité des comités d'entreprise que du point de vue de la reprise de la production, jusqu'en été 1946, en se basant sur la riche documentation offerte par les Archives Centrales Économiques, les Archives du Conseil National des Syndicats et les information" de la presse quotidienne de l'époque. Il constate que, par l'organisation de la production, les Comités d'entreprise avaient fourni une aide précieuse à l'Armée Rouge, dans sa lutte pour la victoire finale, et souligne l'importance du rôle qu'ils avaient joué dans la remise en fonctionnement des mines, le rétablissement des transports et des services publics. Leur contribution au succès des concours d'émulation organisés par lo Parti a été non moins considérable. Vis-à-vis des capitalistes retournés dans leurs usines, les comités défendaient énergiquement les intérêts des ouvriers, et luttaient pour limiter l'exploitation capitaliste. Ils contribuaient à l'établissement des premiers contrats collectifs, organisaient le ravitaillement en vivres des ouvriers pendant les durs mois de l'inflation, et prenaient part à la remise en fonctionnement des oeuvres sociales et culturelles des ouvriers. L'étude se termine par un compte rendu du Congrès National de Comités d'Entreprise organisé les 12 et 13 juillet 1945, où furent analysés les résultats atteints, et déterminées les tâches de l'avenir.