Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)

154. Nagyszeben, le 4 aoüt 1366 Jacques Hentzmanisse, maire de Nagyszeben et ses compa­gnons, ayant á juger le procés qui eut lieu entre les „hospites" de Kelnek 1 et les nobles de cette localité, adjugent aux premiers pratum situm in territorio hospitum de Kelnek prope aquam iníra Czykerh et silvam necnon villám olahalem Neger vocatamr Datum anno Domini millesimo trecentesimo sexagesimo sexto, die et loco quibus supra (in generáli terriloquio videlicet in crastino inventionis sancti Stephani protomartiris). Originál inconnu. voisines les moines orthodoxes táchérent d'organiser une résis­tance antimagyare ce qui ressort nettement du fait qu'en 1369, aprés que Vlaicou eut occupé, par la trahison des habitants, la ville de Vidine, les moines orthodoxes y tuérent, avec le consen­tement du voívode, cínq Francíscains. Le roi de Hongrie dévait bien connaitre cette propagande qui avait gagné aussi le banat de Szörény, et y voyait non seulement une question relígieuse, mais aussi un danger politíque, puisque la majorité de la popula­tion des districts roumains de Szörény, appartenait á l'orthodoxie. Voilá comment on peut expliquer les mesures anti-schismatiques de 1366! La prévoyance du roi était d'ailleurs trés motívée: dés l'automne 1368 il se vit contraínt á mener une nouvelle campagne contre la population révoltée de Vidine qui avait cédé aux in­stigations des moines orthodoxes. Cette guerre fínít par la vic­toíre des Hongrois, mais Louis I c r se rendít enfín compte des dif­ficultés de la sítuatíon de Bulgarie et préféra restituer Vidine á Stratzimir, á condítíon qu'aussí bien celui-ci que le voívode Vlaicou lui prétassent serment de fidélité (cf. L. Thallóczy, Nagy Lajos és a bulgár bánság. Századok, 1900, p. 577 ss.). L'éclaircis­sement de la situation de Bulgarie entraina l'apaisement des dif­férends religieux et on renon9a á l'application des dispositíons anti-schismatiques dont on n'entendra qu'en 1428. C'est de cet incident de caractére purement politique que les historiens rou­mains ont essayé de conclure á l'intolérance relígieuse de la Hon­grie médiévale et aux persécutions auxquelles les Roumains or­thodoxes auraient été exposées á cause de leur relígion (Cf. Etienne Metes, ístoría bisericii románesti din Ardeal. Síbíu, 1935, I, p. 41). Comme nous voyons, cette conceptíon est sérieusement contredite par le témoígnage des faits hístoriques. 1 Kelnek, en allemand Kelling, en roumain Cálnic, au Sud-Est de Szász­sebes—Mühlbach—Sebe?ul sásesc. 2 Neger, village roumain disparu, prés de Kelnek. C'était un domaine des Saxons, probablement eréé par eux.

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