Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)
s'établíssent dans des domaines prívés. Pour cette raison, les chartes interdisant aux Roumains de quitter ,,les terres royales" se succédérent au cours du XIII e siécle. Cependant, il arriva, que, sous le régne du roi Ladislas IV (1272—1290), en conséquence des guerres civiles, le pouvoir central s'affaiblit et le contrőle exercé par lui se relácha. En vue de s'attacher des partisans, le roi lui-méme permit le premier aux Roumains de s'établir sur des propriétés privées (voir nos documents nos. 21, 22 et 24). Le roi André III (1290—1301) essaya d'enrayer ce mouvement dangereux et ordonna de ramener dans sa propriété royale de Székes tous les Roumains établis dans des propriétés privées, ce qui prouve que jusque-lá peu de Roumains y avaient pénétré. Bien vite, le roi lui-méme se vit obligé de fairé des exceptions (voir les documents nos. 20 et 21) et aprés sa mort, en conséquence des troubles intérieurs, les bénéficiers et les seigneurs pouvaient se donner plein pouvoir á coloniser de Roumains leurs propriétés. Les différentes colonies roumaines. Parmi les neuf colonies roumaines que nos documents nous font connaitre au XIII e, siécle, il y en a sept dont la date de naissance est connue (Illye, Fenes, Szád en 1292, Fülesd, Enyed, Dálya, Ompoica aprés 1272). Quatre colonies se formérent donc sous le régne de Ladislas IV, tandis que trois colonies ne sont pas antérieures á 1292. Les deux colonies d'Oláhtelek (1283 et 1295.) furent fondées, comme leur nom l'indíque, dans une région habitée par des Hongrois et elles devaient étre de grandeur peu considérable, autrement on ne les aurait point appelées ,,telek" (lopin de terre) et on ne se serait pas servi de l'adjectif ,,oláh" (roumain). Nous ne devons pas ignorer que le mot ,,telek" désignait au moyen áge une petite propriété dont les produits suffisaient á nourrir une famille de serfs. L'adjectif ,,oláh" servait á distinguer la colonie perdue dans une région non roumaine. II n'est pas superflu de remarquer que sept colonies sur neuf ont des noms d'origine purement hongroise, tandisque deux noms sont d'origine slave (Dálya et Ompoica). Ces propriétés que l'on constate pour la premiére fois au XIII e siécle, finissent par avoir au siécle suivant le caractére d'une loi. La majorité de plusieurs centaines de villages roumains de Hongrie ont en effet des noms d'origine hongroise; nombreux villages portent des noms d'origine slave, moins souvent des noms d'origine allemande et il