Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)
Dátum in Lippa, in die sancti Elie prophete, anno Domini millesimo trecentesimo sexagesimo sexto, L'original se trouve aux Archives Nationales de Budapest (Collection du Musée Nationale), Éditions: Fejér IX/3, p. 543, Hurmuzaki—Densu^ianu 1/2, p. 132, Tört. Tár. 1898, p. 362, Századok 1872, p. 159 note. d'une faveur particuliére du roi, obtinrent un immense domaine et s'élevérent parmí les plus hauts dignitaires du pays. Mirislave, prétre orthodoxe de la famille Gyulafalvi (probablement apparentée á Balk et Drag), put maintenir, malgré sa religion, sa noblesse et ses biens immobiliers (1368). Dans le district roumain de Hátszeg on rencontre, á l'audience judiciaire de 1360, présidée par le vice-voivode de Transylvanie, un archíprétre roumain orthodoxe et cinq prétres en qualíté de jurés. Un des cas les plus partículiers est sans doute celuí du prétre orthodoxe roumain de Felventer á qui l'installation et l'exemptíon d'impőt furent accordées par l'évéque catholique de Várad, le seigneur du village (1345). Ces exemples dont le nombre se laisse facílement accroitre, font supposer un esprit de tolérance qui est diamétralement opposé aux díspositions contenues dans la présente charte. Pour comprendre celle-ci, il est nécessaire de fournir quelques explications complémentaires, Tout d'abord il faut tenir compte du fait que les premieres mesures de ce genre ne remontent qu'á 1366; c'est alors qu'on rencontre méme deux chartes s'y rapportant. L'une a trait á l'arrestatíon des prétres schismatíques, l'autre interdit aux kénézes et aux nobles schismatiques d'avoír des domaines dans le district de Sebes (cf. No, 160), La méme année on entend aussi des résultats de la propagande religieuse: Sorban, un Rumain d'Ácsva, á peíne converti au catholícisme, redőit un domaine du roi (cf. No. 148). II est curíeux de remarquer que ces chartes se référent uniquement á la Hongrie méridionale, plus exactement au banat de Szörény et aux régíons limitrophes, et que nulle part ailleurs on ne rencontre pas de telles mesures sévéres. Ceci s'explique par le fait qu'au printemps 1365 Louis, roi de Hongrie, pour porter secours á Jean V, empereur de Byzance, attaqua Stratzimir, tzar bulgare de Vidine, occupa sa capitale et organisa dans le pays conquis un ,,banat de Bulgarie". Ce conflit entraína l'íntervention de Vlaícou (Ladislas), voivode de Valachie, qui était le beau-frére de Stratzimir, et par lá la campagne du roi catholique contre les deux princes schismatíques revétit un caractére religíeux. La méme année Jean V entama des négocíations avec le pape pour unir les Eglises d'Qrient et d'Occident, et en 1369 il f.init par embrasser la relígíon catholique. Le monde orthodoxe se prononqa contre l'ídée de l'uníon qu'on avait raíson d'attríbuer au roi de Hongrie, d'autant plus que le régime hongrois fit venir des Francíscains á Vidine pour y jeter les bases de la propagande catholique, A Vídíne et probablement aussi dans les régíons hongroises